CHAMBRE D'AGRICULTURE
Session d'hiver sous les feux de l'actualité sanitaire
Cette session d'hiver s'est ouverte sur une note féminine, le président Dominique Chalumeaux saluant officiellement, au nom de la chambre d'agriculture du Jura, l'élection de trois nouvelles parlementaires, auquelles il souhaite la bienvenue dans leurs nouvelles fonctions, soulignant que la profession agricole ne manquera pas de les solliciter. Sylvie Vermeillet et Danielle Brulebois étaitent présentes à la session du 27 novembre. Le président a ensuite salué Marie-Paule Buthod-Garçon, directrice du laboratoire départemental depuis 11 ans, qui part du Jura pour prendre la direction du laboratoire départemental de la Drôme. Après avoir oeuvré à la consolidation du LDA39, elle quitte une équipe de 65 personnes avec un chiffre d'affaires en 2017 de 4,8 millions d'euros. « J'avais envie et besoin d'un nouveau challenge, explique la directrice. Vous avez dans le Jura une équipe motivée et impliquée. Je vous remercie pour toutes ces années passées à travailler avec des clients qui apprécient les services du laboratoire. »
Vote du budget initial
Le budget initial 2018 présenté par Denis Legrand prend en compte la régionalisation des chambres d'agriculture BFC, avec dans un premier temps le transfert des charges de 1,5 ETP salariés et de l'informatique, ainsi que le projet Elevage Jura qui prevoit le transfert de certaines activités et la mise à disposition de salariés. Globalement, la création du pôle Elevage Jura aura un impact de -60 000 euros sur le budget de la chambre. Ce budget, comparé au BI 2017, affiche une baisse des charges de fonctionnement de -4%, une baisse des charges salariales de -2,2% et une baisse des charges consulaires (indemnités, cotisations et subventions) de – 5%. Les recettes prévisionnelles pour un total de 5,31 millions d'euros sont en diminution de -2,6%. La TFNB se maintien à hauteur de 2,7 millions d'euros.
Les investissements en capital n'ont pas été réalisé en 2017, ils seront réaffectés à ce budget initial 2018 pour un montant de 197 000 euros financé par les réserves. Ils concernent notamment l'aménagement du bâtiment forêt. Le projet de budget initial 2018 a été voté par les membres de la chambre d'agriculture moins 2 abstentions.
Le projet de pôle Elevage Jura
Le projet de pôle élevage a été évoqué à plusieurs fois dans l'enceinte de la session de chambre. Il arrie à échéance après trois années de réflexion. Michel Cètre a résumé l'esprit de ce projet : un rapprochement des structures pour une meilleure efficacité au bénéfice des éleveurs du Jura.
Franck David donne le sentiment du département qui voit cette création d'un bon oeil à la fois pour garder les structures d'élevage à l'échelle départementale et pour offrir un seul interlocuteur face aux instances telles que le laboratoire.
Dominique Chalumeaux annonce que le 18 décembre le pôle Elevage Jura prendra vraiment forme lors de l'assemblée générale de fusion de Jura Conseil Elevage et Jura Bétail. La chambre d'agriculture a voté le projet à l'unanimité.
FCO
« Nous sommes en permance dans un contexte de pression sanitaire, que ce soit en élevage avc la FCO, en viticulture avec la flavesence dorée... », rappelle le président Dominique Chalumeaux. Jean-François Saillard, président de Jura Bétail, souligne les difficultés sanitaires que rencontre l'élevage actuellement avec la FCO. L'impact commercial est non négligeables sachant que sur 3 000 animaux vendus dans le Jura, la moitié partent à l'exportation chaque année. Le prix des génisses prêtes est passé de 1500 à 1200 euros. « Tout cela est très déconcertant pour les éleveurs et les opérateurs commerciaux. Nous attendons que les services de l'Etat soient à nos côtés pour trouver ensemble une solution et que l'on puisse rétablir la vente d'un maximum d'animaux des éleveurs du Jura »
Dominique chalumeaux rappelle que « la FCO n'a pas que des conséquences sur le commerce des opérateurs mais peut aussi avoir de graves conséquences économiques sur nos élevages».
