AGROMETEO
Un mois de mars frais et arrosé

Dans la lignée du mois de février, les températures du mois de mars ont été légèrement inférieures aux normales de saison, dans un régime de pluies abondantes notamment sur le Centre-Est.
Un mois de mars frais et arrosé

Après un mois de janvier très doux pour la saison, un mois de février froid, le climat du mois de mars est resté influencé par des flux dépressionnaires de nord-ouest, apportant de la fraîcheur et des précipitations. Événement notable, la moyenne des températures du mois de mars est inférieure à la moyenne du mois de janvier. Autrement dit, il a fait plus froid en mars qu'en janvier cette année. Après de fortes gelées au 1er mars, les conditions hivernales ont investi le pays à nouveau entre le 17 et le 23. Certains records de froid diurne ont été battus pour une seconde quinzaine de mars. Cela s'observe aussi dans la moyenne des températures de mars, inférieure d'environ 0,5 °C par rapport à la normale. Le thermomètre a plus rarement dépassé les 8°C qu'à l'accoutumée pour un mois de mars sur les stations météo de Bourgogne, Jura et Rhône-Alpes.


Des précipitations abondantes


Du côté des pluies, le mois de mars a rempli les pluviomètres plus qu'à la normale sur la quasi-totalité des stations météo suivies, en dehors de Bourg-Saint-Maurice. Nous avons assisté à un défilé de perturbations sur l'ensemble du pays à l'exception des frontières de l'Est et du Nord. Si la France affiche un excédent de précipitations de 75 %, dans le Centre-Est, ce surplus atteint plutôt les 150 %. Pour la zone Bourgogne Franche-Comté, Rhône-Alpes et Jura, c'est le Sud de la Drôme et de l'Ardèche qui a été particulièrement arrosé avec un cumul de précipitations de presque quatre fois la normale à Lanas, avec 203 mm pour une normale à 54 mm. À Montélimar, le cumul de précipitations atteint presque trois fois la normale soit 133 mm pour 46 mm. À Dijon ou Mâcon, les pluies ont dépassé deux fois la normale avec 140 mm dans la capitale bourguignonne, à rapprocher de la référence de 60 mm, tandis qu'à Mâcon, il est tombé 127 mm
pour une normale de 57 mm. Dans les autres stations telles Ambérieu, Lons-le-Saunier, Saint-Étienne, Lyon Saint-Exupéry, Les Sauvages, Grenoble ou Chambéry, les excédents dépassent 50 à 80 % de la normale. Si la fin de l'année 2017 avait été plutôt sèche, les trois premiers mois de 2018 sont marqués par des cumuls de précipitations importants qui ont un effet bénéfique sur les taux de remplissage des nappes phréatiques.
Sur le premier trimestre de l'année, les cumuls de précipitations dépassent de 60 à 110 % les références de long terme sur le Centre-Est. Lanas a par exemple enregistré 403 mm sur les trois premiers mois pour une normale de 194 mm. À Mâcon ou à Dijon, il est tombé respectivement, 310 mm et 303 mm. À Bourg-Saint-Maurice, le cumul de précipitations sur trois mois atteint 486 mm pour une normale de 255 mm.


Un mois sombre


Sur la même période de trois mois, les cumuls de températures en base 0°C sont supérieurs de 3 à 6 % par rapport à la normale grâce au mois de janvier très doux. En revanche, sur une base 8°C, les cumuls sont là, déficitaires, par rapport à la normale de 10 à 25 % en moyenne.
Cela se traduit concrètement par un développement normal des végétaux, sans précocité excessive. L'ensoleillement a été globalement faible sur le pays pour un mois de mars du fait d'une importante couverture nuageuse. La durée moyenne nationale n'est que de 112 heures de présence du soleil pour une moyenne 1981-2010 de 156 heures, soit un déficit de 28 %. Ce sont le Nord et l'Est de l'Hexagone qui ont eu le déficit le plus prononcé.


Camille Peyrache