Reboisement
Emmanuel Macron dans le Jura pour lancer l’opération « 1 jeune, 1 arbre »

Emmanuel Macron a choisi la forêt jurassienne, particulièrement touchée par le changement climatique, pour lancer l’opération nationale de reboisement « 1 jeune, 1 arbre ». Sous une légère bruine automnale, le président de la République, accompagné de trois ministres, d’élus locaux et d’une cinquantaine de collégiens de Moirans-en-Montagne, Orgelet et Arinthod, a lancé symboliquement l’opération en plantant des jeunes pieds de chêne, de sapin, d'érable et de cèdre. 

Emmanuel Macron dans le Jura pour lancer l’opération « 1 jeune, 1 arbre »
Photo Philippe Trias - Le Progrès - Pool Image

Le président de la République l’avait annoncé en septembre : chaque collégien pourra participer à partir de la rentrée prochaine à une activité de plantation d’arbres. Pour lancer cette opération « Un jeune, un arbre » et mettre en terre les premiers pieds, Emmanuel Macron était dans le Jura, sur une parcelle de la forêt communale de Moirans-en-Montagne ce vendredi 24 novembre. Une date qui n’a pas été choisie au hasard puisque, comme l’a rappelé le président, un dicton populaire dit « A la Sainte-Catherine, tout bois prend racine ». De quoi optimiser la reprise des 150 pieds plantés.

Le président, accompagné d’une poignée d’élèves, a d’abord cheminé en forêt, l’occasion pour Florent Dubosclard, directeur de l’ONF Jura, de lui expliquer les différents maux dont souffre le massif jurassien. La crise s’installe dans la durée, le département ayant connu 5 sécheresses en 6 ans. La sécheresse perdure et les arbres manquent d’eau. Ce stress hydrique entraîne le dépérissement des sapins mais aussi des hêtres. A cause du réchauffement climatique, les scolytes, des parasites endémiques qui s’attaquent aux emblématiques épicéas du Jura, prolifèrent. Résultat : en six ans, le volume de bois mort récolté a été multiplié par 10.

Une forêt mosaïque

Pour endiguer cette crise, l’ONF mise sur une forêt « mosaïque », composée de diverses essences. « Nous choisissons en priorité des essences méditerranéennes, » précise le directeur régional de l’ONF Pierre-Jean Morel. « Elles ont des origines, des gènes, des champignons en commun avec celles que l’on trouve dans notre région, mais, en fonction des glaciations, elles ont évolué différemment ». Pour reboiser cette parcelle, des cèdres de l’Atlas, des érables planes, des sapins de Turquie et des chênes pubescents, produits par la sécherie de la Joux basée dans le Jura, ont été sélectionnés.

Place ensuite à la plantation proprement dite. Le président de la République, les collégiens, mais aussi les trois ministres présents (Gabriel Attal, ministre de l’Éducation nationale, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique) et les élus locaux ont retroussé leurs manches pour s’y atteler.

Une fois les arbres en terre et le monde reparti, l’ONF a protégé les jeunes plants, les dents du gibier pouvant causer des ravages sur les jeunes arbres. « Tant qu’ils n’ont pas atteint trois mètres de hauteur, ce qui peuT prendre jusqu’à 10 ans, ils restent vulnérables, » explique Pierre-Jean Morel.

S.C.

Emmanuel Macron a aidé les collégiens à planter les jeunes arbres (Photo Philippe Trias - Le Progrès - Pool Image)

Objectif : un milliard d’arbres

L’opération « 1 jeune, 1 arbre », annoncée par Emmanuel Macron début septembre, permettra dès la rentrée prochaine à chaque collégien qui le souhaite, de participer avec sa classe, à la plantation d’arbres dans nos forêts, nos campagnes et nos villes. Dès cette année, 1000 chantiers seront ouverts grâce à la mobilisation des professionnels de la forêt, des agriculteurs qui plantent des haies, et des élus qui s'engagent pour le retour de la nature en ville.

Dès le mois de juin, l'Etat mettra en œuvre une plateforme numérique de mise en relation entre les établissements et l'ensemble des porteurs de projets de reboisement.

Cette opération s'inscrit dans l'objectif de replanter un milliard d'arbres en France d'ici 2030. 70 millions l’ont déjà été à ce jour, à travers le soutien de l’Etat aux forêts, la compensation carbone, le plan haie et la lutte contre les îlots de chaleurs en ville.

Dans le cadre de la planification écologique, ce renouvellement bénéficiera d’un budget de 225 millions d’euros par an à partir de 2024, auquel s’ajoute un programme de recherche pour adapter les forêts au choc climatique, d’un montant de 50 millions d’euros.