La saison qui vient de s'achever a été celle des records pour la fédération départemenatle des chasseurs du Jura. Record du tableau de chasse puisque quelque 4 740 chevreuils, 514 cerfs, 106 chamois et 5 543 sangliers ont été prélevés. Soit près de 11 000 grands gibiers. Mais la médaille a aussi son revers comme l'a expliqué Christian Lagalice, lors de l'assemblée générale qu'il présidait, à Juraparc, à Lons-le-Saunier. Et un revers qui a pour nom « sanglier »....

« Le sanglier n'est pas un problème en soi, explique le président. Le problème c'est quand les dégâts ne sont plus maîtrisés. La hausse des populations de sangliers ces dernières années se traduit inévitablement par une hausse des dégâts dont le montant a plus que doublé en trois saisons. 457 500 euros d'indemnités ont été versés aux agriculteurs... »
Comment réagir ? Christian Lagalice l'affirme : « Nous devons agir en augmentant la pression de chasse là où cela est nécessaire, pour maintenir une population en adéquation avec son milieu... Dans notre département, ce sont 44 communes, soit moins de 10% des communes jurassiennes qui concentrent 60% des dégâts... Je ne crois guère en l'action punitive contre les chasseurs et les territoires à grand coup de plans de chasse ou d'interdictions d'agrainages. C'est par notre volonté collective que nous relèverons ce défi et un des moyens est de responsabiliser financièrement les territoires à problèmes ainsi que ceux que nous ne chassons pas. Je ne crois pas non plus que faire tuer les animaux par des fonctionnaires, à l'instar de ce qui se fait dans le canton de Genève où la chasse est interdite, soit une solution.... »
Et de citer un chiffre : sur les 283 km2 du canton de Genève, le coût annuel est de 939 544 euros. Pour le département du Jura, vingt fois plus grand, il se monterait à 18 790 000 euros. Appliqué à la France entière, la facture dépasserait 1,8 milliard d'euros !

Irréductibles Jurassiens !

En abordant le sujet des ACCA, le président a d'abord rappelé la chance qu'ont les chasseurs jurassiens d'avoir à leur disposition des centaines d'hectares de forêts gratuitement... alors qu'en France, la location moyenne des bois pour la chasse tourne autour de 30 euros l'hectare ! Le regroupement des communes entraîne des regroupements d'ACCA, ce qui se passe relativement bien. Pourtant, il reste des « irréductibles » qui refusent toute évolution. « Encore veulent-ils bien aller chasser chez les autres mais ne veulent pas voir les autres chez eux, s'exclame le président. Devant ces blocages, il va être proposé de rendre obligatoires les fusions d'ACCA dans le cas de fusion de communes, dans un délai de trois ans... Il y a des solutions pour que celà se passe bien : que chacun pense un peu plus à l'intérêt général et qu'il y ait moins de sangliers. Et certains maires sont formels : si les chasseurs ne s'entendent pas, ce sont les bois communaux de la nouvelle commune qui seront mis en adjudication ! »