« Le Jura fait partie des quatre ou cinq départements français qui font référence en matière d'organisation de la politique d'emploi dans le secteur agricole. » Quand il affirme cela, Gilles Duquet, le président de Soelis, ne sombre pas, pour autant, dans de l'autosatisfaction. Il ne fait que constater des faits, confirmés par des chiffres comparés avec ceux des départements voisins. Et le constat ne souffre aucune ambiguité : « L'activité de nos groupements comparée au nombre d'exploitants agricoles du Jura est largement supérieure à celle de tous les départements de notre région. Le champ des services que nous proposons répond à l'ensemble des demandes qui peuvent être formulées par un employeur comme par un salarié... ».
Une dynamique dont le président a cherché à identifier les causes lors de la dernière assemblée générale qui s'est tenue à la Maison des agriculteurs à Lons-le-Saunier. Il met en avant cinq facteurs. Tout d'abord l'histoire, la cohésion des organisations professionnelles soucieuses de travailler ensemble. Mais aussi le mode de développement qui a été choisi : « Nous nous sommes résolument placés dans une optique de croissance durable et pour cela nous avons choisi de faire de la sécurisation des emplois un objectif central pour répondre aux besoins réguliers, comme aux besoins beaucoup plus ponctuels, en cas de maladie ou d'accident, explique-t-il. On ne peut pas répondre efficacement aux urgences si on ne dispose pas de suffisamment de salariés permanents. On ne dispose pas de salariés permanents si on ne leur propose pas un emploi stable et durable. C'est ce postulat de base qui a fait de la complémentarité entre service de remplacement et complément de main d'œuvre une marque de fabrique de notre organisation départementale. »
Gilles Duquet évoque aussi la « dynamique territoriale » créée par la présence de structures à l'échelon local ; l'interface entre des réseaux, des territoires et des partenaires ; l'innovation et cla compétence, l'adpatation permanente, la recherche de nouvelles solutions pour répondre à de nouvelles demandes...
Un projet emploi 2025
C'est en surfant sur cette dynamique que Soélis a engagé un « projet emploi 2025 », un projet politique destiné à attiser la dynamique et à donner de nouvelles perspectives au groupe. Quatre chantiers ont été identifiés et sont considérés comme prioritaires : la fusion des structures et notament des groupements d'employeurs, le suivi des adhérents/clients pour arriver à 100% de satisfaction et la redéfinition des priorités de travail des collaborateurs de Soelis, la mise en place d'une plateforme Web, outil qui devrait permettre de gagner du temps et d'être plus efficaces...
Plaidoyer pour un département plus attractif
Il est un sujet sur lequel Gilles Duquet s'est attardé, celui de l'attractivité du département du Jura. « Le Jura ne manque pas d'atouts et pourtant, combien d'entreprises ne parviennent pas à recruter la main d'œuvre dont elles ont besoin !... Nous n'échappons pas au phénomène. Cette situation hier réservée à quelques secteurs d'activité bien spécifiques se généralise progressivement avec la baisse du nombre de demandeurs d'emploi. Bien souvent, ce n'est pas le profil des candidats qui pose problème car de nombreux dispositifs de formation et d'insertion professionnelle existent, mais l'absence même de candidats ! A terme, ce sont des pans entiers de notre économie départementale qui sont menacés... »
Et de souhaiter que soit engagée une politique volontariste, portée par l'ensemble des élus jurassiens pour renforcer l'attractivité du département, en lien étroit avec ses acteurs économiques : « Nous ne pouvons pas nous résigner à regarder nos entreprises se fragiliser faute de salariés. Qu'il s'agisse du cadre de vie, du logement, de la couverture numérique, des services à la population, de l'accompagnement des nouveaux habitants ou des questions de mobilité, le Jura a de quoi séduire : à nous d'investir collectivement pour faire du Jura une véritable terre d'accueil ! »
