Panorama économique de la filière bois BFC

Missionnée par FIBOIS BFC, la Banque de France a réalisé une Analyse Conjoncturelle et Structurelle Économique Locale (ACSEL) sur la filière forêt-bois de la région.

Panorama économique de la filière bois BFC

Cette analyse a pour objectif de repérer les éléments de dynamisme ou de fragilité de la filière à partir d'un panel d'entreprises et de problématiques. L'étude porte sur l'évolution de ces organisations sur une période de 5 ans et compare les données obtenues à la moyenne nationale. Pour l'interprofession, il s'agit d'améliorer la connaissance de ces sociétés afin de mieux cibler ses actions et ses accompagnements.

« La restitution de cette étude était attendue par les scieries. La filière bois n’est pas dans les plus touchées par la crise du Covid mais le confinement a tout de même eu des incidences, » explique Christian Dubois, délégué général de l’interprofession BFC. « Comme partout, les entreprises ont subi un arrêt brutal suivi d’une reprise progressive. Mais finalement, elles ont pu récupérer cette perte de chiffre d’affaire. » Il reste néanmoins beaucoup d’interrogations pour les prochains mois : « Les entreprises craignent un effet domino. Certains de leurs clients sont impactés par la crise et elles vont bientôt devoir rembourser les PGE (prêts garantis par l’Etat). Pour les aider à y faire face, elles peuvent se saisir du plan de relance. » Trois volets de ce plan sont à destination de cette filière : les aides aux investissements dans les scieries, les aides au reboisement et celles pour la création d’aires de stockage du bois.

L’ameublement en recul

Parmi les évolutions mises en avant par l’étude, l’industrie du bois d’ameublement est en recul alors que le bâtiment progresse. « Les habitudes des consommateurs ont changé, » poursuit Christian Dubois. « Ils achètent de plus en plus de meubles préfabriqués au détriment de ceux en bois massif, solides, qui peuvent se transmettre de génération en génération. »

Autre point notable, la part des exportations pour les 698 entreprises régionales dont le chiffre d’affaire est supérieur à 750 000 euros, a progressé de 1.4 points pour s’établir à 14,7%. Ce chiffre est supérieur aux exportations nationales (12,5%) grâce aux entreprises situées dans la zone frontalière qui commercent plus facilement avec les pays voisins (19,1% du CA en moyenne). Elles ont aussi vu leur productivité s’accroître sensiblement même si elle reste inférieure à la moyenne nationale.

Point négatif, la part consacrée à la recherche et au développement par la filière bois régionale (0.19%) est deux fois inférieure à la moyenne nationale.

SC

 Chiffres et étude complète à retrouver sur www.fibois-bfc.fr

Selon l’analyse de la Banque de France, la filière bois régionale est marquée par :

 •            Un taux de renouvellement correct du tissu d'entreprises comparable aux niveaux nationaux (autour de 2,6%)

•             Une forte orientation à l'export, notamment dans le travail du bois. La part des exportations directes a progressé de 1,4 point sur la période. Les exportations sont concentrées dans l'industrie (94% des exportations) où 63% des entreprises exportent (contre 39% dans l'ensemble de la filière)

•             Une décélération importante de l'activité globale depuis 2018, en raison d'un recul du secteur de l'industrie

•             Un taux d'investissements d'exploitation supérieur à la moyenne nationale, 67% vs 66,1%, mais des efforts en recherche et développement insuffisants

•             Des ajustements réguliers en effectifs et des efforts de productivité contribuant à une augmentation des marges brutes d'exploitation

•             Mais un faible niveau d'utilisation des équipements : un rendement en baisse depuis 4 ans, et un écart croissant avec le niveau national, de 10% en 2019

•             Des structures financières correctes offrant une capacité d'endettement en partie contrainte par la faiblesse de la rentabilité chez certains acteurs, notamment dans la fabrication de meubles