Inondations : tour d'horizon du département

Ce tour d’horizon n’a pas vocation à donner une photographie exhaustive de la situation du département mais plutôt un ressenti d’un certain nombre d’agriculteurs sur les différentes petites régions agricoles du Jura (propos recueillis le 16 juillet 2021).

Inondations : tour d'horizon du département

Secteur Voiteur / Isabelle Bailly : Certains ont terminé les foins. Les foins qui restaient à faucher et les regains sont plus impactés avec du fourrage versé et un stade dépassé. Mais je reste plutôt optimiste car s’il y a quelques jours de beau les moissons pourront commencer.

Secteur Grandvaux / Xavier Chambelland : 10-15% des foins sont faits mais la qualité des fourrages ne sera pas celle de l’an dernier. Il y 15 jours de retard et l’herbe est couchée. Il risque d’y avoir un impact sur la seconde coupe avec peu de repousse et peu de regains. La situation n’est pas catastrophique mais c’est compliqué avec la présence de terre dans l’herbe.

Secteur Parcey- Villette les Dole- Gevry – Goux – Crissey / Frédéric Moine : Je suis très inquiet pour les moissons qui avaient tout juste débuté sur les orges avec un beau potentiel. Il y a eu de fortes inondations sur le Doubs et la Loue avec une crue exceptionnelle de la Clauge. 120 mm sur la forêt de chaux et la clauge a totalement submergé des céréales. Combien de temps l’eau va mettre pour partir ? Maintenant, le gros problème c’est la germination du colza et du blé sur pied. Je me fais moins de soucis pour le maïs et le soja même s’il ne faudrait pas que l’eau reste trop longtemps.

Secteur Salins / Frédéric Lacroix : Il reste 30% des foins à faire dont la qualité sera mauvaise. Les regains seraient bons à faire. Sur les céréales la récolte sera correcte.

Secteur Clairvaux / Jean-Marie Hervé : les foins qui ont été faits sont bons en qualité et en quantité mais il en reste 30% à faire. Aujourd’hui, priorité aux regains. Sur l’herbe c’est globalement plutôt bon. Sur l’orge et le colza c’est catastrophique. Les blés ne sont pas encore murs.

Secteur Bletterans / Emmanuel Lamard : Les colzas ont été moissonnés aux 2/3 et les résultats sont plutôt bons. L’orge est terminée mais la paille est sous l’eau. Les blés ne sont pas encore murs. Les foins sont globalement faits mais il en reste encore un peu sur pied. La Seille a atteint la côte d’une crue décennale. Toute la plaine est sous l’eau et les coupes de regain vont devoir attendre …

Secteur Nozeroy les Planches / Jean Baptiste ALPY : Au-delà du premier plateau, il reste beaucoup de foin à faire. Si le volume est au rendez-vous, la qualité des fourrages est médiocre ; il n’y pas de valeur énergétique et le lait va coûter plus cher à produire. Une année comme celle-ci doit également reposer la question de la paille qui pourrait bien être une denrée rare dans les semaines et mois à venir.

Secteur Montmirrey / Eric Druot : La moisson des orges n’est pas faite sur le secteur. Les blés sont à maturité et commencent à noircir et même à germer. Je suis inquiet pour les cultures sous contrat. Avec une qualité aussi dégradée, les blés vont être déclassés.

Val d’Amour / Frédéric Perrot : La crue de la Cuisance est quasiment sans précédent. Les foins sont terminés mais les moissons sont compliquées. Les blés panifiables risquent d’être déclassés à cause des micotoxines. Ils ne sont pas encore murs mais ils deviennent noirs et commencent à germer. Moissonner dans de telles conditions va forcément avoir des effets de tassement sur les sols. Concernant les maïs semences, ils profitent bien mais ont du retard par rapport aux années précédentes.

Secteur Chaussin / Cédric Bongain : une crue de cette importance en juillet c’est du jamais vu. Certaines exploitations ont 100% de leurs parcelles d’impactées avec parfois de l’eau au pied des bâtiments. Certains maïs de 2 mètres de haut dépassent à peine de l’eau et il a fallu courir pour rentrer les animaux. La germination sur pied des céréales est un vrai souci pour tout le monde et l’on se demande quand on pourra rentrer à nouveau dans les parcelles. Certaines moissonneuses étant déjà restées prises avant la crue dans le secteur, il faudra s’équiper de chenilles. Les années se suivent mais ne se ressemblent vraiment pas.