Plus de 150 tracteurs anciens en état de marche seront présentés lors du Tracto-Rétro de Saint-Laurent-la-Roche ce dimanche 23 juillet. Rencontre avec Roger Guillot qui est à l’origine de cette manifestation.
Peut-être serez-vous l’heureux gagnant d’un tracteur des années 50 lors de la tombola du Tracto-Rétro ? Pour tenter votre chance, il faudra venir le 23 juillet jusqu’à Saint-Laurent-la-Roche. C’est là que le foyer rural du village donne rendez-vous aux amateurs de vieux matériels agricoles.
Le Tracto-Rétro de Saint-Laurent-la-Roche a débuté en 2016 et a lieu en alternance tous les deux ans avec celui de Cosges, attirant à chaque édition entre 1 500 et 2 000 visiteurs.
Roger Guillot est à l’origine de cette idée. Entre ses mains, les vielles mécaniques retrouvent un peu de leur souffle d’antan et de leurs couleurs. Il exposera le jour du Tracto-Rétro une soixantaine de modèles anciens qu’il a remis lui-même en état. C’est le cas du tracteur mis en jeu pour la tombola. Et cette année, ce sera un Farmal Cub Mc Cormick international équipé d’une barre de coupe et de sa carte grise.
5ème édition du Tracto-Rétro
Dimanche 23 juillet de 9h à 18h à Saint-Laurent-la-Roche (La Chailleuse).
Exposition de vieux matériels agricoles anciens, bourse d’échange de pièces mécaniques anciennes, défilé de tracteurs, battage à l’ancienne. Jeux divers, animations enfants. Tombola : un tracteur à gagner, offert par Roger Guillot au profit du foyer rural. Entrée gratuite, restauration.
Des voitures transformées en tracteur
« Mon premier tracteur, un Allis-Chalmers, je l’ai acheté à un ami en 2013… Je n’étais pas mécanicien mais j’ai appris », se souvient Roger Guillot. C’est au moment de la retraite qu’il a commencé à collecter et réparer d’anciens modèles. Il a été bien occupé auparavant par une carrière comme conseiller au Crédit Agricole puis par la création de son entreprise familiale dans le bâtiment avec ses quatre fils. Sans oublier un engagement de 25 ans comme maire de Saint-Laurent-la-Roche. Sa passion pour les vieux tracteurs, arrivée sur le tard, ne l’a plus quittée. « Je me suis laissée prendre… pour mon plaisir et pour faire revivre ces vieux matériels plutôt que de les voir partir à la casse », reconnaît Roger Guillot.
À 80 ans, il garde le pied et l’œil alerte et vous entraîne dans son musée personnel.
« J’étais un peu amoureux des tracteurs Renault au début », reconnaît Roger en s’arrêtant devant deux beaux modèles orange pimpants datant de 1949. Un peu plus loin, il égrène les noms des constructeurs qui ont accompagné la mécanisation dans les fermes du Jura : Chauvin à Bonlieu, Labourier à Mouchard, Energic, Reymond et Babiole à Villefranche-sur-Saône, Kiva à Lons-le-Saunier, Micromax à Bourg-en-Bresse…
« Je privilégie les tracteurs qui ont été fabriqués dans le Jura ou que l’on utilisait dans la région. »
Là c’est un Pony Massey Harris, petit tracteur canadien arrivé dans les fermes françaises de 1948 à 1950 au titre du plan Marshall. « Mais tous les paysans n’avaient pas les moyens de les acheter. Certains constructeurs locaux utilisaient des anciennes voitures des années 20-30, Citroën B2 ou B14 ou même Citroën Trèfle, qu’ils ont transformé en tracteur après-guerre… »
Ici, un Vierzon Société française à essence, « qu’on appelait la grenouille avec ses deux yeux et sa couleur verte… »
Le clou de la collection, un Porsche Allgaier diesel flambant rouge, datant de 1951.
Tous ces tracteurs seront présentés lors du Tracto-Rétro ainsi que divers modèles amenés par des exposants venant du Jura, des départements limitrophes. Pour compléter cette présentation, une collection de Mac Cormick quittera Augisey en convoi pour rejoindre Saint-Laurent-la-Roche. À découvrir également, un Putigny N°3 de 1955, un Vulin de 1951 équipé d’un radiateur de Peugeot et d’un moteur de Citroën Trèfle, ainsi qu’une Citroën Trèfle de 1923 transformée en tracteur dans les années 50, présentés par Michel Billet de Saint-Laurent-la-Roche, qui a lui aussi attrapé le virus « de la sauvegarde du matériel agricole ».
Une animation pour le village
Pour Roger Guillot, qui a été à l’origine de la création du foyer rural de Saint-Laurent-la-Roche en 1979 et qui en a été le président pendant plusieurs années, quoi de plus naturel que de partager sa passion. « Je voulais créer une animation pour le village », explique-t-il avec simplicité. Et le Tracto-Rétro est né !
Isabelle Renaut
A découvrir également durant le Tracto-Rétro : une démonstration de battage à l’ancienne avec une batteuse d’intérieur de modèle Wiederkehr fabriqué à Selestat datant des années 20, utilisée traditionnellement dans les bâtiments du Haut Jura, et une presse de 1925, le tout entraîné par un moteur Bernard datant de la même époque. Du matériel remis en état de marche par Michel Billet de Saint-Laurent-la-Roche.
