Montbéliarde association
La Montbéliarde résiste à l’érosion de l’élevage laitier

Montbéliarde association a tenu son assemblée générale de territoire (Jura) à la suite de l’assemblée du syndicat de la race, le 8 mars à la Maison familiale et rurale de Doucier. L’exposé a porté sur les activités de Montbéliarde association et l’évolution des effectifs des différentes races laitière au cours des 10 dernières années.

La Montbéliarde résiste à l’érosion de l’élevage laitier
Jean-Baptiste Monnet, à la tribune, et Lucas Barczynski, respectivement président et futur directeur de Montbéliarde association

Montbéliarde association a tenu son assemblée générale de territoire (Jura) à la suite de l’assemblée du syndicat de la race, le 8 mars à la Maison familiale et rurale de Doucier.

Ce fut l’occasion pour le président, Jean-Baptiste Monnet, de présenter le nouveau directeur, Lucas Barczynski qui prend la suite de Cédric Fourcade à partir du 1er avril. Ce dernier reprend le poste de responsable technique toujours à Montbéliarde association.

L’exposé a porté sur les activités de Montbéliarde association et l’évolution des effectifs de la race et des différentes races laitière au cours des 10 dernières années.

Après une année 2021 compliquée au niveau financier liée à la baisse des pedigrees exports, les comptes de Montbéliarde association ont retrouvé l’équilibre depuis 2 ans, avec un résultat d’exercice de - 1 145 euros en 2023.

1 000 élevages en 3 ans

Le nombre d’élevages adhérents à l’association continue de diminuer, « lentement mais sûrement, passant sous la barre des 10 000 », relève Cédric Fourcade. Une dizaine d’années en arrière, l’association comptait près de 18 000 adhérents.

« C’est moins 1 000 élevages en 3 ans », note le directeur de Montbéliarde association. Le Jura et le Doubs-Territoire de Belfort, font partis des départements où la diminution est moins sensible, avec respectivement - 6 % et - 3 % de baisse, soit une vingtaine d’élevages en moins chacun.

L’érosion du cheptel laitier Montbéliard sur 10 ans se mesure surtout au niveau du nombre d’inséminations artificielles, avec - 200 000 IA en 10 ans.

Le nombre de fiches jeunes éditées se stabilise autour de 12 000 ces deux dernières années. Mais, là aussi, la tendance est à la baisse : leur nombre a été divisé par 2 en 10 ans.

La France continue de perdre son cheptel laitier toutes races confondues.
Les résultats au contrôle laitier en 2023 sont sans appel : - 320 000 vaches laitières contrôlées en 3 ans !

La Montbéliarde : 20 % du cheptel laitier français

Dans ce paysage inquiétant, la race montbéliarde se maintient relativement bien en 2023, avec une perte de « seulement » 6 733 vaches contrôlées (-3,2 %), contre 9 352 en Normande (-5,7 %) et 68 565 en Holstein (-5,5 %). La montbéliarde reste toujours la 2ème race laitière française et gagne 173 kg de lait en 2023. Les 373 000 vaches montbéliardes contrôlées au contrôle laitier en 2023 affichent une production moyenne de 7 808 kg en 328 jours à 33,3 TP et 39,1 TB. Sur ce critère lait, elle devance les autres races : en 10 ans la montbéliarde a gagné + 847 kg de lait, devant la Normande (+ 642 kg) et la Holstein (+ 463 kg de lait), « mais en gardant en tête qu’il est plus difficile pour une race comme la Hostein à 9 792 kg de lait de gagner encore en production ». À noter qu’en 10 ans, les races n’ont que légèrement progressé voire stagné en taux, sauf la Holstein qui gagne 1,9 point en TB et 0,6 point en TB.

Évolution sur 20 ans

Cette érosion du nombre de vaches laitières ne date pas d’aujourd’hui. En 10 ans, le cheptel laitier français a fondu. La montbéliarde résiste mieux que les autres races avec -14 % d’effectifs contrôlés, contre - 40 % en Normande et - 31 % en Holstein. La Holstein reste toujours la première race présente en France avec 1,17 million de vaches contrôlées.

Si l’on regarde les chiffres de la base de données nationale d’identification, on peut remonter la comparaison 20 ans en arrière. La tendance est assez similaire : les effectifs totaux de vaches ont baissé depuis 2003 de -15 % en Montbéliarde, - 23 % en Holstein et -51 % en Normande.

Pour terminer cette assemblée de territoire dans le Jura, Montbéliarde association a rappelé les différents services proposés aux éleveurs à travers ses équipes, notamment le service élaboré qui concerne 3 664 adhérents et 232 300 vaches, et qui revient au niveau des meilleures années en termes de taux de pénétration. Sans oublier le pointage, le site internet avec son espace personnalisé et ses services additionnels (tableau de parenté), l’organisation des concours, la boutique, le journal Planet’Montbéliarde, les réseaux sociaux avec une belle progression des abonnés en un an… Et enfin la remise des statuettes pour les vaches à plus de 100 000 kg, suivie de la traditionnelle photo et du repas pour clôturer cette journée des éleveurs.

IR

En chiffres

9 914 élevages adhérents à Montbéliarde association en 2023 dont 770 dans le Jura

622 881 IAT en 2022

Fichier racial (inscriptions 2023) : 75 % des femelles (156 213 vaches) sont en section principale et seulement 1 % d’animaux Non qualifiables

La proportion d’animaux femelles continue d’augmenter : 58,5 % en 2023 contre 51,5 % en 2011

De plus en plus de documents dématérialisés : seulement 70 588 FIVL éditées papier en 2023, contre plus de 250 000 en 2014.

12 127 pedigrees export délivrés en 2023, avec une chute au 3ème trimestre. 40 destinations différentes, dont deux nouveaux pays, la Guinée et l’Arménie. L’Algérie et le Maroc représentant 80 % de l’activité. 70 % de l’exportation est assurée par des partenaires de Montbéliarde association (organismes de sélections et associés) et 30 % par d’autres opérateurs

397 bulletins d’origine délivrés dont 138 par les entreprises de sélection

Plus de 47 500 pointages dont 10 700 par Montbéliarde association. 17, 8 femelles pointées par élevage, qui sont à 90 % en première lactation. 15 % des élevages avec 30 pointages ou plus (396 élevages).