Les réunions filières organisées par le CIGC permettent aux producteurs, aux fromagers et aux affineurs de se retrouver et de débattre des questions d'actualité. Les avis divergent parfois mais tous se retrouvent autour du succès de la filière et la notion de qualité du produit...

Ce fut encore le cas à Equevillon où l'on a bien sûr parlé du nouveau cahier des charges. Un cahier qui se met en place dans un contexte globalement favorable. « La croissance qu'a connu le comté au cours des dix derniers mois donne bien des satisfactions mais nous oblige à être à la hauteur de la confiance que nous accordent les consommateurs » précise Alain Mathieu, le président de l'interprofession. Il rappelle que la production a augmenté de plus de 2% par an depuis 30 ans, de 30% au cours des dix dernières années. Et les ventes aussi, renforçant un leadership que beaucoup d'autres filières envient au comté... Cette réussite exceptionnelle n'empêche pas le président de rester très lucide « par rapport à la fragilité du modèle économique du comté »...
Il l'a dit et répété au cours de cette réunion qui a réuni une petite centaine de producteurs du secteur. Aux côtés du président, tour à tour les représentants des différents collèges de l'interprofession interpellent sur les évolutions des modes de consommation, les actes d'achat, les évolutions du grammage des portions et les niveaux de prix.
De toute évidence, dans un univers de concurrence accrue, l'objectif du nouveau cahier des charges, est bien de renforcer la promesse faite aux consommateurs toujours plus soucieux du sens qu'ils donnent à leurs achats.

Trouver de nouveaux marchés

Quelques chiffres sur la situation du lait AOP. Après une campagne 2016-2017 qualifiée de « compliquée » avec une collecte de lait totale des fermes ayant une habilitation comté de 750 millions de litres, on a atteint les 815 millions de litres de lait en 2017/18 et 801 millions de litres en 2018- 19. La production de comté a suivi une évolution similaire. La baisse de production de la campagne 2016- 2017 a engendré une contraction du marché des portions en libre-service que les metteurs en marché ont mis 18 mois à récupérer. Sur la campagne qui se termine, compte tenu de la dynamique de la production laitière et des perspectives des règles de régulation de l'offre, la production de comté devrait franchir la barre des 68 000 t.
Alain Mathieu évoque alors les nouvelles règles de régulation de l'offre qui s'appliqueront pour la période 2021-2024. Selon lui, même si le contexte est « plutôt favorable », la filière devra veiller à l'équilibre avec les autres AOP du massif, entre nouveaux producteurs et producteurs historiques, tout en s'employant à trouver de nouveaux marchés. Les aléas climatiques sont aussi au cœur des préoccupation avec les à-coups qu'ils engendrent sur les marchés.
Autre critère qualitatif déterminant à prendre en compte, le maintien de la diversité des comtés. Et cela passe par le maintien d'un nombre important d'ateliers .... Tout le monde semble en être conscient !