FILIERE COMTE
Quatre questions à Dominique Chauvin

La filière assouplit les mesures de maîtrise de la production en étalant jusqu’à la fin de la campagne laitière, la baisse de 8% initialement prévue sur les trois mois de printemps. Le point avec Dominique Chauvin, président de la commission suivi qualité au CIGC...
Quatre questions à Dominique Chauvin

Le conseil d'administration du CIGC s'est de nouveau réuni vendredi dernier. Pourquoi l'application de la mesure de réduction des volumes de -8% sur les mois d'avril, mai et juin a-t-elle été rediscutée ?
Les premières mesures que nous avons prises au début du confinement étaient basées sur des prévisions de ventes plus que sur des chiffres avérés. L'ambiance était plutôt pessimiste tant chez les producteurs que chez les affineurs qui craignaient un effondrement des ventes. C'était nécessaire de suivre l'évolution des ventes avant de prendre toute nouvelle décision, pas pour faire marche arrière mais pour assouplir les premières mesures. Et les premiers chiffres nous ont montré que, même si la tempête était forte, ce n'était pas non plus un tsunami qui s'abattait sur la filière. Certes, les ventes à la coupe ont baissé mais la dynamique est maintenue grâce au pré-emballé et aux ventes en libre service en GMS. Merci aux metteurs en marché pour leur adaptation...

 

 

Lors de ce CA, avez-vous obtenu un nouvel accord ?
Oui nous avons trouvé un nouvel accord. Et ce n'est pas une reculade ! Nous maintenons la baisse de 8% du volume produit. Mais au lieu de la concentrer sur les trois mois d'avril, mai et juin où le lait de printemps est bon marché, de meilleures qualité – donc plus économiques à produire - nous l'étalons jusqu'à la fin de la campagne laitière avec une baisse annuelle de -2,3%. Tout en gardant cette volonté de maîtrise, nous favorisons les laits de printemps qui permettent de faire les meilleurs comtés de l'année.

En quoi cet accord est il plus favorable à l'économie des exploitations alors que la réduction des volumes est identique ?
Je tiens d'abord à remercier tous les producteurs qui ont compris la nécessité de baisser la production ainsi que les ateliers qui ont du s'adapter. Mais il était important de leur donner un signe en assouplissant les premières mesures et en lissant la baisse initiale sur le reste de l'année. Ce que tout le monde comprendra ! Mais il fallait le faire car nous ne voulions pas jeter du lait et il fallait mieux produire sur les mois de mai et juin. Dans tous les cas, restons mesurés sur nos livraisons !

 

D'une certaine manière, est-ce aussi un pari sur l'avenir ?
Pour nous, l'important était de nous adapter à la conjoncture. Nous n'avont aucun regret quand il a fallu mettre en place le plan de maîtrise en avril. Je vous l'ai dit, l'objectif était de mieux produire du lait en mai et en juin.
De cette manière, nous savons que nous allons grossir les stocks en caves les prochains mois et on aura réussi si on arrive à augmenter les ventes dans le contexte que nous connaissons, avec les nouvelles habitudes de consommation que prennent ou que vont prendre les consommateurs. Nous restons très vigilants sur les chiffres des ventes et on pourra dire que le pari est tenu, si les ventes repartent à la hausse. Dans tous les cas, nous nous adapterons à la conjoncture et nous pourrons revoir les mesures à prendre en juillet et en septembre comme le prévoit le plan de régulation de l'offre du CIGC..