Une chute des demandes au Cenemat

Le Cercle d'échanges et de matériel du Jura a presque vu les demandes divisées par 2 en 3 ans mais le nombre d’adhérents reste stable. Explication : plus d’autonomie dans les échanges. La Covid a sans doute renforcé ce mouvement…

Une chute des demandes au Cenemat
Le nombre d’adhérents reste stable, autour de 300 cotisants : une satisfaction pour le président Claude Petitguyot et l’animatrice Anne Launoy

« Après une année sans assemblée générale, nous sommes heureux de nous retrouver enfin », constate Claude Petitguyot, président du Cenemat, devant la vingtaine d’adhérents présents ce 17 janvier à Montholier.

Durant ces deux années, le Cenemat a continué son activité dans ce qu’il a l’habitude de faire : offrir un moyen de régulariser les échanges de matériels et de main-d’œuvre entre agriculteurs, et organiser des groupements d’achats (fuel GNR, film pour enrubanner, filets, ficelles, sel, Adblue…).

Le Cenemat a comptabilisé une chute des demandes : de 83 demandes en 2020, il est passé à 54 en 2021.  « Il ne s’agit pas d’une baisse d’activités mais d’une forme d’autonomie : les adhérents ont pris l’habitude de travailler ensemble, sans avoir besoin de demander au Cenemat », note Claude Petitguyot.

Du fait de cette moindre activité, le poste d’animation assuré par Anne Launoy passe de 100 à 80 %, d’un commun accord avec l’animatrice qui développe pour elle-même une microentreprise proposant un appui administratif dans les exploitations.

Une assurance travaux

Le travail de prospection porte ses fruits. Le nombre d’adhérents au Cenemat reste stable chaque année, autour de 300 cotisants. Les arrivées de nouveaux adhérents (3 en 2020 et 13 en 2021) compensent les départs liés à des regroupements d’exploitation ou des départs en retraite.

« Tous les adhérents ne sont pas forcément des utilisateurs réguliers mais occasionnels, lorsqu’ils sont en panne d’un matériel par exemple. Le Cenemat offre une sorte d’assurance pour une cotisation annuelle de 130 euros », commente Anne Launoy.

Développer les groupements d’achat

Le groupement d'achat de carburant connaît un succès continu depuis sa création en 2002. Les commandes représentent près de 2,2 millions de litres de GNR livrés en 2021.

À l’avenir, le Cenemat réfléchit à étoffer son offre de groupements d’achat. « Nous avons des demandes d’adhérents au niveau des pneumatiques », indique Claude Petitguyot. « Mais pas question pour le Cenemat d’aller vers des groupements d’achats d’intrants. »

Le boom des ETA

Le renouvellement des administrateurs a reconduit dans leur fonction Claude Petit Guyot, Laurent Bontemps, Daniel Rose, Jean-Marie Hervé, Anne Paysant, Gilles Pernet, Adrien Pernot, Fabien Rebouillat et Jean-Marc Bourges.

Un nouvel administrateur a rejoint le conseil d’administration, il s’agit de Nicolas Saive, qui représente les Entreprises de travaux agricoles. En effet le Cenemat compte de plus en plus d’ETA, 21 adhérents en 2021. « Des Gaec sont passés en ETA pour pouvoir travailler à l’extérieur », explique Anne Launoy.

L’assemblée générale terminée, les participants ont pu partager un repas au restaurant Le Relais de Choiseul, puis visiter l’entreprise Dadaux à Bersaillin, spécialisée dans le matériel de boucherie. 

IR

Pour contacter le Cenemat : Anne Launoy 06 86 43 01 67. Une permanence est également assurée chaque samedi matin.

A l’issue de l’assemblée générale, visite de l’entreprise Dadaux à Bersaillin

Dadaux technologies : 60 000 machines par an

Les adhérents du Cenemat ont pu découvrir l’entreprise Dadaux technologies, spécialisée depuis les années 80 dans la fabrication de matériel de boucherie : trancheuses à côtelettes ou à jambon, hachoirs, mélangeurs, cutters, scies à os, poussoirs, cubeuses, mélangeurs, pétrins, machines à tartare, machines à brochettes… Certaines machines sont polyvalentes et peuvent traiter des légumes.

L’entreprise fabrique également des trancheurs à fromage à pâtes dures. Elle est leader sur ce marché, avec la fameuse « Comtoise » que l’on retrouve dans les fruitières et les fromageries de la région.

Soit plus de 70 machines différentes qui sont entièrement façonnées et équipées en interne. Seules 10 % des pièces sont réalisées en sous-traitance.

Située au Bouchaud près de Bersaillin, l’entreprise familiale se répartit sur 3 sites : Bersaillin (100 personnes), Poligny (20 personnes) et en Tunisie (70 personnes). Le site de Poligny produit essentiellement des trancheuses sous vide et le site tunisien regroupe l’activité de sablage et de polissage qui est réalisée à la main, le nombre de pièces de formes différentes ne permettant pas une automatisation de cette étape.

L’entreprise Dadaux ne fait pas de vente directe ; elle passe par un réseau d’installateurs-revendeurs. En 10 ans, son chiffre d’affaires est passé de 10 à 35 millions d’euros pour une production de 60 000 machines par an. La moitié de la production part à l’exportation vers 70 pays, en premier l’Allemagne. La Chine est devenue leur deuxième marché à l’export avec 1 million de CA annuel (la fabrication chinoise préfère se concentrer sur de très grosses machines industrielles).

« La force de notre société est d’avoir une gamme très étendue, ce qui est intéressant pour les revendeurs », indique Adrien Morey, commercial chargé de l’export.

Cette visite a particulièrement intéressé les adhérents du Cenemat. Certaines de ces machines équipent de plus en plus d’exploitations d’élevage qui développent une activité de transformation.