FORET PRIVEE
Une fruitière pour bien gérer son patrimoine forestier

La fruitière de gestion, nouvel outil de gestion collective est mis à la disposition des propriétaires forestiers privés. Laurine Ollivier, l'animatrice, l'a présenté au cours de l'assemblée générale du syndicat des propriétaires.
Une fruitière pour bien gérer son patrimoine forestier

La fruitière de gestion forestière est le nouvel outil appelé à réunir des propriétaires désireux de faire fructifier durablement leur forêt. Gérer sa forêt de façon solidaire avec ses voisins, améliorer les conditions d'exploitations, participer au développement d'un territoire en donnant la priorité aux acteurs locaux de la filière et, à plus long terme, léguer un patrimoine de qualité : tels sots es principaux objectifs de cette forme d'association syndicale libre.

Laurin Ollivier a été recrutée pour animer la première fruitière du Jura qui est constituée sur le secteur de la communauté de communes d'Arcade Haut-Jura. C'est elle qui, lors de l'assemblée générale de la section syndicale des propriétaires forestiers privés du Jura, a présenté l'outil sur lequel le syndicat a investi quelque 10 000 euros sur une période de trois ans, en partenariat avec la chambre d'agriculture du Jura. Et Laurine n'a pas hésité à faire un parallèle avec les fruitières à comté : «Le principe est le même. Les adhérents gèrent ensemble une production, de la coupe aux travaux sylvicoles. L'idée est de regrouper tous les chantiers de coupe et de travaux pour en faire de plus gros chantiers qui soient plus intéressants pour les entrepreneurs. Cela permet d'obtenir des prix de vente plus intéressants, ce que chaque propriétaire ne manque pas de considérer.»
Aujourd'hui, Laurine mène un travail de prospection auprès des propriétaires du secteur. Et en particulier ceux qui, pour diverses raisons, ne gèrent pas heurs parcelles. Un contrat test leur est proposé qui comporte une visite conseil gratuite, un suivi régulier des parcelles, un suivi qualité des exploitations. Et l'animatrice de préciser que «ces fruitières n'ont pas vocation à se substituer aux gestionnaires mais que, en donnant plus de poids aux propriétaires, elles auront ensuite la possibilité de passer des contrats intéressants avec ces mêmes gestionnaires...».
Un commentaire de Pascal Moyse : «La forêt privée est hétérogène avec des propriétaires qui travaillent bien et d'autres qui ne font rien...». Ce sont ces derniers qu'il faudra convaincre !

 

«Ne pas sombrer dans le pessimisme»


Cette assemblée générale que présidait Christian Bulle a également permis d'évoquer un sujet qui touche de près les propriétaires : la chalorose, cette maladie qui cause des dégâts dans les populations de frênes. A tel point que le Jura est classé aujourd'hui «département totalement infesté».
La chalara fraxinea plus communément appelée maladie du frêne, a fait l'objet d'une intéressante intervention de Luc Denis, correspondant observateur de la santé des forêts pour le Jura. «Une maladie qui n'est pas nouvelle puisqu'elle est apparue en Pologne dans les années 90 et qui est spécifique au frêne... Pour l'instant, car il y a des choses que l'on ne sait pas forcément... Cette chalarose est apparue en Haute-Saône en 2008 et son évolution est relativement lente. Et l'eau qui est profitable à la pousse d'arbres, est aussi profitable aux champignons. Le Jura est aujourd'hui considéré comme un département totalement infesté...»
Et de prodiguer quelques conseils. Pour des raisons de sécurité, il est préférable d'abattre les arbres situés à proximité des maisons. Et pour des raisons économiques, d'abattre ceux infestés à 30%...
«Mais ne vous précipitez pas pour tout abattre, assure-t-il. Essayez de maintenir les arbres sur pied et de garder ceux qui restent bien verts...». Le mélange des essences est également un moyen efficace pour éviter les invasions de chalarose sur de grandes surfaces. Le technicien remarque que le pourcentage d'arbres atteints reste relativement faible quand ils sont coupés relativement tôt. Et il invite à «ne pas sombrer dans le pessimisme...»
Président des entrepreneurs de travaux forestiers de Franche-Comté Pascal Moyse prend le relais en abordant les questions de sécurité lors de l'abattage de ces frênes. Il rappelle les fondamentaux : «Il n'y a pas de routine en forêt et chaque arbre est différent... Un arbre, ce n'est pas anodin et une branche de 20 centimètres de diamètre peut tuer quelqu'un... Utilisez tous les équipements de sécurité et une tronçonneuse qui coupe... Rester concentré car c'est un travail extrêmement dangereux. Et, s'il le faut, n'hésitez pas à faire appel à un professionnel !»

 

M.R.