MHE : Premier cas en Suisse, 458 communes jurassiennes en zone réglementée

« En Europe, la Suisse a enregistré durant la semaine du 9 octobre son premier foyer de MHE (maladie hémorragique épizootique) à proximité de Berne », a indiqué le 13 octobre le ministère, précisant qu’une zone règlementée de 150 km établie autour de ce foyer s'étendait « au-delà des frontières de la Suisse », touchant « plusieurs départements français » limitrophes.

MHE : Premier cas en Suisse, 458 communes jurassiennes en zone réglementée

Dans le Jura, 458 communes sont classées en zone réglementée pour la MHE par arrêté préfectoral depuis le 16 octobre. Des mesures de surveillance, de prévention et de lutte vis-à vis de la MHE, chez les bovins, ovins, caprins ou cervidés des élevages, y sont mises en place. L’objectif est d’éviter la diffusion de la maladie à partir des foyers identifiés et d’assurer une surveillance sanitaire de la zone. Les traitements de désinsectisation des animaux et des véhicules de transport, en éliminant le vecteur, permettent d’éviter la propagation de la maladie.

En dehors des destinations directes vers l’abattoir, la sortie des animaux sensibles au virus (bovins, ovins, caprins ou cervidés d’élevage) des zones réglementées est conditionnée au respect des mesures suivantes : 

- désinsectisation des moyens de transport ;
- désinsectisation des animaux depuis au moins 14 jours ;
- dépistage sanguin des animaux (pour analyse PCR) à partir du 15ème jour : le résultat, qui doit être négatif, est valable au maximum 7 jours.

Les attestations de la réalisation des désinsectisations et le résultat d’analyse PCR correspondant doivent accompagner l’animal. Les éleveurs situés en zone indemne sont tenus de s’assurer que les animaux qu’ils envisagent d’introduire dans son cheptel répondent à ces conditions.

453 élevages du Sud-Ouest touchés

La maladie circule dans toute la péninsule ibérique et en Italie (Sicile et Sardaigne). Elle est présente dans le sud-ouest de la France depuis le mois de septembre 2023. La MHE est, au niveau européen, soumise à obligation de surveillance et de déclaration et tout foyer entraîne des restrictions de mouvement pour les animaux détenus dans un périmètre de 150 km (ZR). A la date du 12 octobre, 453 foyers de cette maladie étaient recensés dans des élevages du sud-ouest du pays. Dans son précédent bilan, publié le 6 octobre, le ministère faisait état de 53 foyers

La MHE est une maladie à virus, transmise exclusivement par des moucherons (Culicoïdes), qui affecte les ruminants sauvages et domestiques : les bovins et dans une moindre mesure les ovins et caprins. Les cas cliniques de la maladie se manifestent par de l’hyperthermie (fièvre), des difficultés respiratoires, des œdèmes de la face et de l’encolure, de l’hypersalivation, des boiteries. Les ovins et caprins sont réceptifs au virus mais ne présentent pas de signes cliniques. Les symptômes sont similaires à ceux de la fièvre catarrhale ovine (FCO).

La maladie hémorragique épizootique (MHE), comme la FCO, n’est pas transmissible à l’homme. La consommation de la viande est sans danger.

Pour toute information complémentaire sur la mise en œuvre de ces mesures, contacter la Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations du Jura (service santé / protection animale et environnementale) au 03 63 55 83 00 ou par mail à [email protected]

Gardons la tête froide
Edito

Gardons la tête froide

La MHE est une maladie virale non transmissible aux humains dont l’impact sur la santé des animaux est aujourd’hui relativement modéré. Les derniers chiffres montrent, en effet, que dans les élevages infectés le nombre d’animaux présentant des symptômes est inférieur à 3 % et que la mortalité reste faible (inférieure à 0,1 %). Comme pour la FCO, sa dissémination est très difficile à maitriser puisqu’elle est véhiculée par des petits moucherons (culicoïdes) et, pour couronner le tout, les cervidés constituent un réservoir sauvage de cette maladie.

Soyons clair, les mesures de restriction des mouvements qui touchent le Jura depuis le lundi 16 octobre permettrons potentiellement de freiner l’avancée de la maladie. Il est cependant peu probable qu’elles suffisent pour éviter que celle-ci ne se propage sur une majorité du territoire français. Sans jouer les oiseaux de mauvais augure, la question est plutôt de savoir quand.

 Face à ces constats, il est clair que la mise en place d’une zone réglementée permet, avant tout, de rassurer certains partenaires commerciaux. N’oublions pas que les marchés espagnols et italiens sont fondamentaux pour nos veaux laitiers et nos broutards. Faut-il, pour autant, mettre le Jura sous cloche, rien n’est moins sûr. Dans l’attente d’une évolution prochaine des mesures, nous avons demandé au ministère des solutions pour notamment faciliter la sortie des jeunes veaux laitiers. Dans une période où les vêlages sont très nombreux, la situation peut, en effet, devenir rapidement critique. Parallèlement, nous avons des échanges permanents avec notre laboratoire départemental pour disposer au plus vite des capacités d’analyse au meilleur tarif possible.

Gardons la tête froide dans cette période agitée.

Remy Guillot, président du GDS 39