COVID 19
La profession limite les dégâts

Les réseaux FNSEA, JA et chambres d'agriculture mobilisés pour faire face à la catastrophe COVID 19
La profession limite les dégâts

Depuis, plus d'un mois, la profession se mobilise pour trouver des solutions aux filières fortement touchées par les mesures de confinement.

 

Au niveau mondial
Cette catastrophe a un impact considérable sur l'ensemble des économies avec :
- La plus forte baisse de croissance prévue en avril jamais enregistrée dans la plupart des grandes économies mondiales (OCDE).
- Les pays ont au total pris des mesures d'aide économique d'environ 8 000 milliards de dollars.
- La reprise partielle envisagée, en 2021, sera possible à condition que la pandémie s'estompe au 2ème semestre 2020 (FMI).

 

Au niveau national
En France, on enregistre un effondrement du PIB de 6 % au 1er trimestre, soit la pire performance trimestrielle depuis 1945.
Du point de vue du tissu d'entreprises, la projection fait état de + 15 % de faillites, ce qui représente 58 000 entreprises détruites.
En 2009, il y en avait eu 63 000 et le taux de chômage était alors passé de 7 à 10 % de la population active.
D'ores et déjà, les prévisions de l'impact de l'épidémie sur les finances publiques sont considérables, avec un déficit qui atteindrait les 3,9 % du PIB et une dette qui dépasserait les 100% du PIB.

 

Au niveau régional
La Bourgogne Franche-Comté est la troisième région la plus touchée en France, avec un taux de mortalité de + 20% et des secteurs économiques fortement impactés comme l'industrie automobile.

 

Au niveau agricole
Les secteurs agricole et agroalimentaire apparaissent comme des secteurs robustes face à la crise, mais avec des situations très contrastées en fonction des produits et des modes de commercialisation.

Il y a eu des arrêts nets de vente avec des situations dramatiques pour les horticulteurs et les pépiniéristes, la suspension de débouchés essentiels pour certains producteurs avec la fermeture des restaurants, des foires aux vins et l'arrêt momentané des marchés de producteurs, mais aussi pour les activités de service (centres équestres) et l'absence de perspectives par rapport à la sortie de crise, ...La filière laitière est aussi impactée notamment avec l'arrêt des ventes de fromages à la coupe, une demande de baisse de la production laitière, ...

La profession s'est organisée pour limiter les dégâts. À l'échelle de chaque département , de la région et au niveau national, le réseau FNSEA, JA a mis en place des procédures d'urgence (Cellules de crise), pour répondre aux questions de tous les agriculteurs et mettre en œuvre des mesures adaptées, en accord avec les pouvoirs publics.

 

Les chambres d'agriculture également mobilisées ont créé une foire aux questions, avec un site ouvert à tous :
https://chambres-agriculture.fr/exploitation-agricole/gerer-son-entreprise-agricole/coronavirus/

Des réunions avec les présidents de FRSEA et la FNSEA ont été mises en place toutes les semaines. Une feuille d'information est envoyée tous les jours au département.

La FNSEA a participé à de nombreux points avec les Ministres de l'économie et de l'agriculture.

 

Les actions réalisées pour assurer la continuité de l'activité

 

Sauvegarder les lieux d'écoulement de la production

Après l'interdiction des marchés, les départements se sont mobilisés pour rouvrir les marchés en proposant des mesures de sécurité permettant de respecter les gestes barrières.
Des dérogations pour les marchés ont été obtenues dans tous les départements de la Région, avec un protocole sanitaire validé par les préfectures et l'autorisation de drives fermiers. De nombreux conseils techniques ont été diffusés pour faciliter cette gestion des entreprises en situation de crise.

Préserver les productions françaises
À la demande de la profession, certaines enseignes de la grande distribution se sont engagées à s'approvisionner en légumes et fruits français, et à mettre en avant les agneaux et chevreaux de Pâques. Cet engagement a été plus moins respecté en fonction des enseignes.

Dans le même temps, Interbev a lancé une campagne de communication en faveur de l'agneau français, ce qui a permis d'éviter le pire pour cette filière qui était fortement concurrencée par les agneaux importés des pays tiers.

Au niveau social, l'État vient d'annoncer qu'il prendra en charge, via la MSA, 119 € sur les 150 € de coût d'une journée de remplacement, pour les agriculteurs contraints de garder leur(s) enfant(s) à domicile pour cause de fermeture des écoles.

Au niveau régional nous avons obtenu une dérogation à la durée maximale hebdomadaire absolue du travail pour les exploitations agricoles, dans la limite de 60 heures et ce jusqu'au 31 août 2020.

 

Les actions en cours pour assurer la continuité de l'activité


La profession reste mobilisée pour faire reconnaître le caractère prioritaire de l'activité agricole et de l'ensemble de la chaîne alimentaire avec une traduction dans tous les textes réglementaires.

Pour ne pas manquer de main-d'œuvre à l'heure des premières récoltes, l'opération « des bras pour ton assiette » relayée par toutes les instances a permis l'inscription de nombreux volontaires travailleurs saisonniers sur cette plateforme dédiée.

Pour accompagner les agriculteurs des filières fortement impactées par cette crise, il est indispensable de permettre aux exploitations agricoles de bénéficier du plan d'aide aux entreprises prévu par le gouvernement, en particulier le prêt garanti par l'État et l'aide à la trésorerie. Les critères ont été assouplis pour prendre en compte les spécificités agricoles (transparence des Gaec, ...).

Il est nécessaire d'adapter les délais et les procédures pour tenir compte des contraintes liées au confinement. Par exemple, concrètement, pour les produits en agriculture biologique, les certificats en cours de validité arrivant à échéance pourront être prolongés d'un an.

Après plusieurs semaines de négociation, la date limite des déclarations PAC a été reportée du 15 mai au 15 juin en préservant la date de paiement au 16 octobre.

Mais il y a encore des actions urgentes en attente, en particulier les dispositifs de gestion des marchés au niveau européen avec des mesures de retrait, de la distillation de crise, la limitation des importations ...

Nous devons obtenir la mise en place d'aides exceptionnelles pour les secteurs les plus touchés notamment l'horticulture, ... une vigilance sur la traduction totale des engagements des acteurs en particulier de la grande distribution et des actions de promotion des produits régionaux.

Cette gestion de crise a mis en évidence l'importance du collectif pour s'organiser et trouver des solutions rapidement. Il était primordial que cette crise sanitaire ne se transforme pas en crise économique pour notre secteur.

Avec un printemps trop sec, le monde agricole est aussi maintenant inquiet et des pluies qui tardent à venir et de nombreuses cultures en manque d'eau. La météo redevient très rapidement le premier sujet de préoccupation de nombreux agriculteurs.

L'expérience de cette catastrophe doit servir d'expérience pour que les décideurs ne reconduisent pas les mêmes erreurs, face au changement climatique. Pour ce faire, ils devront accompagner rapidement l'adaptation des systèmes en tenant compte des particularités de chaque territoire.