Sécheresse
Joel Limouzin en soutien des Jurassiens

Le vice-président de la FNSEA chargé de la gestion des risques, Joel Limouzin, est venu à Dessia en Petite Montagne, pour constater les ravages actuels et à venir d'une sécheresse dont les agriculteurs ne voient pas la fin. Le responsable syndical portera les demandes des Jurassiens pour faire reconnaître le dossier calamité au niveau national.
Joel Limouzin en soutien des Jurassiens

Après la visite du préfet et de nombreux élus locaux, la présentation de la situation est bien rodée pour Nicolas Dupuis qui accueillait Joël Limouzin avec ses associés de Gaec et des agriculteurs du secteur. « Sur l'exploitation il nous manque 120 tonnes de regain et les animaux n'ont plus d'herbe à pâturer depuis le mois de juin car depuis cette période il est tombé maximum 30 millimètres de pluie. A l'échelle des cinq coopératives laitières de la Petite Montagne, il manque environ 6000 tonnes de fourrages auquel il faut ajouter les besoins des autres productions que le lait ».
Face à ce constat, et étant donné l'étendue de la sécheresse sur le quart nord-est de la France, la principale difficulté est de trouver du fourrage à un prix acceptable. Une situation amplifiée par l'achat de fourrages français par les pays voisins. « Alors que notre ministre n'a pas pris la pleine mesure ce qu'il se passait cet été, l'Allemagne a débloqué tout de suite 360 millions d'euros aux agriculteurs pour venir acheter au prix fort du fourrage chez nous et dans le même temps continuer d'alimenter les méthaniseurs au maïs. Contrairement à la France, ils ont fait un vrai choix politique réactif. » tempête Frédéric Perrot.


Les calamités, une procédure longue


Spécialiste du dossier calamités, Joël Limouzin a abondé dans le même sens que le président de la FRSEA Bourgogne Franche-Comté en rappelant quelques faits importants. « Il y a trois ans, l'Etat a pris 250 millions d'euros dans les caisses du fond calamités agricoles pour les remettre au budget de l'Etat. Et à la FNSEA ont a un peu de mémoire » a-t-il rappelé. « Certes, la reconnaissance d'un département en calamités est long et technique, il ne faut pas se mentir, mais votre département a été durement touché et nous nous battons pour intégrer les 120 jours d'affouragement hivernal supplémentaires dans le calcul des pertes des exploitations sans oublier les pertes indirectes sur l'état des prairies et des animaux au printemps prochain. » Une fois ce travail réalisé, les exploitants devront individuellement déposer une demande pour bénéficier de ce fond. Le taux d'indemnisation de base est de 28% de la perte estimée mais la règle européenne permet de monter jusqu'à 70%. « La FNSEA se battra pour obtenir le maximum » développe le responsable national.


Réussir à stocker l'eau


Sur le long terme, le changement climatique rend nécessaire une meilleure gestion de l'eau pour la stocker quand elle tombe et s'en servir lorsque cela sera nécessaire. «Quand on voit cette année que l'on achète du fourrage en Espagne dans un pays beaucoup plus sec que le notre, on se dit qu'il y a un problème. En vérité, ils ont une véritable politique de gestion de l'eau et nous devons avancer rapidement l'a dessus dans tous les territoires. » développe Joël Limouzin. «Dans mon département en Vendée, nous avons réussi à créer des retenues collinaires et des réserves bâchées. A titre d'exemple sur mon exploitation, nous avons pu irriguer jusqu'au 10 septembre et produire 100% des aliments destinés à nos vaches et nos porcs. Pour cela nous avons mis tout le monde autour de la table avec pour objectifs d'assurer la qualité et l'approvisionnement de l'eau à la population, le respect de la biodiversité et l'environnement, et une sécurisation de l'activité agricole et industrielle. Quand les hommes veulent trouver des points d'intérêts communs, il est possible de faire des choses intelligentes » décrit le président de la chambre d'agriculture de Vendée. Pour Christophe Buchet, il est évident que des solutions devront être trouvées de manières collectives ou individuelles avec des projets de ce type car les dérèglements climatiques vont être de plus en plus courants et la gestion de l'eau sera un enjeu vital pour l'avenir de l'agriculture d'après le président de la FDSEA du Jura.


PE Brunet

 

Ils revendiquent


Mesures sécheresses


Depuis début août, la FDSEA du Jura et mobilisée et a obtenu des mesures sécheresses :
- Dégrèvement automatique da la TFNB de 25 à 45% selon les petites régions agricoles. A l'échelle du Jura s'est 1 765 000 € d'exonérations de TFNB.
- Indemnisation des calamités agricoles : le dossier est en cours d'élaboration par la DDT et sera présenté au mois de février 2019. La FNSEA appuiera le dossier du Jura pour qu'il soit reconnu et obtenir un maximum de prise en charge des pertes constatées (min 28%).
- Epargne de précaution : la FNSEA a obtenu la mise en place d'une mesure défiscalisée qui sera votée lors du prochain projet de loi de finances.
- Aide directe à l'UGB : le conseil régional a accepté de débloquer 5 millions d'aides d'urgence et 5 millions pour financer des bâtiments de stockage. Le conseil départemental est également favorable à une aide directe aux producteurs. La FDSEA demande que tous les producteurs impactés par la sécheresse puissent bénéficier de cette aide et souhaite que les communautés de communes puissent la compléter.
- MSA : une enveloppe de 107 000 € est disponible pour la prise en charge des cotisations sociales des exploitants les plus en difficultés.