Communes forestières
Les communes forestières souffrent

La crise sanitaire, les perturbations des ventes de bois ont eu des conséquences lourdes pour les communes forestières qui voient leurs revenus diminuer. Elles doivent reporter ou annuler leurs investissements et, pour certaines, n'arrivent plus à boucler leur budget de fonctionnement...
Les communes forestières souffrent

Quelques semaines après les élections municipales, l'association des communes forestières du Jura a tenu son assemblée générale. Une prise de mandat de nouveaux élus qui s'est effectuée dans un contexte délicat comme n'a pas manqué de le souligner le président Michel Bourgeois en ouverture d'une séance qui a réuni une centaine de de délégués en salle du Marais à Morbier.

Contexte difficile car la situation sanitaire des forêts du Jura et les conséquences qu'elle génère, préoccupe fortement les représentants des communes forestières. Déjà, depuis plusieurs années, les sécheresses et les fortes chaleurs estivales ont fragilisé les arbres et permis aux parasites de proliférer. Et certains parasites ont même fait leur apparition sur le sol franc-comtois (chalarose du frêne, pyrale du buis ...).
Au delà de cette crise sanitaire, l'épidémie de coronavirus a accentué les difficultés des communes avec l'arrêt brutal de l'économie et l'effondrement des ventes de bois. Dès la première semaine de confinement, beaucoup d'entreprises ont fortement réduit, voire arrêté leur activité. La reprise a été progressive, le marché du bois permettant à ces entreprises de trouver des débouchés...
« Les conséquences économiques sont lourdes pour nos communes, a commenté Michel Bourgeois. C'est toute la filière qui souffre et en premier lieu les communes qui voient leurs revenus diminuer, leurs capacités d'investissement quasi nulles et des difficultés pour équilibrer leurs budgets de fonctionnement... Une demande a été adressée à la DGFIP pour une étude sur la dépendance des communes aux revenus forestiers. Cette étude a été menée dans le Doubs, mais dans le Jura nous attendons encore ! »

 

Une stratégie de commercialisation


En lien avec les services de l'ONF, l'association construit une stratégie de commercialisation des bois. Stratégie basée sur une réduction des apports de bois verts et ce d'afin d'écouler les bois scolytés en priorité. Mais également en tenant compte des difficultés financières des communes, en privilégiant celles dont les difficultés sont les plus importantes... Les élus demandent aussi une reconduction de l'aide au transport jusqu'au printemps 2021, voire au delà – 100 000 m3 de bois ont déjà été exportés depuis la Franche-Comté vers la Bretagne et le Sud-Ouest – ainsi que l'aide à la replantation. Pour cette dernière, ils devront faire preuve de patience... Toutes ces modalités devaient être précisées lors d'une réunion qui devait se tenir hier, jeudi 24 septembre, à l'Oppidum de Champagnole.
Et le président d'en appeler à l'union de tous les défenseurs de la cause de cette forêt jurassienne qui représente 45% du territoire et qui mérite une attention particulière : « Avec le nouveau conseil d'administration, nous allons travailler sur le plan de relance et sur l'agenda rural. Concernant les aides au reboisement, il faudra du temps. Les expérimentations en cours permettront de mieux connaître les essences à replanter, plus adaptées à nos types de forêts. Aujourd'hui, le temps est à sortir les bois de nos forêts et à trouve des débouchés. Nous comptons sur l'Etat et les Parlementaires pour défendre notre cause... ».


M.R.

 

Un programme de formations


Consciente des besoins en formation des nouveaux élus en première année de mandature, l'association jurassienne, en partenariat avec l'ONF, propose un programme comportant deux formations de base.

Elus, forêt, bois : l'essentiel pour agir
Les forêts permettent de répondre à des attentes variées, parfois antagonistes, avec des arbitrages que les élus doivent rendre, en tant que représentant d'une commune propriétaire de forêt ou en tant que décideur et force de propositions sur un territoire.
L'objectif est alors de mieux comprendre tous les enjeux forestiers ainsi que l'environnement technique, législatif et politique dans le rôle d'élu d'une commune forestière ; faire de la forêt et de la filière bois un atout du territoire en agissant dans toutes les décisions du rôle de l'élu forestier et mobiliser les partenaires qui peuvent faciliter ces prises de décisions.
Trois dates pour cette formation : mardi 29 septembre à Equevillon, vendredi 2 octobre au Frasnois, mardi 6 octobre à Chamblay.
 
L'affouage et la vente de bois aux particuliers
La plupart des communes ont recours à l'affouage ou, dans une moindre mesure, à la cession de bois à des particuliers. Ces pratiques, si elles ne sont pas maîtrisées, peuvent déstabiliser la filière forêt-bois et engager la responsabilité des élus. En revanche, bien menées, elles peuvent être des outils efficaces de la gestion des forêts communales. Pour cela il faut bien connaître le rôle de tous les intervenants.
L'objectif est de mieux prendre en compte les contributions de l'affouage et la cession à la sylviculture dans les décisions des élus des communes forestières ; de différencier l'affouage de la cession, de mieux jouer le rôle d'élu dans l'organisation de la cession, la mobilisation des partenaires.
Deux dates pour cette formation : mardi 27 octobre pour le secteur de Publy, vendredi 30 octobre pour le secteur de Valempoulières.
Grâce au soutien financier de l'Europe, ces formations sont dispensées gratuitement. L'association des communes forestières prendra les inscriptions et ne demandera qu'une participation pour le déjeuner.