Jeunes Agriculteurs Jura
Un réseau qui puise sa force à la base

Les Jeunes agriculteurs du Jura ont tenu leur assemblée le 18 février à la salle des fêtes de Bletterans. Cette année, l'adhérent est au centre de toutes les attentions.
Un réseau qui puise sa force à la base

Partir d'un exemple concret. Voilà un bon moyen d'accrocher son auditoire. Pour lancer le thème de leur assemblée générale, «Un réseau qui puise sa force à la base», les Jeunes agriculteurs du Jura ont raconté le partenariat mené avec des élèves en BTS du lycée de Montmorot sur une question d'actualité, l'agroécologie.

Une enquête sur l'agroécologie a été mise en place en 2014, sous l'égide de Vincent Chaverot, professeur d'agro-phytotechnie intervenant en BTS. Les JA ont recherché une dizaine de fermes prêtes à accueillir les élèves. «L'objectif, explique Vincent Chaverot, était double : réaliser un diagnostic des pratiques agroécologiques déjà utilisées dans le Jura et mettre en relation des élèves en BTS ACSE et en BTS Gestion Protection de la Nature qui ont enquêté et travaillé ensemble.» L'idée est aussi de sensibiser les jeunes qui sont en filière agricole au «verdissement de la Pac» et de permettre aux étudiants en GPN de comprendre les contraintes de l'agriculture. «On a pu ainsi montrer que des pratiques d'agroécologie existent déjà dans le Jura et que l'agriculteur a des raisons de faire ce qu'il fait», précise Nicolas Saive, secrétaire général adjoint JA du Jura.
Les résultats de l'enquête ont été présentés aux agriculteurs cet hiver et seront valorisés lors des portes ouvertes du lycée.
«C'était une première, un partenariat en totale adéquation avec le rôle de JA : il nous a fallu puiser dans notre réseau local, nous avons fait la promotion du métier lors des visites de fermes et nous avons communiqué sur nos pratiques», conclut Nicolas Saive.

 

Le président cantonal, capitaine d'équipe

 

Les JA ont enchaîné avec une table-ronde pour rappeler les bases du syndicalisme : la proximité de l'échelon local et le fonctionnement en réseau. «Un réseau n'existe que si ses adhérents sont impliqués et motivés à tous les échelons», lance Jessica Roux, déléguée régionale JA Franche-Comté, qui animait les échanges. Les témoins à la tribune, simple adhérent de base ou responsables plus aguerris, ont joué le jeu des questions-réponses. Il s'agissait d'Anaïs Layole, chargée de mission JA national, Maxime Barbier, adhérent JA sur le canton de Dole et Stephane Sauce, administrateur JA Franche-Comté.
Le constat est plutôt positif. Le réseau JA dans le Jura a une force, c'est son esprit collectif et l'envie de s'engager. Un capital à maintenir et développer.


On a besoin des adhérents pour avoir une représentativité


La communication et l'échange d'information, entre la base et les responsables, doivent se faire dans les deux sens, en decendant et en remontant.
Chacun reconnait une carence dans la redescente des informations, la responsabilité étant à tous les échelons : pour les jeunes agriculteurs adhérents, c'est la difficulté d'assister à des réunions et pour les responsables l'obligation de diffuser l'information par divers moyens, «et de mieux valoriser les acquis syndicaux, donner envie, captiver, fidéliser les adhérents au-delà des premières années d'installation...». Internet et les nouvelles technologies sont des outils à développer. Le président cantonal, "le capitaine de l'équipe", apparaît comme un maillon essentiel du réseau JA.
Enfin, JA est une école de l'engagement, une porte d'entrée vers d'autres responsabilités, associatives, communales ou professionnelles. Et un moyen d'ouverture et d'évolution personnelle. «Je ne suis pas sûr d'avoir apporté autant au réseau JA que le réseau m'a apporté», lance Stéphane Sauce, en conclusion.
Cette présentation très pédagogique du fonctionnement de JA a été saluée par les personnalités présentes, Dominique Chalumeaux, président de la chambre d'agriculture, Jean Raquin, conseiller général du canton de Bletterans, Serge Outrey, vice-président du conseil général et Jacky Roche, directeur de la DDT ainsi que Jacques Chalumeau, président de la SDAE.

 

Un programme de travail

 

Pour Régis Bourgeois, président des JA du Jura, les priorités restent la défense de la profession et le renouvellement des générations : «Nous devons rester acteur de notre devenir professionnel».
Et de s'inquiéter des freins mis à l'installation : «Comment attirer des jeunes face à l'empilement des mesures environnementales ?»
Le programme de travail de JA 39 pour les mois à venir, en lien avec JA de Franche-Comté, est chargé. Il portera sur la mise en oeuvre du nouveau dispositif à l'installation, la formation, la promotion du métier auprès des écoles avec la réalisation d'un support informatique, une plaquette sur l'utilisation raisonnée des produits phytosanitaires, la création de fiches pour mieux communiquer sur l'environnement avec la FRSEA et la chambre régionale, la création de groupes de travail dans les petites filières de production et en bio... Autant de thèmes qui seront développés lors de l'assemblée générale de JA Franche-Comté qui se tiendra à Dole, le 20 mars.

 

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En bref

- La finale départementale de labour se déroulera sur le canton de Salins le 23 août. Quelques jours plus tard, les 5 et 6 septembre,«Campagne en fête» s'installera à Amancey dans le Doubs pour les épreuves régionales de labours.
- Fredéric Perrot (FDSEA) : «Il faut que la ministère avance sur une définition d'une agriculture moderne, autrement que sous la forme de contraintes supplémentaires et de rejet de l'agriculture de production.»
«Concernant les nouvelles mesures Pac qui ne sont pas toutes connues, il est inadmissible aujourd'hui, dans une France qui a besoin de toutes ses forces vives, de laisser les agriculteurs dans l'incertitude et qu'ils ne puissent pas définir quel revenu ils auront demain
- Alain Mathieu (FDCL, CIGC) : «Cette culture de l'engagement en Franche-Comté est peut-être alimentée par le réseau des coopératives et des filières présents sur notre région. Dans les filières AOP, la crainte de «la main invisible» du marché et de l'administration est un peu moins présente qu'ailleurs et nous avons des leviers d'action. S'engager, c'est apporter sa voix dans la construction des filières.»
- Gérard Vallet pour Afdi BFC annonce qu' un voyage découverte sera organisée à Madagascar pour les jeunes agriculteurs fin novembre. «Il serait bien qu'un ou plusieurs JA du Jura y participent pour rencontrer les partenaires d'Afdi sur place et découvrir les actions engagées.»