Les irrigants du Jura en visite dans la Drôme

Gestion de l’eau / Le 14 janvier dernier, une délégation composée de représentants du Syndicat des irrigants du Jura, des ASA de la Loue et du Doubs, de la FDSEA, du syndicat mixte Doubs Loue et de la Chambre d’Agriculture se sont rendus en visite dans la Drôme pour découvrir l’irrigation et surtout, la gestion collective de l’eau

Les irrigants du Jura en visite dans la Drôme

Avec plus de 42 000 hectares irrigués et des prélèvements autorisés de 230 millions de m3, la Drôme fait partie des départements où l’irrigation est indispensable à la pérennité de l’agriculture. Le Président de la Chambre d’Agriculture, également membre du Bureau du comité de Bassin Rhône Méditerranée, Jean-Pierre Royannez est affirmatif : « Grâce à l’irrigation, on peut maintenir de la plus-value, conserver des exploitations avec des surfaces plus faible et favoriser le renouvellement des générations. Grâce à l’irrigation, nous cultivons une cinquantaine de productions différentes, et pour certaines d’entre elles, nous sommes leaders au niveau national ».

Une gestion collective

Depuis nombreuses années, l’irrigation se pratique de manière collective dans le cadre d’un plan de gestion de la ressource en eau (PGRE). Concrètement, des volumes sont attribués à un organisme unique de gestion collective (OUGC) qui répartit l’eau. En période de restriction, en fonction du niveau de gravité (alerte, alerte renforcée ou crise), les volumes sont diminués de 20, 40 et 60%. La Loi incite à faire évoluer les plans locaux de gestion de la ressource en eau (PGRE) en projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE). Au-delà de la ressource, c’est la dimension territoriale et donc multi acteurs qui doit être prise en compte : la consommation humaine bien entendu, l’ensemble des activités économiques, les activités de loisirs … Cette approche nécessite une implication forte des élus, des représentants socioéconomiques aux côtés des Pouvoirs Publics. Concrètement, la gestion en PTGE impose une parfaite connaissance quantitative et qualitative de la ressource pour pouvoir la gérer localement et de manière durable. Les établissements publics de coopération intercommunale du pays Dolois sont engagés dans cette réflexion avec, entre autres enjeux, l’eau potable et le maintien des activités économiques. Cette perspective nécessitera un dialogue régulier qui devra favoriser une confiance réciproque. Au regard de la situation drômoise, les prélèvements agricoles dans le Jura représentent entre 2 et 3% selon les années ; des prélèvements à mettre en corrélation avec la ressource pour pouvoir évaluer plus précisément les volumes et par voie de conséquence, les productions.

Un exemple de stockage de l’eau

A chaque épisode de sécheresse se pose la question du stockage de l’eau. En octobre 2005, après plus de 10 ans de réflexion et d’émergence du projet, le bassin de stockage du Juanon a vu le jour. Porté par le syndicat d’irrigation du Sud Est Valentinois, ce bassin alimenté grâce à des pompes par l’eau de la Bourne en Isère permet de stocker jusqu’à 700 000 M3 destinés à irriguer des surfaces agricoles situées dans la Drôme, jusqu’à 15 km du barrage. Ce projet qui a nécessité 8 mois de travaux permet aujourd’hui de maintenir une agriculture dynamique axée sur les céréales, les semences, les légumes, l’arboriculture fruitière et les plantes aromatiques et médicinales.

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