Pour le préfet, « le premier souci de l'État est d'enrayer la diffusion pour éviter la dissémination sur tout le territoire et surtout garder les marchés à l'exportation. Dans le Jura nous avons une bonne réaction de la profession vétérinaire. J'ai entendu également que nos services était plus exigeants qu'ailleurs. La réglementation c'est la réglementation. J'ai demandé à la DRAAF et aux services vétérinaires de se réunir pour une harmonisation dans e cas où il existerait un décalage éventuel de réponse entres départements. »
Élise Grossiord au nom de la Confédération paysanne revendique la liberté vaccinale contre la FCO. Michel Cêtre est catégorique : « Nous avons retenu la leçon d'une mauvaise gestion du sérotype 8. Si on avait instauré une vaccination obligatoire en Saône-et-loire le problème serait réglé. » Christophe Buchet et Dominique Chalumeaux en appellent à la responsabilité collective des éleveurs.
Glyphosate
Alors que l'Europe devait statué le jour-même sur la question de l'interdiction du glyphosate, la question s'est invitée à la session de chambre du Jura. « Je crains que si l'on interdit cette molécule au niveau européen, on prenne le même chemin que les OGM . Comment être certain que les produits qu'on apporte seront exempts de glyphosate ? » s'interroge Dominique Chalumeaux.
Christophe Buchet dénonce « l'approche idéologique » qui entoure ce dossier « avec grand renfort de médias ». Pour le président d ela FDSEA, les aspects économiques et pratiques sont complètement occultés. Nicolas Caire, président de la société de viticulture du Jura note que les quantités de glyphosates utilisées sont minimes. « En cas d'interdiction du glyphosate, sans produit de substitution, la crainte est de voir le prix des bouteilles de vin du Jura augmenter. Comment être concurrentiel sur les marchés ? »
Le président JA, Nicolas Saive, interpelle Danielle Brulebois sur son revirement. « Quand nous vous avons rencontré à votre investiture vous avez dit ''ok'' pour le glyphosate mais avec votre groupe parlementaire vous avez signé contre. Nous ne sommes pas ''pour'' le glyphosate, nous n'avons pas d'alternative. Nous sommes prêts à nous remettre en cause, il faut juste nous laisser le temps ! »
Danielle Brulebois dans son intervention a évoqué les états généraux de l'alimentation qui sont une première étape importante avec la signature d'une charte nationale le 24 novembre dernier. Concernant la FCO, elle juge le périmètre « assez sévère » aucune bête n'étant touchée dans le Jura.
La parlementaire annonce qu'elle intervenue auprès du gouvernenment conernant le gel viticole. « Je pense que nous pourrons trouver des outils pour anticiper le problème comme l'adaptation de la fiscalité sur les stocks »
Pour conclure les travaux, le préfet a salué le travail fait par les vignerons sur la flavescence dorée avec une mobilisation très forte. Les résultats d'analyses seront bientôt dévoilé au niveau national, indique-ton à la société de viticulture.
Par rapport au gel, les viticulteurs peuvent faire leurs déclarations, la synthèse sera faite par les services des douanes qui détermineront le taux de perte par commune. « Le remboursement devrait se faire en janvier », annonce le prefet.
Enfin le représentant de l'Etat a attiré l'attention sur l'ambroisie qui reste une question de santé publique importante, évoqué la question des zones vulnérables, « tout est dans la mesure et le dialogue » et répondu favorablement à la FDSEA concernant la cartographie des cours d'eau avec des commissions plus fréquentes pour étudier les demandes de déclassement.
D'autres sujets ont été évoqués durant cette session comme le durcissement de la réglementation sur l'utilisation des espaces agricoles. De nouveaux dispositifs sont entrés en vigueur récemment. La nouveauté est de mesurer l'impact sur l'environnement local de l'agriculture et l'impact sur le fonctionnement de la filière. Ce qui nécessitera d'identifier et de chiffrer des mesures de compensation collective. La chambre d'agriculture s'impliquera dans cette démarche.
Enfin, il fut question du Projet Agrilean, diagnostic global de l'exploitation avec comme objectif l'optimisation de l'EBE. Ce service sera proposé pour l'instant aux éleveurs laitiers, note Dominique Chauvin, mais cet outil de pilotage pourra s'étendre à d'autres productions dans les prochaines années.