Concours général agricole 2017 - Race montbéliarde
Gribouille consacrée à Paris

A l'issue d'un concours très suivi, Philippe Chapuis, éleveur en Haute-Loire, a choisi Gribouille (Dakota sur Visiteur) du Gaec Trouf de la corvée à Nods pour le titre de championne adulte.
Gribouille consacrée à Paris

Le 26 février dernier, les gradins du grand ring du Hall 1 étaient combles pour le concours de la race montbéliarde organisé dans le cadre du Salon de l'agriculture. Une affluence à laquelle fait écho celle d'internet et des réseaux sociaux, où selon l'organisme de sélection, 3 000 personnes seraient connectés pour suivre en ligne le concours, diffusé en direct live. « Venir à Paris pour le concours est un luxe, et internet donne la possibilité au plus grand nombre de vivre cette passion », se réjouit Philippe Maître, directeur de l'OS »


41 femelles triées sur le volet


Comme l'a rappelé Baptiste Mamet, technicien à l'OS en charge de l'animation du concours, les places pour Paris sont rares (seulement 41) et le processus de sélection en amont est drastique : généalogie, performances contrôlées minimales, visite d'une commission d'experts... Côté ambiance, les jeunes éleveurs venus en nombre, en particulier des départements du Doubs et du Jura, ont ponctué les décisions du juge de salves d'applaudissement et de cris de liesse.
Philippe Chapuis, éleveur laitier en Gaec depuis 2004 en Haute-Loire et juge du concours a su ménager le suspense et détailler dans ses commentaires les enjeux de la morphologie et des qualités de mamelle dans le travail quotidien.
Parmi les jeunes vaches, en première et seconde lactation, c'est une femelle de l'Ain qui a séduit le juge. Il s'agit de Jessie (Faya sur Angelino) au Gaec du Giroux à Rignieux-le-Franc. Cette vache en première lactation « n'est pas la plus grande, mais c'est la plus solide, celle qui est le plus capable de vieillir, c'est un animal hyper homogène, avec une mamelle très bien équilibrée et un ligament qui fait très bien son boulot. », selon le juge. Déjà première sa section 1A, la jeune vache en première lactation s'est donc imposée devant Inovea, Idéale et Helvétia. Lot de consolation pour Idéale (Félindra sur Triomphe) au Gaec des Champs à Chirassimont dans la Loire, un prix de meilleure mamelle jeune. Après avoir cumulé premier prix et meilleure mamelle de sa section 2A, la jeune vache a été encensée : « Des trayons idéalement positionnés, écartés et dimensionnés, s'est exclamé Philippe Chapuis. C'est un rêve que de pouvoir traire une mamelle comme ça... encore moins qu'hier la race montbéliarde n'a a rougir de la qualité de ses mamelles. »


Une mamelle de rêve


Le Salon de l'agriculture est également l'occasion de remettre le challenge national racial, remporté cette année par un élevage du Doubs bien connu : le Gaec Gilles et Noëlle Duffet à Domprel. « Ce challenge récompense la participation à l'effort collectif, apprécié à travers le coefficient de consanguinité (4,7 % au Gaec Duffet contre 4,9 % dans la race), le niveau génétique du troupeau (120 points d'ISU) et la participation aux concours... », expose Cédric Fourcade, avant une émouvante rétrospective en diapos de souvenirs de concours et de salon. « En 1968, Gilles participait à son premier concours, à Grenoble : il se souvient encore du voyage en 4L, il n'avait que 10 ans et pas encore la moustache ! » 23 participations à Paris, sans parler des innombrables ''Prestige'' à Besançon, ont jalonné la carrière de cet éleveur, avec des vaches mythiques telles que Sardine, Galilée, Ergotine, et Cybelle cette année. « J'ai reçu ce prix avec beaucoup de joie et de fierté, reconnaît Gilles Duffet : c'est la reconnaissance d'un travail d'éleveurs sur plusieurs générations. »


Une doyenne MS


Du côté des vaches adultes, quatre sections se sont succédé sur le ring, partant de vaches en troisième lactation pour arriver à Bouba (Laser MS sur Milan MS), une vache de 10 ans en septième lactation, doyenne du concours, appartenant au Gaec Chabod – Sancey-Richard. « C'est avec Gazelle (Urbaniste sur Poète MS) une des deux mères à taureau du schéma Montbéliarde sélection qui participe au concours général agricole », se félicitait Régis Grémion, directeur de l'entreprise de sélection. « 20 % des vaches montbéliardes contrôlées sont en 5ème lactation ou plus », insistait pour sa part Cédric Fourcade, mettant l'accent sur la bonne aptitude à vieillir. D'ailleurs le juge lui-même s'est exclamé à la vue de la dernière section « Ils ont gardé les meilleures pour la fin ! », ne manquant pas de souligner le bel état de fraîcheur et de conservation des vaches matures.

C'est d'ailleurs dans cette section que le prix de la meilleure Meilleure laitière de race a été attribué cette année à Exquise (Skippy jb sur Micmac) au Gaec du Pic, au Larderet dans le Jura : deuxième prix de section, cette vache de sept ans a produit plus de 11 tonnes de lait en 4ème lactation.
La finale pour le titre convoité de championne, avec en lice Hollywood (Ulémo sur Confetti) du Gaec Les Chardonnerets à Frangy en Haute-Savoie, 1er prix et meilleure mamelle de section 3A, Gribouille (Dakota sur Visiteur) au Gaec Trouf de la corvée à Nods dans le Doubs, victorieuse et meilleure mamelle en section 3B, Gardénia (Darryl sur Micmac) au Gaec Laffly à Bouverans dans le Doubs, 1er prix de section 4A et Croixrouss (Micmac sur Procès) du Gaec du Dauphiné à Crozat, lauréate de la section 4B. C'est Gribouille qui l'a finalement emporté. « C'est une vache très homogène, avec beaucoup de profondeur de poitrine, une couverture musculaire exceptionnelle, des reins tendus, un bassin large pour les vêlages, et une belle inclinaison de bassin, et un équilibre parfait de la mamelle...», assure le juge. Hollywood remporte de son côté le titre de meilleure mamelle adulte : « C'est une mamelle exceptionnelle, tant dans l'attache arrière que l'attache avant qui va loin sous l'abdomen, l'équilibre et l'implantation des trayons sont parfaits. »

 

Alexandre Coronel