Zéro mouvement, biosécurité et vaccination généralisée
Face à l’apparition de foyers de DNC à Ecleux, les autorités ont renforcé les mesures sanitaires dans le Jura. Une nouvelle zone réglementée a été définie, regroupant toutes les communes à 50 Km à la ronde. Interdiction stricte des mouvements d’animaux, surveillance renforcée par les forces de l’ordre et campagne de vaccination à grande échelle : la riposte s’organise pour stopper le virus.

Dès lundi, le préfet du Jura Pierre-Edouard Colliex s’est rendu à Ecleux, accompagné du président du conseil départemental Gérôme Fassenet, de la députée de la circonscription Justine Gruet et de la directrice de la DDETSPP du Jura Anne-Cécile Cotillon.
« Zéro mouvement ! » : la consigne est absolue
« Dans cette zone, tous les mouvements de bovins sont interdits », ont martelé les services de l’État. Il est néanmoins possible d’obtenir des dérogations exceptionnelles pour raison de bien-être animal (vêlage, blessure grave, manque d’alimentation). Ces laissez-passer sanitaires doivent être demandés et validés par les services vétérinaires de la DDETSPP. En zone de protection (20 km autour du foyer), seuls de petits mouvements intra-exploitation (moins de 5 km) peuvent être tolérés. En zone de surveillance, les restrictions restent fortes mais les dérogations peuvent éventuellement être adaptées selon la situation.
« Les gendarmes sont mobilisés dans tout le Jura pour contrôler le respect de ces mesures. Des survols par hélicoptère sont même programmés pour détecter d’éventuels mouvements de bétail », explique le préfet du Jura. « Tout contrevenant s’expose à une amende de plusieurs centaines d’euros par animal. Le respect de l’interdiction de mouvement est la clé. Ce sont les déplacements d’animaux qui propagent la maladie ».
Vacciner vite, partout
La vaccination, prise en charge par l’Etat, devient obligatoire pour tous les bovins présents sur cette zone, soit au total 350 000 animaux dont 125 000 dans le Jura. Les doses étaient en cours d’acheminement dès lundi vers les cabinets vétérinaires, qui établissent les listes d’élevages à traiter en priorité. Les opérations ont débuté cette semaine, en commençant par les plus gros troupeaux, avant d’aller bête par bête dans les parcelles et bâtiments.
Les vétérinaires mettent en garde contre les possibles réactions au vaccin. « Il est possible que les animaux vaccinés développent les symptômes de la maladie comme de la fièvre voire des nodules », précise Anne-Cécile Cotillon. « Il faut alors appeler votre vétérinaire pour effectuer des analyses car les laboratoires savent faire la différence entre la souche vaccinale et le virus ». A noter que le vaccin n’est pleinement efficace qu’après plusieurs semaines. Il est donc possible qu’un animal vacciné soit contaminé avant ce laps de temps, d’où l’importance de ces analyses au moindre doute.
Des règles de biosécurité renforcées
Il est aussi demandé aux exploitants de limiter au maximum les passages sur leur ferme et de tenir un registre des entrées. Mais certains passages sont inévitables : camion de ramassage du lait, salariés, inséminateurs, vétérinaires … Des consignes de biosécurité doivent alors être respectées pour éviter la propagation du virus. Des pédiluves doivent être installés à l’entrée des exploitations et les bâtiments doivent être régulièrement nettoyés, désinfectés et désinsectisés pour éviter la stagnation de matière organique, fumier ou boues qui favorisent les mouches. Ces mesures sont lourdes mais indispensables : le virus peut survivre plusieurs semaines dans l’environnement.
Pour les visiteurs, outre le port de tenues propres et de gants, le lavage régulier des mains est préconisé. Il est conseillé de se garer à distance des bâtiments et de garder les fenêtres des véhicules fermées afin d’éviter qu’une mouche porteuse du virus n’y pénètre. Voitures et camions doivent ensuite être systématiquement désinfectés
Les autorités rappellent aussi qu’il n’existe aucun danger pour la santé humaine. Le lait et les produits issus des zones réglementées sont parfaitement sûrs.
Une réunion d’information pour les éleveurs sera organisée lundi prochain. Le GDS communiquera d’ici là l’heure et le lieu.
