Élodie et Julien Badot
La tradition chevillée au cœur

Etienne Grosjean
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Éleveurs de moutons et porcs, autant que bouchers-charcutiers  et commerçants affables, Élodie et Julien sillonnent routes et marchés avec leur remorque. Leur philosophie : qualité et tradition.

La tradition chevillée  au cœur
© Genée Jérôme

Chez les Badot, à Véria, 24 heures ne sont pas de trop pour boucler les journées. Père, mère et même enfants s’affairent au quotidien dans un joyeux brouhaha pour faire tourner rond la petite entreprise.

Un troupeau de 140 brebis et la production annuelle de quelque 90 porcs charcutiers élevés sur paille. Le tout sur 90 hectares, entièrement dédiés aux prairies. Julien s’est installé en 2004, en reprenant la ferme de ses parents après quelques années d’exil professionnel. « Je travaillais dans la maintenance et la soudure. Mais les animaux me manquaient trop et je souhaitais me mettre à mon compte », se rappelle Julien, que sa chère Élodie rejoindra quelques années plus tard.

Pas question pour autant de rester confinés entre bergerie et porcherie. Très vite, la vente directe s’impose à eux. « J’aime pouvoir valoriser mon travail en proposant des produits finis et les retours directs de nos clients », résume Julien.

C’est son oncle, ancien charcutier qui le formera à l’art de la transformation. Charcuteries fermières, saucisses, boudin, terrines, viandes fraiches à la découpe. L’entreprise propose sur les marchés et à la ferme une gamme complète de produits artisanaux traditionnels, « à base de produits naturels et d’un maximum de produits locaux, comme la farine comtoise ».

Formés à la transformation

Avec quelques spécialités, que Julien décrit avec gourmandise, comme le lard aux herbes cuit sous vide en cuisson lente, la terrine au macvin et au raisin et le fameux boudin blanc aux morilles et vin jaune qui s’arrachent l’hiver venu. « Nous tenons à nous adapter aux saisons. L’hiver, par exemple, nous travaillerons plutôt de la choucroute ou du boudin. L’été, ce sera plutôt les grillades et tout ce qui va au barbecue. » Exemple : une gamme remarquable de 14 sortes de saucisses.

Les Badot proposent aussi des charcuteries fumées maison, au subtil parfum de sapin et genièvre.

Autre débouché, et sans doute leur plus grande fierté, l’entreprise fournit la cantine de l’école de Saint-Amour, où sont d’ailleurs scolarisés leurs enfants. « C’est important de bien nourrir nos enfants et qu’ils sachent d’où vient ce qu’ils trouvent dans leurs assiettes. Quand vous apprenez que 200 gamins se relèvent pour redemander de vos chipos, ça fait chaud au cœur », s’émeut Julien.

Autre bonheur : la fidélité des leurs clients, qui guettent chaque semaine leur longue remorque frigorifique sur les marchés du secteur ou viennent frapper à la porte de l’EARL.

Etienne GROSJEAN
(source : © Magazine Saveurs gourmandes du Jura - 2022 - Photo : ©Genée Jérôme)

En images…

Recette : poitrine de porc marinée grillée

Ingrédients  : 1 tranche épaisse de porc fermier • 2 cuillères à soupe de miel du Jura • un citron • thym ou herbes de Provence • 1 cuillère à café de gingembre • une cuillère à soupe de sauce soja • huile d’olive 
• sel, poivre

Marinade : Mélanger dans un bol l’huile, le miel, la sauce soja, les épices, les herbes, le sel et le poivre.

Dans un plat creux, disposer les tranches de lard. Badigeonner avec la marinade.

Filmer et laisser mariner au minimum 4 heures au frais.

Préparation : Griller 10 minutes sur la grille du barbecue ou la plancha avec une flamme douce afin de ne pas caraméliser la viande sans la noircir.

Cette recette peut aussi s’appliquer  en brochettes : alterner un morceau  de poitrine marinée avec des morceaux  de poivrons et tomates.