ORGES D'HIVER
Variétés d'orges d'hiver : les enseignements d'une année tourmentée

Les premiers résultats des essais variétés, réalisés par Arvalis – Institut du végétal, sont arrivés.
Variétés d'orges d'hiver : les enseignements d'une année tourmentée

Un regroupement de 5 essais de la grande zone brassicole Centre est déjà disponible : départements 37, 36, 18, 89 et 91. Réalisés dans des milieux favorables pour 3 d'entre eux et sur des argilo-calcaires pour les 2 autres (dont Argenteuil / Armançon dans l'Yonne), ces essais se caractérisent par une moyenne de rendement à l'image d'une récolte déprimée, proche de 60 - 65 q/ha. Sous l'effet d'un climat humide et sans soleil pendant 2 mois, les PS et les calibrages sont modestes. A l'inverse, les teneurs en protéines sont généralement élevées du fait de la faiblesse des rendements.

D'autant plus avec cette récolte 2016 « hors normes », le choix variétal doit s'appuyer sur des résultats pluriannuels. Mais, en l'absence de nouveautés marquantes, on observe, en 2016, que le classement des variétés d'orges d'hiver sur la productivité n'est pas foncièrement différent de celui enregistré au cours des années passées. C'est plus au niveau des caractéristiques agronomiques et de qualité que la récolte 2016 complète la carte d'identité de chaque variété.

 

Du côté des variétés brassicoles, ETINCEL et ISOCEL confirment leur suprématie 

 

ETINCEL et ISOCEL, inscrites en 2012 et « variétés préférées » par les malteurs et les brasseurs pour la récolte 2017, sont devenues en quatre ans les 2 variétés les plus cultivées et les plus multipliées en France. En rendement, elles restent « main dans la main » en tête des variétés brassicoles comme c'est le cas depuis leur inscription, à environ 2% seulement derrière les meilleures lignées fourragères et les hybrides. Elles réalisent leurs meilleurs rendements plutôt avec beaucoup d'épis / m². C'est un atout en 2016 car c'est peut-être le seul point positif enregistré au cours de cette campagne. Leur sensibilité aux maladies grandit tous les ans, en particulier vis-à-vis de la rhynchosporiose comme en 2016. Pour le reste, on se souviendra plutôt des observations réalisées au cours des années antérieures : pas de défaut marqué vis-à-vis de la verse, un calibrage d'un bon niveau, des teneurs en protéines plutôt moyennes calées sur la courbe de dilution « protéines x rendement ».
Les quatre autres variétés retenues par les malteurs et les brasseurs pour la récolte 2017 sont moins productives. CASINO et PASSEREL obtiennent des rendements 2016, inférieurs de 10 à 15% par rapport à ceux d'ETINCEL, qui font baisser leur moyenne pluriannuelle, ESTEREL reste une variété intéressante sur les sols très superficiels et Salamandre est moins éloignée, d'environ 7% cette année, des variétés à 6 rangs les plus productives grâce à des peuplements épis souvent élevés et des PMG moins dégradés.
Enfin, reste Chrono, encore en observation par la filière brassicole. Cette variété fait jeu égal en rendement avec Salamandre avec l'avantage d'être résistantes aux deux mosaïques.

Qu'elles soient lignées ou hybrides, 6 rangs ou 2 rangs, les variétés fourragères proposent une offre diversifiée.

Qu'il s'agisse d'hybrides, de lignées 6 rangs ou 2 rangs, le progrès génétique est toujours parmi les variétés fourragères. Les hybrides MANGOO et TEKTOO « tiennent la corde » de la productivité, comme en 2015, et de manière régulière selon les lieux en compagnie des meilleures lignées du moment. Les escourgeons TOUAREG, KWS TONIC et DETROIT confirment ainsi un très bon niveau de productivité depuis leur inscription. AMISTAR, déclassée en variété fourragère pour la récolte 2017, réalise le meilleur score de son histoire. Elle conserve l'avantage d'être tolérante à la JNO. Du côté des variétés à 2 rangs, Maltesse et KWS Orwell confirment une bonne productivité avec des rendements à peine inférieurs de 5% à ceux réalisés par les meilleurs escourgeons. Elles profitent de peuplements épis élevés mis en place au cours d'un printemps sans déficit hydrique.

 

Luc Pelcé