Soutien
Aider et faire émerger des opportunités

Le 24 avril, les conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont étudié des rapports relatifs aux aides d'urgence mises en œuvre dans le cadre de la crise sanitaire. Une stratégie en faveur de l'agriculture se met en place, où se mêlent l'aide d'urgence et la réflexion à plus long terme, pour préparer l'avenir.
Aider et faire émerger des opportunités

Début avril, Marie-Guite Dufay, présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, avait indiqué que ses services travaillaient avec l'ensemble de la profession agricole à l'émergence de dispositifs aptes à accompagner toutes ses composantes dans la crise sanitaire actuelle. On en sait un peu plus aujourd'hui sur l'aspect pris par cette stratégie, alors que se tenait le 24 avril une assemblée plénière (en version « gestes barrières » toutefois, avec un nombre d'élus présents dans l'hémicycle régional limité à 34), à Dijon.

C'est notamment le secteur horticole qui fait l'objet de beaucoup d'attention, afin de prendre en compte les lourdes pertes qu'il subit depuis le début du confinement. « En travaillant depuis quinze jours avec les représentants de la profession, précisait la présidente de Région, nous sommes parvenus à chiffrer un fonds d'urgence pour l'horticulture : il se monte à plus de 450 000 euros, sachant par ailleurs que les horticulteurs ont aussi droit au Fonds national de solidarité (FNS). Les exploitations horticoles éligibles ayant détruit des stocks en raison de l'état d'urgence sanitaire pourront percevoir une subvention d'un montant forfaitaire de 3 500 euros. Les demandes peuvent être faites en ligne sur le site de la Région (www.bourgognefranchecomte.fr). »

 

Compléter d'autres aides, si nécessaire

 

A la Région, on sait aussi que des mesures sont en préparation, au niveau national et européen, afin de fournir de l'accompagnement à l'agriculture en matière d'aide au stockage pour des productions impossibles à vendre actuellement. Marie-Guite Dufay soulignait toutefois que s'il était nécessaire de compléter ces aides, la Région pourrait le faire, mais elle ne dispose pas pour l'instant des éléments lui permettant d'opérer en ce sens.

D'autre part, la Région a pris conscience des difficultés qui se posent aux producteurs locaux, en raison de la réduction du nombre de marchés ouverts, de la fermeture de la restauration ou des rayons de vente à la coupe en grande distribution, et constate, dans le même temps, l'intérêt des consommateurs pour ces productions de proximité, qui se traduit par l'émergence de nombreuses propositions de drives ou de livraisons. « On sent bien, insistait Marie-Guite Dufay, que la situation actuelle peut être l'opportunité pour ancrer dans les esprits que faire le choix de l'alimentation locale, c'est une bonne chose sur un plan solidaire. Mais c'est aussi le moyen de relocaliser au maximum toutes nos productions, qu'elles soient industrielles, artisanales, agricoles. Il y a, pour le public, une revalorisation des métiers paysans. Nous avons donc une triple responsabilité à la Région : d'abord soutenir nos productions. Nous pouvons sans problème faire connaître toutes les plateformes de vente en ligne de produits locaux qui se sont mises en place dans les départements à l'initiative des Chambres d'agriculture et promouvoir ainsi les réseaux de producteurs. »

 

Campagne de communication

 

La seconde responsabilité identifiée par la présidente de Région, c'est celle de la constitution d'une charte régionale de bonne conduite avec les enseignes de la grande distribution afin qu'il y ait plus d'alimentation locale dans leurs rayons. Le but étant d'instaurer des relations commerciales régulières, soutenues et équitablement rémunératrices pour les producteurs ou les entreprises de transformation locales. Dès à présent, des concertations en ce sens sont ouvertes. « Enfin, précise la présidente de Région, nous lancerons fin mai, en concertation avec la Chambre régionale d'agriculture et le Groupement de promotion des produits régionaux (GPPR) une grande campagne de communication sur les bienfaits, à tous points de vue, de l'alimentation locale. Nous montrerons qu'en consommant local, nous faisons du bien à nos producteurs mais aussi à notre santé et à la planète. Avec les circuits courts, nous sommes parfaitement en accord avec la transition écologique. »

Après plus d'un mois sans une goutte de pluie, Marie-Guite Dufay ne pouvait pas ne pas aborder la menace d'une nouvelle sécheresse, en conclusion de son intervention. Le constat est fait que les difficultés qui s'annoncent sur cet aspect des choses vont conduire le conseil régional à travailler avec la profession, sauf si des pluies abondantes viennent changer la donne. « Ce sujet de la sécheresse s'invite au milieu de tout le reste... » concluait-elle.

 

Berty Robert
 

Fonds de solidarité territorial Région-EPCI

 
La Région Bourgogne-Franche-Comté a décidé de lancer un Fonds de solidarité territorial (FST). « Ce fonds, précisait Marie-Guite Dufay, va être alimenté par la Région et par tous les territoires représentés par leurs Etablissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Il va s'adresser aux entreprises qui n'ont pas de salariés, pour leur amener un complément .ces dernières ne sont pas couvertes par le second volet du Fonds de solidarité national (FSN), qui ne concerne que les entreprises ayant au moins un salarié. Le fonds que nous proposons est vraiment l'expression de la solidarité du territoire vis-à-vis des petites entreprises en très grande difficulté. Nous pourrons ainsi ajouter 1 500 euros d'aide, financées au trois quarts par la Région et pour un quart par les EPCI. »
Pour les mois de mars et avril, le budget de ce FST est de 22,4 millions d'euros. Les demandeurs doivent remplir un dossier en ligne sur le site www.bourgognefranchecomte.fr