CRANCOT/
Dans le big data des éleveurs laitiers

Jura Bétail s'adapte et se développe, surtout grâce aux marchés à l'export. Mais sans pour autant prévoir les conséquences du nouveau règlement zootechnique européen et l'utilisation des nouveaux outils de collecte de données dans lesquels s'engouffrent les éleveurs jurassiens...
 Dans le big data des éleveurs laitiers

Depuis cinquante ans, Jura Bétail exporte des semences en Suisse. Le développement à l'international ne date donc pas d'hier pour la coopérative jurassienne dont «la bonne place qu'elle tient aujourd'hui n'est pas le fruit du hasard, mais bien celui des bonnes décisions qui ont été prises au fil du temps...»

C'est le président Jean-François Saillard qui le dit, en ouverture du rapport moral qu'il a présenté lors de l'assemblée générale qui s'est tenue en salle des fêtes de Crançot. Et, d'évoquer, au chapitre des bonnes décisions, la rupture du contrat de distribution exclusive en 2011 : «Le chiffre d'affaires de nos ventes à l'export s'est considérablement développé depuis que l'on travaille ainsi. Chacun ayant pris ses marques rapidement, tout le monde collabore efficacement pour assurer le développement et la pérennité des affaires. La confiance est de mise avec nos clients et les plus grands de ce monde, dans le domaine de la génétique, n'hésitent pas à se déplacer pour venir nous rencontrer. Cela est un signe de la réussite de notre fonctionnement...»
Et, en ce qui concerne la commercialisation d'animaux vivants, la filiale Montbéliarde du Jura a fait le choix de construire un second centre de rassemblement de cent places. Investisseent d'autant plus apprécié avec la recrudescence de FCO cet automne...
Le président a également parlé du nouveau règlement zootechnique européen qui va s'appliquer très prochainement et dont les principales motivations sont de proposer un système identique et cohérent dans l'ensemble des pays de l'Union, et de limiter le nombre de structures en place : «Avec nos partenaires de l'élevage jurassien que sont la chambre d'agriculture, Jura Conseil Elevage et le groupement de défense sanitaire, nous sommes tous concernés. Nous avons fait le choix politique de nous rapprocher, pour mutualiser nos moyens, afin de garder du lien avec notre territoire, sans éloigner les centres de décision et les administrateurs du siège de nos organisations... Notre projet doit permettre d'étendre et d'améliorer l'offre de services, en mixant la spécificité de nos différents cœurs de métier qui sont finalement très proches les uns des autres. Dans les mois à venir, il faudra trouver le meilleur chemin pour être encore plus présent aux côtés des éleveurs dans les décennies à venir...»

 

Les nouveaux outils


Jean-François Saillard avait donné le ton en évoquant «le développement de l'informatisation et le recueil automatique des informations qui font que les éleveurs sont maîtres et disposent d'une foultitude de données... Dans le même temps, la robotique s'est considérablement développée, les salles de traite disposent de logiciels performants pour conduire et enregistrer les événements du troupeau et les ventes de monitoring en élevage ont véritablement explosé..
Clément Allain, chef du projet élevage de précision à l'Insitut de l'Elevage, lui emboîte le pas, en deuxième partie d'assemblée... Développements, applications et perspectives... le sujet engendre beaucoup de débats, «du miraculeux au diabolique...», précise-t-il d'emblée. La diminution du nombre d'éleveurs, l'intensification de la demande renforcent un contexte favorable au développement de ces technologies : «Les éleveurs ont besoin de nouveaux outils pour gagner du temps, pour optimiser l'efficience de leurs élevages, pour vivre correctement de leur métier. Les micros et les nanos technologies permettent un saut extraordinaire et permettent de limiter les charges de travail...
Clément Allain parle du « big data », de la masse de données collectées et des applications sans limites... « En élevage laitier, la révolution de la collecte des années a permis, depuis l'an 2000, d'amaliorervla performance des élevages... Et elle s'accélère encore ! En agriculture, le nombre d'objets connectés a véritablement explosé. Aujourd'hui, un agriculteur sur deux se sert d'un smartphone. »
En élevage, l'utilisation des capteurs permet de collecter une masse de données brutes qui vont ensuite être transformées en informations qui seront rendues à l'éleveur. Des mesures d'aspects comportementaux, d'aspect physique, de la qualité et de la composition du lait, de morphologie, de température ou de pH à l'intérieur du rumen... Mais aussi des informations pour la détection des chaleurs et des vêlages, des troubles de santé, pour l'évaluation de la quantité d'aliment ingérée...
Des mesures qui, même si elles génèrent un coût supplémentaire, offrent un confort, une efficience dans le travail et prennent une place de plus en plus importante dans la conduite des élevages.


M.R.

 

L'export explose...

 
Les participants ont pleinement mesuré l'accroissement de l'activité de la coopérative lors du rapport 2014-2015 présenté par le directeur Dominique Peinturier.
- Insémination : 52 367 IAP, soit une augmentation de 11%, la plus forte progression d'un centre de mise en place, en France. Un chiffre qui permet à l'entreprise de retrouver le niveau de l'an 2000.
- Si 209 cheptels sont à moins de 30 IAP, à l'opposé 16 cheptels dépassent kes 150 IAP par an.
- Avec 47 220 IAP la race montbéliarde représente plus de 90% de l'activité, loin devant la simmental (1,9%), holstein (0,8%), bleu blanc belge ((4,4%), limousin (1,4%), charolais (0,8%) et blond (0,3%).
- Les échographies sont en augmentation et concernent la moitié des femelles inséminées.
- En JB junior, 15 à 20 nouveaux taureaux sont proposés chaque année. Harpon est ke numéro de la race en Isu.
- Les JB Espoir permettent de diffuser plus de taureaux et de maintenir la diversité raciale.
- En JB Senior, Valfin reste le taureau le plus diffusé partout dans le monde. Même si l'heure de la retraite a sonné pour lui.
- 51 000 euros : c'est le coût moyen par jeune taureau diffusé.
- Sur les 335 000 doses distribuées, 64% le sont à l'export, 20% dans le Jura et 16% dans le reste de la France. La diffusion export progresse de 32% en volume et de 20% en chiffre d'affaires.
- 164 taureaux sont présents en taurellerie : un chiffre jamais atteint !
- La filiale Montbéliarde du Jura a commercialisé 3 089 animaux, pour un chiffre d'affaires de 4,2 millions d'euros.
- Une activité qui, dans son ensemble, fait que les 45 salariés de Jura Bétail sont souvent « au four et au moulin ». Une efficacité que le président a tenu à souligner.