PNR de la Bresse
Les agriculteurs disent non au parc

Le Pays de la Bresse Bourguignonne, en charge d’étudier l’opportunité de créer un parc naturel régional en Bresse, organise actuellement 6 réunions publiques sous forme d’ateliers participatifs. Une belle mobilisation des agriculteurs locaux lors de la première séance à Bletterans leur a permis d’exprimer leur inquiétude et leur désintérêt pour ce projet considéré comme une strate administrative supplémentaire.

Les agriculteurs disent non au parc

« Ne laissez pas d’autres personnes parler d’agriculture à la place des agriculteurs ». C’est le mot d’ordre que FDSEA/JA avait lancé dans la nature à l’annonce du premier atelier public. Un appel qui a été entendu par la profession puisque près de la moitié des participants étaient des agriculteurs du secteur de Bletterans malgré un horaire inadapté aux éleveurs. Après une présentation de l’état d’avancement du projet et de son intérêt potentiel sur le papier, les participants devaient faire des propositions d’actions favorables à l’évolution des pratiques agricoles, une gestion harmonieuse des patrimoines du territoire, une nouvelle gestion de l’eau, la valorisation touristique des atouts naturels et culturels du territoire et enfin, l’engagement du territoire au cœur des transitions écologiques et économiques. Tout un programme où les agriculteurs ont eu du mal à trouver la plus-value d’un parc naturel régional sur les questions agricoles alors qu’ils estiment déjà faire beaucoup pour le bien collectif.

Craintes d’avoir de nouvelles contraintes

Si quelques pistes d’actions positives à mettre en place sont identifiées comme le stockage de l’eau par des retenues collinaires, de développement de l’agrotourisme ou encore la prise en charge des coûts de raccordement de projets photovoltaïques sur toitures existantes, la création d’un nouveau « mastodonte » administratif financé par les communes mais surtout la région apparaît aux yeux du monde agricole comme une couche supplémentaire à un millefeuille administratif déjà bien trop indigeste. Dans les tables rondes, les questions fusent plus que les réponses. Pourquoi vouloir changer mes pratiques si ne n’est pour me mettre des contraintes supplémentaires ? Pourquoi vouloir inventer une nouvelle structure qui décidera de la gestion de l’eau alors qu’il existe déjà des structures spécifiques pour le faire ? Quel avenir pour le drainage dans un parc naturel si la préservation des zones humides devient une priorité de la charte ? A travers ces quelques exemples, c’est donc l’inquiétude et le rejet d’un projet qui n’a pas convaincu le monde paysan qui prédomine dans la Bresse Jurassienne.

PE Brunet