« Le mensonge institutionnalisé est devenu la principale arme des opposants à la chasse. » Et la lutte contre le mensonge est aujourd'hui le premier objectif des chasseurs jurassiens. C'est leur président Christian Lagalice qui le martèle lors de l'assemblée générale fédérale qui a rempli la salle de l'Oppidum à Champagnole, le 16 avril. Et, ironique, il enchaîne : « Quand je dis la principale, je devrais dire la seule puisqu'ils ont montré leurs limites et dans leurs compétences de gestion des espaces et des espèces, et dans leur relation avec le reste de la société... Ce mensonge est celui de la disparition du lynx, non pas du massif jurassien, mais du seul département du Jura. Et s'il a disparu, évidemment, ce ne peut être que le faute des chasseurs : un braconnage institutionnalisé aurait éradiqué la population... »
« Il est vrai que l'année 2015 a été une très bonne année pour le lynx : jamais il n'y a eu autant d'animaux accidentés. C'est pour cela que je dis que c'est une très bonne année, car la reproduction a été excellente chez le félin. Est-il alors anormal d'en trouver davantage de victimes chez les jeunes ? Simple loi naturelle qui nous éloigne du mensonge... »
Et le président de dresser un parallèle avec ce qui se passe de l'autre côté de la frontière. La presse suisse a constaté que « les lynx vaudois ont été décimés par les accidents de la route... Sont-ils en danger ou trop nombreux ? ». Une même situation, dans deux pays voisins, qui concernent les mêmes animaux, est appréciée différemment selon celui qui en parle !
Pour répondre à ce mensonge, la fédération a lancé une étude proie prédateurs. « Ce sera une réponse face au mensonge, explique encore Christian Lagalice, celui de la réalité scientifique et technique, menée par des spécialistes avérés et non auto-proclamés, par des organismes scientifiques et non des associations mercantiles... »
Une galerie de menaces
Trois autres déclinaisons du mensonge ont été évoquées par le président. Celui du critère de définition de l'Animal tout d'abord où plusieurs textes et demandes visent à étendre la notion de bien-être animal aux animaux sauvages etc. » délit d'acte de cruauté au bénéfice de ces mêmes animaux... Pour combattre ces dérives, la fédération nationale des chasseurs participera à un forum consacré aux relations Homme-Animal .
Autre source d'inquiétude, a remise en cause de la directive armes de 2008 demandées pat des « phobiques des armes » à la Commission européenne qui profite de la mobilisation autour des attentats pour multiplier les contraintes nouvelles et totalement inacceptables contre les détenteurs légaux que sont les chasseurs.
Dernier cheval de bataille, avec les partisans d'un dimanche sans chasse qui mentent sur les chiffres des accidents mortels de chasse : 150 annoncés contre 14 accidents mortels en 2014. Sans établir de comptabilité morbide en comparant les chiffres à ceux d'autres disciplines sportives ou de nature, la chasse se révèle moins accidentogène. Mais c'est encore trop pour Christian Lagalice qui rappelle que les formations sécurité à la chasse prennent tout leur sens.
Cette « galerie de menaces et de chausse-trappes», n'effraie pas pour autant un président qui trouve des éléments de satisfaction en regardant la démographie des chasseurs. La situation est contrastée au niveau national : la baisse des pratiquants est encore lourde (près de 2% l'an passé) mais le regain d'intérêt est confirmé par les nouvelles générations et candidats au permis de chasser (+ 20% depuis 2011-2012). Dans le Jura, le nombre de candidats au permis de chasser ne cesse de croître. Il note aussi un bel engouement lors des concours de chiens courants et autres épreuves qui attirent leur lot de candidats, participants, visiteurs souvent non-chasseurs, « intéressés par une chasse qu'ils découvrent et qui n'est pas la caricature qu'en font souvent les opposants... »
