Ressource en eau : bilan quantitatif et qualitatif

Grâce aux pluies de ces dernières semaines, la plupart des nappes phréatiques ont retrouvé leur niveau moyen. Si le débit du Doubs reste stable, celui des rivières plus petites est en baisse. La qualité des eaux du département est plutôt bonne.

Ressource en eau : bilan quantitatif et qualitatif
Des précipitations plus intenses mais moins fréquentes peuvent entrainer inondations et sécheresse

A l’origine de ces sécheresses : le réchauffement climatique. La première intervenante, Ingrid Springinsfeld, référente territoriale chez Météo France, a rappelé que la hausse des températures était en moyenne plus rapide en France que dans le reste du monde : « Depuis le XXème siècle, elles ont augmenté de 1,1 °c au niveau planétaire mais de 1,8° en France. Les scénarios pessimistes tablent sur une hausse de 4,7 ° en Bourgogne Franche-Comté d’ici 2100 ». Concernant les précipitations, Météo France s’attend pour la région à des pluies moins fréquentes mais plus intenses, surtout en hiver. La durée de l’enneigement et l’épaisseur du manteau neigeux devraient continuer à diminuer, ce qui entraînera des conséquences sur l’hydrologie. Conséquence : un assèchement des sols plus longs et une intensification des événements intenses.

Les deux bassins-versants prioritaires du Jura, ceux de la Seille et du Suran subissent une baisse d’étiage importante qui, couplée à la hausse des températures, peut mener à une eutrophisation des rivières. Le Doubs semble épargné. Son débit moyen, malgré une grande variabilité d’une année à l’autre, n’est pas impacté a expliqué Pierre Minot, chef du service des eaux pour la DDT du Jura. Le niveau de cette rivière était assez bas en 2020 et 2022, un étiage du même ordre qu’en 1992. Seule tendance qui se dégage, la période de basses eaux se décale de plus en plus sur l’automne. Pour les rivières plus petites, comme la Furieuse à Salins-les-Bains, le débit moyen est en baisse avec des étiages de plus en plus sévères et des impacts sur le milieu importants.

Qualité correcte

Le suivi des nappes phréatiques est relativement récent. Après la sécheresse de février, les nappes de Molay et celle calcaire de Ney sont remontées et ont retrouvé leur niveau moyen de ces dernières années au mois de mai. A l’inverse, la nappe des cailloutis de la forêt de Chaux reste basse, les pluies de ces dernières semaines n’ayant pas d’effet immédiat.

Niveau qualité, 95 % des eaux superficielles sont en bon état chimique, en amélioration constante depuis 2010 (8% des eaux étaient en mauvais état). 40% des masses d’eau sont en bon état écologique et 31% dans un état moyen. Un bilan meilleur que dans le reste de la Franche-Comté ou seul 26 % des cours d’eau sont en bon état. Parmi les points à surveiller, le bassin de la Seille et les affluents du Doubs, mais aussi le lac de Chalain qui s’eutrophie et nécessite une surveillance particulière mise en œuvre par le département. 74 % des eaux souterraines sont en bon état, un chiffre stable.

S.C.