AG Terre Comtoise : « Préserver tous nos acteurs ! »

Terre Comtoise a fait front aux deux confinements. Et la coopérative a pris les affaires en mains pour répondre à ses adhérents.

AG Terre Comtoise : « Préserver tous nos acteurs ! »

Les assemblées de section sont habituellement l’occa­sion pour la coopérative Terre comtoise de présenter les ré­sultats de l’exercice 2019-2020 et de partager plus particulièrement avec ses adhérents le contexte et les ré­ponses apportées par celle-ci aux situations chaotiques qui ont carac­térisé cette campagne. 

« Sans revenir longuement sur l’épidémie de la Covid-19, nous ne pouvons pas passer sous silence ce phénomène qui nous a tous impactés de près ou de loin », prévient Clé­ment Tisserand. 

Il fallait malgré tout être à jour avec les règles statutaires. A condition particulière, organisation particu­lière. Les réunions ont eu lieu par Extranet et par correspondance sans la présence physique des ad­hérents. C’était une rupture dans le fonctionnement de ses instances mais les délégués de section de Terre Comtoise ont contribué à l’as­semblée générale annoncée pour le 11 décembre 2020. 

« Au sein de Terre comtoise, la bonne gestion au quotidien a permis de tra­verser cette crise au mieux et préser­ver ainsi tous les acteurs et tous les adhérents », insiste le président de la coopérative. 

 

Clément Tisserand revient sur l’engagement du personnel pour accompagner les coopérateurs.

Les règles sanitaires et les de­mandes de distanciation physique ont été respectées lors des deux confinements ainsi que le télétravail et les adaptations sur l’ensemble des sites et des magasins de la coopératives. Celles-ci ont permis à Terre Comtoise de remplir sa mis­sion et ainsi de continuer à servir ses adhérents. « Dans ce contexte pénible, nous devons beaucoup à nos équipes qui ont su tout mettre en oeuvre pour relever ce défi. » 

Conséquences sur le terrain 

La sortie de ce premier confinement a coïncidé avec les récoltes four­ragères et les récoltes de céréales d’été. « Dans l’ensemble, elles ont été bonnes. Ce qui est bon pour le moral mais aussi pour les exploitations. » Forcément, il y a une sorte de re­vers de la médaille. Concernant la deuxième partie de l’été, cela était plus chaotique. « Nous avons tous en tête le manque de pluie et surtout les températures qui ont durant le mois d’août fortement impacté la repousse des deuxièmes coupes, les pâturages mais aussi bien sur les cultures de printemps comme le maïs ou encore le soja. » 

Les éleveurs ont été amenés à grignoter – voire entamer – leurs stocks pour alimenter les trou­peaux. Concernant les rendements des cultures d’automne, ils ont été médiocres et doivent se situer dans les deux plus bas rendement de ces quinze dernières années. « Malgré ces événements climatiques défa­vorables qui s’ajoutent à la Covid-19, nous pouvons dire que nous avons été tout de même relativement préser­vés par rapport à l’économie géné­rale et surtout par rapport à certains secteurs d’activité qui ont été très largement impactés. » Se plaindre alors malgré tout ? « Alors ? Rela­tivisons ! » Il reste une nuance de taille : « Nous ne sommes pas obli­gés non plus d’être toujours les plus défavorisés. » 

Et pour cette deuxième vague, il est malgré tout de bon ton de rappeler que l’agriculture nourrit la France ; entre autres…

 

Activités confortées malgré la Covid-19

Dans ce nouveau format d’assemblée générale, il fallait malgré tout faire état des activités de chaque pôle de Terre comtoise.
Tour d’horizon.

 Revenons sur une campagne 2019- 2020 très agitée afin de mesurer comment Terre comtoise a adapté son fonctionnement et démontré sa résilience avec des activités complé­mentaires et des équipes réactives et solidaires. 

Au cours de cet exercice, la coo­pérative n’a pas réduit son action et sa dynamique sur le terrain, les exemples sont nombreux : réim­plantation de l’atelier Machinisme à Loray, modernisation des sites de Sancey et Maîche, nouvelles offres de services et de conseils en production végétale, offre d’achat de céréales à la moisson, nouveaux contrats de production. 

