Chambre régionale d'agriculture de Franche-Comté
Une chambre en travaux

Les élus régionaux se sont penchés, lundi à Besançon-Valparc, sur la réforme territoriale et ses incidences sur le réseau des chambres d’agriculture. En particulier sur les perspectives de fusion des deux chambres, Franche-Comté et Bourgogne. Le président comtois, Michel Renevier, revient sur ce chantier et ses enjeux.
Une chambre en travaux

 Comme les Régions et les services de l’Etat, les chambres régionales d’agriculture de Bourgogne et de Franche- Comté vont fusionner au 1er janvier 2016. Comment les évolutions vont-elles s’engager ?
Le réseau des sept chambres départementales sera totalement réorganisé, à une nouvelle échelle : 50 000 actifs agricoles dont 38 000 chefs d’exploitation et 12 000 salariés, 2 600 000 ha de SAU, 1 700 000 ha de forêt, une production agricole de 4,8 milliards d’euros, soit 7 % du PIB. L’agriculture est avant tout une activité économique. Elle structure l’espace rural, se partageant avec la forêt 94 % du territoire, mais elle n’est pas qu’un espace récréatif et paysager. Elle ne peut jouer sa
fonction d’accueil, pour les loisirs et le tourisme, sa fonction paysagère, sa fonction d’entretien de l’espace et de préservation de l’environnement, que sous réserve d’être en état d’assurer sa fonction économique dans des conditions vivables pour ses actifs. Il faut le dire et le redire, cette vérité doit être communiquée au grand public, et doit inspirer toutes les politiques publiques, aujourd’hui en Franche-Comté, et demain à l’échelle de la grande région. Le projet agroécologique ne dit pas autre chose, s’il n’est pas interprété de travers.

 

Une réforme qui doit être prête pour le 1er janvier 2016. Un délai très court…
Nous devrons assurer une préparation active en 2015, pour que tout se passe au mieux en 2016 - même si, nous le savons, tout ne sera pas fait au 1er janvier. Les échanges avec nos collègues des chambres d’agriculture de Bourgogne sont engagés, les bureaux des deux CRA se sont rencontrés… Si nous avons choisi d’aller vite, ce n’est pas parce qu’il est urgent de regrouper nos services, c’est pour pouvoir parler d’une seule voix, dès 2016, auprès de la nouvelle Région et des services de l’État, qui eux seront regroupés. C’est notre mission consulaire, notre mission de participation aux politiques publiques, qui prend toujours plus d’importance, et implique de s’organiser efficacement.
Nous devons donc nous organiser, avec une entrée pragmatique : la bonne organisation est celle qui permet au mieux de remplir nos missions, avec les moyens disponibles.
Ce sera notre feuille de route pour cette fusion territoriale, pour être efficaces dès que possible, dès l’an prochain, à l’échelle de la nouvelle grande région.

 

Changeons de sujet pour aborder les rapports entre le monde agricole et la société civile, plutôt tendus ces derniers mois…
Je l’ai dit et le répète : l’agriculture est avant tout une activité économique, et comme toute activité économique, elle est confrontée à plusieurs enjeux principaux : emploi et conditions de travail, renouvellement des générations, compétitivité économique et modèles de développement, organisation au sein de filières, gestion de l’énergie, questions environnementales, innovation technologique…
Mais aucun autre domaine d’activité n’est autant que l’agriculture considéré comme une propriété collective – aucun autre secteur n’est autant que l’agriculture sujet à des conseils, des avis, des convictions des uns et des autres sur que ce qu’il faut faire ou ne pas faire pour exercer le métier – la société française est riche en conseillers agricoles amateurs, et en experts
autoproclamés qui tiennent à expliquer aux agriculteurs comment ils doivent travailler – la plupart du temps de façon pacifique, mais parfois à l’extrême par la violence, les agriculteurs du Tarn le savent bien – On peut le déplorer, mais c’est le contexte social actuel, et il faut en tenir compte, sans se laisser envahir mais en écoutant les attentes sociétales. Il y a des réponses à cela, difficiles et partielles, des réponses de fond, des actions de communication à long terme. Nous devons y travailler.


Enfin, la chambre régionale a changé de tête ce 1er avril avec l’arrivée d’un nouveau directeur ?
Notre directeur, Jean Simondon, a fait effectivement valoir ses droits à la retraite. Il a été remplacé par Yves Cantenot, actuel directeur de la chambre de Haute-Saône. Ce dernier pilotera la phase transitoire avant la nomination par le président de la nouvelle assemblée d’un directeur de chambre Bourgogne-Franche-Comté.
 

L.B.