Prédation
Les louvetiers du Jura en formation

Les 11 et 12 avril 2023, trente-trois louvetiers du département du Jura ont bénéficié d’une formation par les hommes de la brigade d’intervention mobile de l’Office Français de la Biodiversité basée à Gap. 

Les louvetiers du Jura en formation
Pour être au plus proche des conditions réelles d’intervention, la formation des lieutenants de louveterie s’est déroulée de nuit.

Tenant compte de la présence permanente du loup sur le massif jurassien, l'Etat a souhaité préparer la saison 2023 pour anticiper un maximum de difficultés liées à la prédation d'une espèce protégée sur un élevage extensif de qualité constitutif du territoire. Dans ce cadre, différentes actions ont été entreprises, parmi lesquelles le recrutement de nouveaux louvetiers et la formation de l'ensemble des louvetiers en exercice dans le département aux techniques de mise en œuvre de tir de défense contre le loup (Canis lupus) dans de bonnes conditions de sécurité.

Cette formation s'est déroulée les mardi 11 et mercredi 12 avril 2023. Trente-trois louvetiers seront cette année en fonction dans le département, soit neuf de plus que fin 2022. Cette augmentation du nombre de louvetiers est destinée à accroitre la capacité de défense des troupeaux à l'échelle du département, la DDT gérera la constitution des binômes entre anciens et nouveaux louvetiers pour permettre le compagnonnage des équipes.

Quatre agents de la brigade mobile d'intervention de l'OFB (basée à Gap et dédiée depuis 2015 aux grands prédateurs lynx, loup et ours) ont assuré cette formation, en 2 groupes. La chambre d'agriculture a été invitée et le président des JA a pu assister à la formation pratique le mercredi 12 avril. Le préfet et le président du Conseil départemental s'étaient eux joints au groupe du 11 avril.

La théorie et la pratique

La formation s'est déroulée en 2 phases. La première théorique, d’une durée de 2h30, sur des rappels du cadre réglementaire, la biologie du loup, les critères d'identification de l’espèce, l'aide que peut apporter la caméra thermique, les principes de manipulation des armes, l'obligation de reconnaissance sécuritaire diurne (zones de danger, sentiers, routes, habitations, bâtiments, bivouacs), et les aspects liés à la sécurité et à l'organisation des missions et des équipes observateur / tireur. La seconde partie, de 2h30 aussi, s’est déroulée en deux ateliers pratiques sur le terrain d'une ancienne carrière : manipulation des armes (en déplacement, au poste), estimation des distances à la caméra thermique (vérification avec télémètre) et des mises en situation de tir coordonné sur cibles (observation/identification/éclairage/tir).

Sur la partie pratique, les louvetiers devaient concrètement décider ou non de tirer sur une cible, dans un délai contraint (3 à 5 secondes représentant le temps disponible en situation réelle), en prenant en compte l'environnement. Des 'pièges' (toile de tente posée derrière une cible, gilet fluorescent accroché à une autre) étaient prévus. Cet exercice a permis de faire prendre conscience de la difficulté de ces tirs, qui ne doivent être effectués que lorsque toutes les conditions de sécurité sont strictement remplies, du niveau de stress engendré par la situation, des limites des caméras thermiques et de leur complémentarité avec les matériels plus classiques. 

L'ensemble des participants ont été très satisfaits de cette formation et des échanges qui ont eu lieu.

Les tirs de défense pour protéger les troupeaux ne peuvent avoir lieu que sur arrêté préfectoral (photo Loïc Pinseel – FlickR).