Veaux de boucherie
Plus vieux, plus lourds...

L'analyse des données techniques des 38 élevages de référence du réseau viande de boucherie, suivis par Idele, met en lumière l'allongement de la durée d'élevage des veaux de boucherie, avec un poids de carcasse moyen en augmentation.
Plus vieux, plus lourds...

Le réseau veau de boucherie piloté par le GIE Elevages de Bretagne livre une nouvelle synthèse issue des relevés réalisés de juin 2014 à septembre 2016 : 38 élevages situés principalement en Bretagne ont été suivis par l'Institut de l'Elevage et la Chambre d'agriculture de Bretagne durant cette période. La durée d'élevage est de 166 jours pour les veaux Prim'Holstein et de 157 jours pour les autres races (veaux croisés laitiers à fort potentiel génétique).

 

4 kg à 5 kg de plus qu'en 2013


Depuis 2003, l'allongement de la durée est régulière et constante, en progression de 1,5 jour par an pour la race Prim'Holstein. A ce rythme, la durée d'élevage des veaux Prim'Holstein pourrait atteindre 180 jours (soit 26 semaines) en 2025. Par voie de conséquence, le poids de carcasse moyen des veaux augmente. Pour les veaux Prim'Holstein, il s'établit à 137,6 kg, soit une augmentation de 4 kg comparativement à la référence de 2013 et chez les veaux croisés laitiers, le poids moyen est de 149,1 kg, soit une valeur supérieure de 5 kg à celle observée en 2013. La part d'aliment solide dans les rations est en nette augmentation (161 kg pour les veaux Prim'Holstein et 107 kg pour les autres races) alors que les apports d'aliments d'allaitement sont stables quel que soit le type racial.


Pas plus de mortalité, malgré la réduction des antibiotiques


La mortalité moyenne est de 2,8% pour les veaux Prim'Holstein et de 2,4% pour les veaux d'autres races, soit une relative stabilité comparativement aux références de 2013. Les actions visant à réduire l'usage des antibiotiques mises en œuvre dès 2015 dans la plupart des élevages de veaux de boucherie, ne semblent pas avoir dégradé le taux de mortalité des veaux d'après les observations du réseau.
Une autre donnée importante qui se dégage de l'analyse concerne la baisse du poste énergie. Un poste déterminant, car après l'alimentation, qui pèse 50 à 60 % du coût de production du veau de boucherie, les consommations énergétiques constituent un axe d'économie important de ces ateliers. La quantité de gaz utilisée pour chauffer l'eau de la buvée est en moyenne de 11,6 kg par veau soit 148,5 équivalent kWh/veau. Malgré l'allongement des durées d'engraissement, la consommation de gaz évolue peu (+5%) par rapport à 2013. Cela s'explique par la nature des régimes alimentaires qui intègrent de plus en plus d'aliments solides alors que les quantités d'aliments d'allaitement distribuées restent stables. L'amélioration de l'efficacité énergétique des chaudières et l'isolation des cuves de stockage de l'eau chaude sont également deux facteurs importants de réduction des consommations de gaz. Le tarif moyen du gaz constaté sur la période 2014-2016 est de 740€ la tonne. Exprimé par veau produit, le coût moyen du gaz consommé s'établit à 8,60€/veau soit une baisse de 13% comparativement à la référence de 2013.
Enfin, notons que la section Veaux d'Interbev a décidé de mettre en place un nouveau réseau national pour décrire le fonctionnement des exploitations de veaux de boucherie et évaluer leurs performances sur l'ensemble des enjeux de la durabilité. Ce réseau sera composé de 120 élevages répartis dans plusieurs régions (Bretagne, Pays de la Loire, Rhône-Alpes- Auvergne, Nouvelle Aquitaine, Occitanie) et sera représentatif de la production nationale et des productions locales. Les résultats seront publiés annuellement sous la forme de tableaux de bord accessibles via les sites Internet des partenaires.


D'après l'article d'Aurélie Paroi, Olivier Rosat et Christophe Martineau