Visite ministérielle
Un détour par la Côte d'Or

Le ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire a fait une halte par Pouilly-en-Auxois pour aborder le renouvellement des générations.

Un détour par la Côte d'Or
Cette réunion, présidée et organisée par la Chambre régionale d'agriculture, s'articulait dans le cadre des travaux « Imaginer demain - Agir maintenant ». Le Ministre participait ici à la deuxième réunion du groupe de travail « orientation / formation » organisée dans le cadre de la concertation régionale autour du PACTE et de la LOAA, déclinée en région Bourgogne-Franche-Comté.

La « tournée régionale » de Marc Fesneau a débuté à Pouilly-en-Auxois, en Côte-d’Or. Une réunion dédiée au renouvellement des générations était à l’ordre du jour, en lien avec le projet de Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) et de la loi d’orientation et d’avenir agricoles. Ce dossier instauré en septembre par le Président de la République, fait l’objet de réflexions au sein de groupes de travail mis en place dans les différentes régions.

« À un tournant »

Le contexte est le suivant : 166 000 exploitants seront partis à la retraite d’ici 10 ans. Dans le même temps, le secteur agricole peine à recruter. Pour ne rien arranger, la société et les actifs agricoles sont confrontés à un ensemble de défis climatiques, économiques, environnementaux, sanitaires et sociétaux sans précédent. « Pour toutes ces raisons, le renouvellement de générations inquiète. La situation n’est pas dramatique à ce jour car ce renouvellement est encore assuré entre 65 et 70 %. Mais nous sommes à un tournant », assure le Ministre. Un important chantier est lancé pour préparer l’agriculture à l’horizon de 2040. « Nous devons prendre en compte les attentes et les contraintes des exploitants mais aussi de la société pour construire le monde agricole de demain », poursuit Marc Fesneau, « ce Pacte doit nous permettre d’installer des jeunes et des moins jeunes en agriculture. Notre souveraineté alimentaire passe aussi par notre capacité à avoir le plus grand nombre d’agriculteurs possibles sur nos territoires. La loi d’orientation, elle, donnera un grand cap à suivre, notamment en termes de formations et d’accompagnement, avec une partie des enjeux qui se résoudront territorialement ».

Attirer du monde

Recruter des actifs puis assurer la réussite de chaque porteur de projet : tel est le double enjeu de ce futur Pacte et de cette future loi d’orientation et d’avenir agricoles. « Deux éléments me semblent tout particulièrement importants », observe le Ministre, « nous devons tout d’abord travailler sur la communication et l’image que renvoie l’agriculture sur le monde extérieur. La représentation des métiers agricoles doit changer, nous devons sensibiliser davantage de jeunes, pourquoi pas dès le plus jeune âge. Un travail s’impose également en termes d’accompagnement, nous devons être en mesure de l’adapter à tous les profils d’agriculteurs. Ces derniers seront de plus en plus variés, à l’avenir. En effet, les métiers agricoles accueilleront davantage de travailleurs qui ne sont pas issus du milieu. D’autres seront en reconversion professionnelle et auront travaillé dans un tout autre domaine avant de rejoindre l’agriculture. Ces différentes caractéristiques doivent être prises en compte pour assurer la réussite de chacun, dans un monde très changeant ».

Témoignage

Les débats, constructifs et fructueux, ont permis d’identifier les différentes propositions à remonter au niveau national. Florent Point, président des Jeunes agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté, participait à ces travaux : « Les enjeux sur la formation, l’orientation et l’attractivité de nos métiers sont nombreux. Nous devons tout mettre en œuvre pour redorer l’image de l’agriculture. Cela passe notamment par une présence plus accrue dans les écoles. Faire venir les jeunes beaucoup plus souvent dans nos fermes apparaît tout aussi nécessaire. Notre communication vers le grand public doit passer la vitesse supérieure, afin de mettre en avant les valeurs de notre agriculture nourricière. En ce qui concerne l’accompagnement, l’accent doit être mis sur la formation continue qui n’est pas encore assez développée : chez JA, nous sommes très attachés à ce conseil de carrière qui permet à un agriculteur de se former tout au long de sa vie, l’idée étant de pouvoir faire face aux nombreux enjeux et défis régulièrement rencontrés au fil des années ».

BR