VALEMPOULIERES
Les enjeux d'un scrutin... votez et faites voter !

Près de deux cents personnes ont assisté au meeting de fin de campagne de la liste FDSEA + JA. Un moment fort où les enjeux des élections chambre d'agriculture ont été rappelés.
Les enjeux d'un scrutin... votez et faites voter !

Les élections chambre d'agriculture sont en pleine actualité. A quelques jours de la clôture du scrutin (31 janvier), Christophe Buchet, le président de la FDSEA du Jura et Nicolas Saive, le président des JA ont invité les forces vives de l'agriculture jurassienne à venir soutenir la liste qu'ils conduisent lors d'un meeting de fin de campagne, organisé dans la stabulation du Gaec de la Madone, à Valempoulières. Et d'inviter ceux qui ne l'avaient pas encore fait, à voter !

Malgré le froid et les routes verglacées, près de deux cents personnes ont répondu à cette invitation. Les interventions des meneurs de la liste en ont profité pour rappeler les enjeux du scrutin, leurs ambitions pour le syndicalisme et pour la chambre d'agriculture du Jura, aidés en celà par les interventions de Christian Decerle, le président de la chambre régionale d'agriculture et de Jean-Pierre Fleury, l'ancien président de la FNB, aujourd'hui en charge des relations avec les instances européennes pour la FNB.

 

Conserver la proximité avec les paysans


Christian Decerle a rappelé les enjeux de ce scrutin, évoquant la réponse à apporter aux « attaques à feu nourru dont la profession fait l'objet, par des gens qui le plus souvent méconnaissent nos pratiques. Il trouve profondément injustes les reproches adressés à des paysans qui sont partis de « la France des tickets de pain », pour en faire « une France qui a une des plus belles agricultures au monde, qui produit une alimentation permettant aux gens de vivre plus longtemps et mieux qu'avant... »
Pour lui, l'engagement au travers de ces élections professionnelles est important : « Ce scrutin nous appelle à nous exprimer, à peser sur le législateur pour adopter l'organisation que nous souhaitons... »
Sur la remise en cause des chambres consulaires, le président de la chambre régionale considère que « les agriculteurs font de moins en moins ce qu'ils veulent et sont de plus en plus contraints... ». Le défi à relever, selon lui, est de conserver la proxcimité avec le paysan pour lui permettre un accès au conseil, aux compétences. Le périmètre du conseil restera une valeur essentiellen, même si les chambres consulaires (Commerce et industrie, Métiers, Agriculture) seront amenées à se restructurer au niveau régional. De quelle manière ? Le président l'ignore encore mais il sait « qu'un certain nombre d'évolutions seront nécessaires »... Et de conclure en évoquant la réflexion d'un vieux vigneron du Mâconnais : « Il restera les meilleurs vignerons sur les meilleurs vignes... et on a plus besoin de voisins que d'hectares. », l'important étant de garder le plus grand nombre de paysans possible, de garder le plus possible de familles pour que les villages vivent.

 

« Ne vous laissez pas faire ! »


Pour Jean-Pierre Fleury, éleveur à Saulieu (Côte d'Or), en charge des relations avec les instances européennes de la fédération nationale bovine, l'agribashing n'est pas un hasard. Il explique comment s'est développé ce phénomène venu des Etats-Unis et qui s'attaque aux racines mêmes de la France, « en coupant la société de son monde agricole sur lequel elle s'est appuyée jusque là... ». Il poursuit en évoquant l'offensive de L 214 sur l'abattoir d'Equevillon : « Ne vous laissez pas faire. Vous avez eu raison de porter plainte et nous serons à vos côtés ! ». Il utilise des termes forts pour parler de cette affaire : volonté de détruire l'élevage français, déni de démocratie, obscurantisme chez ceux qui ont mènent ces attaques...
« Ce qui compte pour nous, poursuit-il, ce sont les 98% de Français qui se font plaisir en consommant de la viance boivine ? Concentrons-nous sur eux ! ». Il garde bon espoir en l'avenir, surtout après la condamnation de L 214 par le tribunal de Roanne qui fera jurisprudence. Mais également avec le sentiment que le monde scientifique, lentement, est en train de comprendre les enjeux pour la santé humaine, de la non consommation de viande...
Ses responsabilités ont renforcé la vision de Jean-Pierre Fleury sur l'Europe. Une Europe inachevée qui depuis vingt ans, oscille entre plus de souveraineté ou plus d'Europe. « Mais peut-on faire cette Europe avec des pays qui se font concurrence entre-eux ? » s'interroge-t-il . Pour lui, la future politique agricole commune devra ériger en priorités le renouvellement des générations en agriculture – l'hémoragie sera colossale sur le continent -, le changement climatique – sur lequel les chambres d'agriculture travallent déjà – ainsi que l'évolution des filières. Dernier message qui, dans le Jura, s'adressait aussi à la filière comté : « Soyez vigilants, une filière n'est jamais établie à vie ! ».

 

Michel Ravet

 

Ils ont dit...


François Lavrut, pressenti pour devenir président de chambre, en cas de victoire de la liste FDSEA + JA, parle de « la nécessaire prise de conscience collective pour que notre métier soit mieux reconnu demain. » Il milite pour que la chambre d'agriculture soit toujours « au plus près des agriculteurs... ». Et ce avant de remercier Dominique Chalumeaux, le président de chambre sortant, pour le travail accompli lors des deux derniers mandats.
Invité à la tribune, ce dernier dresse un rapide bilan de mandat : « Je suis très content d'avoir mené la maison à bon port, en conservant les grands équilibres et avec très peu de marges de manoeuvre... » Il dit sa confiance en la jeunesse pour prendre la relève. En deux mandats, la chambre du Jura a réalisé 250 dossiers installation et reçu des centaines de candidats. Pour Dominique Chalumeaux, l'heure est venue « de passer à autre chose... ». L'installation de son propre fils en l'occurence... sans oublier ses responsabilités d'élu départemental.
Frédéric Perrot, le président de la FRSEA, insiste en quelques mots sur « la conservation de la, proximité territoriale, pour toutes les productions jurassiennes » et « sur la force de propositions que doivent être les agriculteurs dans leurs territoires... ».
Christian Ferreux, du Gaec de la Madone, présente l'exploitation où se déroule ce meeting de fin de campagne. Il en profite pour dire ses inquiétudes : l'individualisme toujours plus présent, les résultats économiques des exploitations – « pourquoi s'inquiéter et se mobiliser quand on est trop gâté ? » - la valeur actuelle du bac agricole...

Dernier sujet qui interpelle Nicolas Saive, le président de Jeunes Agriculteurs du Jura. Pour lui, le bac agricole ne suffit plus et tout un travail est mené à l'échelon régional, pour que l'installation des jeunes se fasse au niveau du BTS. Pour JA, l'accompagnement des jeunes est fondamental vu le gros renouvellement qui se profile à l''horizon 2020. C'est à dire demain. Et avec une perspective de 3 départs pour 2 installations : « A nous de rendre le métier plus attractif pour les jeunes ! »