Sanitaire
« Mes vaches saignent sans s’être blessées »

Depuis quelques semaines, certaines exploitations du Jura voient apparaître des cas cliniques bien curieux.

« Mes vaches saignent sans s’être blessées »
Exemple de plaie

Les lésions principales sont des saignements spontanés apparaissant sur la peau de l’animal. Les zones les plus fréquemment touchées sont le long du dos (de la queue au chignon), et l’espace entre le nombril et la mamelle. L’animal cherche à se gratter ce qui accentue les saignements. D'autres localisation sur l'animal sont possibles. Sans atteinte de l’état général, les animaux vont bien, mangent et n’ont normalement pas de fièvre.  

Des cas similaires sont aussi présents dans les départements voisins. Il semble que le nombre de signalements réalisés cette année soit supérieur aux déclarations habituelles. Des investigations sont en cours pour confirmer précisément la cause mais beaucoup d’éléments convergent vers une maladie connue depuis une cinquantaine d’année en France et de répartition mondiale : la filariose.  Nous n'avons encore pas d'explication précise sur l'origine de l'augmentation des cas décrits ces dernières semaines. Une des hypothèses pourrait être la multiplication du vecteur de la filariose.

Sans gravité pour l’animal ni risque pour l’Homme (qu’il soit consommateur ou éleveur), les symptômes peuvent parfois être impressionnant avec des saignements abondants et multiples, d'autant plus si le bovin se gratte. Les plaies sont provoquées par un petit vers cutané parasite transmis par certaines mouches piqueuses.

Pour faire la distinction entre ces cas et d'autres problèmes (réactions à des piqures de tiques, plaies sur barbelés, autres infections...), l'avis du vétérinaire de l'élevage est nécessaire. Il convient d'être prudent dans le diagnostic : toutes les plaies cutanées ne sont pas des filarioses. En cas de confirmation, des soins locaux appliqués sur les plaies, en complément de traitements adaptés par votre vétérinaire si la suspicion clinique est confirmée, permettront de limiter la propagation à l’ensemble du troupeau et favoriser une cicatrisation qui restera longue.  

En cas de doute, n’hésitez pas à signaler le cas à votre vétérinaire  

GDS 39/GTV