Matinée à la ferme
Bien préparer le vêlage

Dans le cadre du projet Approches Complémentaires en Santé Animale (ACSA), les éleveurs de la FRGeda Franche-Comté proposent des échanges directs avec des vétérinaires sur des thèmes précis. Jeudi 7 juillet, au Gaec sur La Roche à Audelange, il était question de la préparation au vêlage : du tarissement au développement du veau.

Bien préparer le vêlage
Une vingtaine d'éleveurs étaient présent le matin pour la formation préparation vêlage

« Tarissement progressif ou brutal ? » ; « Quelle durée ? » ; « Est-il important de donner des antibiotiques, ou de favoriser des moyens naturels ? » … tant de questions de la part des éleveurs au Gaec sur la Roche à Audelange, lors de cette matinée d’échanges avec des vétérinaires sur l’approche globale du vêlage, des moments clés qui conditionnent des bases réelles pour l’équilibre santé de la vache, mais aussi du veau.

Organisée par les éleveurs de la FRgeda Franche-Comté, en partenariat avec les Groupements Techniques Vétérinaires de Bourgogne-Franche-Comté (GTV), cette journée entre dans le projet Approches Complémentaires en Santé Animale (ACSA), dont les objectifs sont « de faire une formation légère en termes de temps, le plus adapté à l’élevage, mais aussi de créer du lien entre les éleveurs, les formateurs et les vétérinaires », explique Edwige Bornot, vétérinaire du GTV. « Je trouve que c’est intéressant de transmettre aux éleveurs ce que j’ai appris, répondre à leurs questions et d’avoir des retours terrain », ajoute-elle.

À la fin de la matinée, les réactions sont majoritairement bonnes. « C’est la première fois que je viens en formation, ça m’a été très utile », annonce Thibaut Racle, éleveur en lait à Comté à Montain. « C’était bien d’avoir des explications sur les questions qu’on se pose le plus en tant qu’éleveur », continue Sophie Morin, éleveuse à Pont-d’Héry en bovin allaitant en vente directe.

Le vêlage est terminé quand le colostrum est distribué 

La formation est séparée en plusieurs parties : la santé de la mamelle, le démarrage en lactation, la gestion de la Balance Alimentaire Cation Anion (BACA), la santé du veau et la préparation à la prochaine reproduction. La période de tarissement a plusieurs objectifs :  reposer et guérir la mamelle, pour une bonne reconstruction des cellules, préparer la vache au vêlage, et à sa future lactation.

Mais le choix du tarissement est propre à chaque exploitation, dépend de la structure, et de la taille du troupeau. Par exemple, si au moment du tarissement la vache a 15 litres de lait, il faut opter pour un tarissement brutal (cinq semaines) : poser un obturateur. Mais si la vache est à 25 litres, alors d’après Edwige Bornot, il faudrait opter pour un tarissement progressif (deux mois) : passer à une traite par jour pendant une semaine pour diminuer la quantité de lait présent dans la mamelle. L’utilisation des antibiotiques est recommandée pour un tarissement long : au-dessus de quatre semaines. Ces traitements comportent des risques en cas de vêlages prématurés. Si l’antibiotique est encore présent dans les mamelles alors que le veau arrive plus tôt que prévu, il y en aura encore à la prochaine lactation.

Autre point important de la préparation au vêlage : la gestion de la BACA. Une alimentation adaptée au tarissement permet de prévenir les fièvres de lait, et la perte de lait, ainsi que les difficultés pour la vache à délivrer. « Moins le déficit énergétique est important en début de lactation, moins elles vont maigrir et mieux elles vont reproduire », annonce la vétérinaire. Le métabolisme de la vache doit être préparé au besoin important en calcium de la montée de lait. Pour cela, il faut une BACA faible en préparation vêlage : pas de bicarbonate de sodium, pas de légumineuse, comme la luzerne ou encore pas de sel en libre-service mais en quantité contrôlée. Si des problèmes persistent, calculer le PH urinaire est la valeur la plus sûre pour déceler le problème. Le résultat est bon s’il se situe entre 7 et 8.

Enfin, un vêlage est terminé quand le colostrum est distribué. C’est d’ailleurs le meilleur médicament pour le veau, qui doit boire quatre litres de colostrum dans les six premières heures de vie, soit 10% de son poids, pour mettre toutes les chances de son côté.

La qualité du colostrum dépend de la préparation vêlage. Il doit être administré au veau dans les deux premières heures de vie pour optimiser le transfert des anticorps. Si la qualité est insuffisante, augmenter la dose peut être une solution. Si le veau ne veut pas téter son colostrum, il est important de le sonder le plus rapidement possible.

L.D.

Une démonstration sur l'aspect de la vache a eu lieu en fin de matinée