MARCHE DU CHENE
La Chine inquiète les communes forestières

La forte demande de la Chine déstabilise le marché du chêne et inquiète les communes forestières du Jura.
La Chine inquiète les communes forestières

La situation du marché du chêne était pratiquement sur toutes les lèvres, en salle polyvalente de Saint-Pierre, où s'est tenue la dernière assemblée générale des communes forestières du Jura. Que ce soit le président Michel Bourgeois ou quasiment tous les intervenants ont évoqué ce marché déstabilisé par la très forte demande de la Chine. Un marché qui inquiète d'autant plus que, pour des raisons historiques et climatiques, la ressource en bois baisse en Bourgogne. C'est Etienne Delanoy, le représentant de l'Office National des Forêts qui le dit, en s'interrogeant sur la réalité de ces ventes de chêne à l'étranger : « A qui vend-t-on, quels volumes, à quels prix ? L'ONF ne vend que localement et ne faiot pas d'export. Mais l'ONF vend à des professionnels qui, eux, font du négoce. Et, celà, l'Office n'en a pas la maîtrise ! »

Répondant à la demande de la sénatrice Sylvie Vermeillet, le représentant de l'ONF et le président des communes forestières estiment que cette situation justifie qu'une réunion soit organisée sur le sujet pour que chacun présente ses arguments...

 

Formation, dégâts de gibier, parasites...


Dans son rapport d'activités, Michel Bourgeois a également parlé de la formation des élus, invitant les participants à participer à la table ronde qui sera organisée au lycée agricole de Montmorot, le 4 juillet à 18 h, sur le thème de la valorisation des bois en filière courte et de la construction bois dans les bâtiments publics. Egalement évoqués les questions de la coopération à l'international avec la réception d'une délégation camerounaise dans le Jura, le travail mené dans le cadre de la fusion avec les communes forestière de Bourgogne : « Des objectifs communs ont été définis en séminaire et nous sommes aujourd'hui en ordre de marche ! »
Dominique Chalumeaux, le président de la chambre d'agriculture du Jura, s'est dit « satisfait du travail accompli au niveau régional, même si tout n'est pas gravé dans le marbre... » Il a évoqué l'élaboration du nouveau schéma national forêt-bois pour les chambres d'agriculture, schéma qui a rapidement concerné la forêt publique : « On n'aura jamais eu un programme aussi ambitieux pour toute la filière, en amont et en aval. Qu'il soit prolongé pour éviter de voir nos bois partir en Chine. Et revenir sous forme de meubles ! ». Il a souhaité que des investissements productifs soient réalisés « pour faire encore mieux dans les années à venir... »
Jacky Faivret, le président de l'Union régionale des communes forestières est revenu sur trois points. D'abord un rappel, via la projection de vidéos, que les accidents sont encore fréquents. Il a parlé des biens sans maître, qui sont « un sujet à creuser et un moyen de remettre sur le marché un certain nombre de bois... ». Mais également de l'équilibre forêt – gibier : « On a dépassé des limites qui nous interdisent de régénérer certaines essences. Nous sommes tous favorables à la chasse mais il y a un moment où les forestiers doivent être entendus par le monde de la chasse... »
Mathieu Mirabel, technicien du département « Santé des forêts » a fait un tour d'horizon détaillé sur les actualités sylvo-sanitaires, en particulier sur la pyrale du buis qui provoque une augmentation du risque incendie la première année, ainsi que sur la processionnaire du chêne qui ne concerne pas le Jura depuis les années 90 mais qui réapparait dans des départements voisins (Yonne, Côte d'Or, Haute-Saône) où elle n'avait pas été détectée depuis trente ans...

 

M.R.