FRGEDA
Les GVA : la force de l’échange

« Les groupes de développement avancent, entreprennent, organisent des visites… Mais comment échanger entre groupes sur nos pratiques et nos résultats ? ». C’est la question posée par Béatrice Richard, présidente de la FDGEDA du Jura. Matière à réflexion…

Les GVA : la force de l’échange
Une réflexion en petits groupes sur 3 questions

Partant de cette définition que « les GVA sont des collectivités d’agriculteurs innovants en capacité d’expérimenter, de produire des références locales, de trouver des solutions, de capitaliser et de partager leurs expériences », les responsables des groupes du Jura et leurs animateurs étaient invités à un temps de réflexion collective lors de l’assemblée générale de la FDGEDA qui s’est tenue le 8 novembre à la salle des fêtes de Peseux.

Une réflexion autour de 3 questions : comment poursuivre les expérimentations dans les GVA et en capitaliser les résultats ? Comment favoriser les échanges et le partage d’expériences dans les groupes et entre les groupes ? Comment faire émerger des solutions locales pour des enjeux globaux ?

Aucun sujet n’est tabou dans les petits groupes de travail. Ce matin-là à Peseux on a parlé installation, sens du métier, convivialité, produits locaux, outils de communication, plateforme technique en ligne accessible aux adhérents, lien entre les générations, …

Le socle commun des GVA, relevé par les participants, c’est justement cette confiance possible dans les échanges au sein du groupe. Comment l’élargir entre groupes ?

Un premier objectif possible : renforcer les liens entre GVA qui ont des actions complémentaires, par exemple l’échange paille-fumier entre le Haut Jura et la plaine.

La question de l’ouverture à l’extérieur est aussi importante : communication vers les écoles, le grand public… Et vers les autres agriculteurs. « Nous pouvons inviter les non-adhérents lors de nos tours de plaine. Ils trouveront quelque chose qu’ils ne trouvent pas ailleurs, un échange sans enjeu commercial. C’est toujours par la technique et la convivialité, qu’on arrive à trouver de nouveaux adhérents »,  remarque Mathieu Barraux du GVA Chemin-Dole.

L’expérimentation technique, les visites de ferme ou tour de champs restent aussi un axe majeur des groupes et de leur attractivité. 

Renforcer la convivialité

Dans son rapport moral, Béatrice Richard, présidente de la FDGEDA, n’a pas caché sa déception de voir si peu d’adhérents présents à l’assemblée générale. Une illustration de la difficulté à créer ces échanges entre les groupes ? Renforcer la convivialité, c’est un point sur lequel la FDGEDA veut justement travailler.  

Plusieurs pistes évoquées : organiser une « journée des groupes », des soirées conviviales pour accueillir les nouveaux adhérents, un voyage d’études…

« Sur les questions de stratégie d’installation, - installer ou mécaniser ?-, de salariat partagé, de la valorisation, le groupe peut être une bonne échelle pour contribuer à réfléchir localement. Discuter sur la vision qu’on a du métier, même si vous ne serez jamais tous d’accord, cela crée de la confiance, de la convivialité et un brassage d’idées qui pourrait favoriser l’innovation », pense Loan Jérôme, animatrice de la FRGEDA et déléguée régionale Trame (réseau national de groupes de développement).

Une action fédératrice

« Nous allons nous concentrer sur un objectif précis et le finaliser avec l’appui des groupes, explique la présidente Béatrice Richard. Car LA FDGEDA n’a pas les moyens de mener plusieurs projets de front. » À l’avenir, il sera demandé aux groupes d’identifier une action fédératrice à l’échelle du département.

Responsables des groupes de développement et animateurs réunis pour l’assemblée générale

La FDGEDA poursuit son partenariat avec la chambre d’agriculture, la diffusion du journal Culture Groupe 4 fois par an, l’action « valorisation des produits locaux » , ainsi que son implication dans le programme européen ACSE 2 (Approche complémentaire en santé animale) et les GIEE.

GIEE et actions à venir

Le rapport d’activité présenté par Elodie Matter, animatrice FDGEDA, et des administrateurs des groupes, faisait un point sur l’avancement des GIEE.

Certains Groupements d'intérêt économique et environnemental (GIEE) dans lesquels étaient engagés les GVA sont terminés, c’est le cas de TESTER (sol, réduction des intrants et maintien des performances économiques) et JURACouVERTS. D’autres se poursuivent ou se créent. CompLAITmenTERRE, qui s’intéresse aux mélanges céréales-protéagineux en élevage, arrivera à échéance fin septembre 2023. Bioforce est un nouveau GIEE dans la plaine du Jura pour les agriculteurs bio en grandes cultures, validé pour 3 ans à partir de septembre 2021. Initié par la chambre d’agriculture, il regroupe 25 producteurs, 7 partenaires (OPA, ...) pour 5 actions prévues. Les premiers résultats sont attendus en 2023.

Sachant qu’un GIEE ne peut être renouvelé que deux fois trois ans, une suite a pu être donnée aux actions de TESTER grâce au programme Agrifaune, en collaboration avec la fédération des chasseurs du Jura, avec un suivi floristique et faunistique.

D’autres GIEE sont menées à l’échelle régionale et concernent quelques exploitations du Jura : un groupe sur le pâturage dynamique pour allonger la durée du pâturage, agréée en septembre 2022, et une poursuite du GIEE HerbeAvenir avec de nouveaux objectifs, pour une durée de 6 ans.

C’est l’occasion de rappeler d’autres projets régionaux menés en commun par les groupes : ACSA2 (Approche complémentaire en santé animale), « Terre-eau-soleil » sur les conséquences du changement climatique sur les sols, ou encore les « Matinées en ferme » avec des vétérinaires (lire en encadré) et qui ont connu un beau succès.

IR

Matinées en ferme : la santé animale

Le prochain rendez-vous des « Matinées en ferme » aura lieu le 14 mars à la Tour-du-Meix sur le thème du vêlage. Sur le même principe, des groupes d’échanges de pratiques sur les médecines alternatives et l’utilisation des huiles essentielles en élevage se retrouveront le 13 janvier à Gillois et le 23 février à Mont-sous-Vaudrey. Le nombre de places est limité. Renseignements sur la page Facebook de la FRGEDA.