Le cap avait été fixé par le conseil d’administration. Terre Comtoise, pour l’ensemble de ses métiers, poursuit le déploiement d’une stra­tégie apte à répondre aux enjeux climatiques, environnementaux, règlementaires et surtout écono­miques auxquels doivent faire face ses adhérents. Et tout semble s’ac­célérer. 

Le machinisme continue à tenir le cap et continue à renforcer ses po­sitions. « C’est important de pouvoir fournir du bon matériel et des services adaptés », insiste Clément Tisse­rand. Cette position forte a de la va­leur aussi aux yeux des concédants. « Ainsi, votre coopérative devient in­contournable en terme de machinisme sur la région Bourgogne Franche- Comté », se réjouit le président de Terre comtoise. 

La collecte, quand elle s’est bien déroulée, a été d’un bon niveau et la commercialisation a été relativement simple à mener. « Rappelons que si les rendements au maïs ont été faibles, Terre Comtoise a pu bien valoriser le prix auprès de ses adhérents par sa transformation en aliments du bétail. » 

Quelques pistes pour demain 

En approvisionnement, l’activité a été marquée par la mise en place d’une proposition différente de commercialisation ; à savoir, la dif­férenciation du prix entre le produit et la valeur ajoutée apportée par les techniciens sur le terrain. « Il nous semblait important de faire cette dif­férence et le conseil d’administration a renouvelé le système sur l’exercice 2020-21 qui sera mais vous le savez, marquée par la séparation du conseil et de la vente. » 

Comme 99 % des distributeurs en France, Terre comtoise a choisi de conserver la vente. « Cependant, les techniciens continueront de passer dans les fermes pour vous conseiller dans tous les autres fournitures sans promulguer de prescriptions mais faire avec vous des états de culture et des diagnostics qui vous aideront à la gestion de votre exploitation. » 

 

 

Comme au niveau national, les consommations d’aliments bovins se tassent. Ajoutons également une annonce prématurée de di­minution de la production de lait à comté. « Mais la fabrication d’ali­ments poules pondeuses a pallié en partie ce déficit. » Précisions que Terre comtoise a acquis, au cours de cet exercice, la société PEB plus connu sous sa marque commer­ciale Coquy. Les aliments poules pondeuses participeront à valori­ser des céréales et des protéines produites en région Bourgogne- Franche-Comté. 

Côté magasin, le travail de fond mené depuis plusieurs années porte ses fruits temps dans la ges­tion du réseau Gamm Vert, souvent jumelé avec des dépôts agricoles. « Les espaces de produits locaux prennent une place de plus en plus importante et en sont sûrement aussi une explication ; ils viennent ré­pondre aux besoins et au souhait des consommateurs de pouvoir consom­mer des produits bourguignons et francs-comtois. Les partenariats avec nos adhérents-producteurs vont être poursuivis et développés. » 

La gestion de ces activités répond aux demandes quotidiennes, La recherche de complémentarités de mutualisations, d’innovations pour répondre a vos besoins de demains est un autre objectif. « Sans oublier nos métiers de base, nous avons l’ambition de porter des projets inno­vants. » 

L’ambition de Profilait de partager la valeur de protéines produites et consommées en région est sur les rails. Les énergies vertes, la gestion de l’eau, le développement, la trans­formation de nouvelles cultures sont autant de projets en devenir, parta­gés avec nos collègues de Dijon Cé­réales et Bourgogne du Sud au sein de Alliance B.-F.-C. 

Malgré le contexte difficile de l’exer­cice, le cap fixé par le conseil d’ad­ministration a été tenu. Toutes les sociétés ont participé au bon résul­tat du groupe. En cette période de fêtes de fin d’année, Terre comtoise jouerait presque au Père Noël ; di­sons plutôt que la coopérative en guise de cadeau revient sur un der­nier point : « Le résultat et sa répar­tition nous permet de faire ruisseler une ristourne de 1 249 000 € hors taxe avant la fin de décembre vers vos ex­ploitations. »