Machinisme et viticulture
Métier doublement passionnant

Beaucoup de jeunes sont passionnés de matériels agricoles. Mais pas que. Les mêmes peuvent également être passionnés par la viticulture et ses techniques. Les deux sont d'ailleurs en plein renouveau, allant de l'agronomie aux nouvelles technologies. Pour répondre à ces besoins forts, exprimés par les employeurs, le lycée René Cassin à Mâcon et le lycée viticole de Davayé se sont associés pour lancer à la rentrée 2019 un "nouveau" BTS techniques et services en matériels agricoles (TSMA). Succès et emplois garantis !
Métier doublement passionnant

A quoi reconnaît-on les métiers en tension ? Lorsque tous les constructeurs de la région et tous les principaux concessionnaires sont non seulement partenaires d'une formation mais en plus, demandent d'ores-et-déjà à ce que la nouvelle formation accueille plus de participants avant même son lancement ! Ces partenaires ont d'ailleurs déjà l'habitude de « venir chercher directement les meilleurs avant même la sortie du lycée », rappelaient nombre d'entre eux.
Le proviseur et le directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques du lycée René Cassin à Mâcon et le directeur du lycée viticole à Davayé, respectivement, Claude Roger, Olivier Reviron et Jean-Philippe Lachaize, en sont parfaitement conscients et aspirent à répondre au plus vite aux demandes des employeurs locaux. « Nous sommes toujours au service d'une profession ». Pas étonnant que la région Bourgogne Franche-Comté soutienne ce « nouveau » BTS TSMA, comme le rappelait le conseiller régional, Stéphane Guiguet. Ce BTS TSMA est en réalité la spécialisation accrue en viticulture d'un BTS existant.


Fortes compétences


Une formation qui s'est imposée après un diagnostic des deux établissements Mâconnais auprès des professionnels. « La viticulture s'est largement mécanisée – épampreuse, effeuilleuse, écimeuse, releveuse, pulvés, machine à vendanger...- avec des technologies de plus en plus sophistiquées », rappelait Olivier Reviron. Et d'égrainer tour à tour, la mécanique, l'électrique, l'électronique, l'hydraulique... les nouvelles technologies numériques et certainement demain, robotique ou autres capteurs intelligents. Le métier de technicien de maintenance ou de service après-vente est donc en perpétuel progrès et nécessite un socle de base solide. « Y compris en terme de relation client », rajoutait Jean-Philippe Lachaize qui citait également d'autres matières qui seront enseignées telles que l'agronomie, l'anglais technique ou encore la conduite de projet. Autant de compétences préfigurant la possibilité d'évoluer dans le temps pour aller, avec l'expérience, vers des métiers d'organisation au sein des entreprises ou autres missions d'encadrement de personnels et de management. « La maquette pédagogique se répartie à 50-50, soit 2,5 jours à Cassin et 2,5 jours à Davayé, avec possibilité de logement. Et surtout, on ne part pas de zéro au contraire, nous avons déjà la chance d'avoir des professeurs expérimentés », insiste-t-on des deux côtés.


Des jeunes motivés !


Pas question pour autant d'être « élitiste », au sens scolaire, en matière de recrutement mais toujours et surtout privilégier des « jeunes motivés ». Ces derniers sont bien souvent plus matures pour des formations concrètes. Le seul impératif est d'avoir un bac professionnel, technique ou général. Il est possible de signer un contrat d'apprentissage jusqu'à 30 ans, rappelle la directrice du CFA de l'Education Nationale, présente à cette occasion.
Douze places sont ouvertes pour la rentrée 2019. Le BTS est pour l'heure ouvert un an sur deux. Mais le succès annoncé, avec le bouche à oreille et de bons conseils d'orientation, pourrait vite le pérenniser. Car déjà quatre contrats en alternance sont « ficelés » avec des accords de principe de la part d'entreprises. Deux autres sont en bonne voie. Rien qu'en Bourgogne, 21 propositions de contrat d'apprentissage sont déjà recensées. La zone de recrutement – comme de rayonnement futur – est large : Vaucluse, Alsace, Chalon, Digoin... les jeunes postulants aiment la mécanique et ont des liens avec la viticulture ou aimeraient en avoir.
Un « bon » technicien issu de cette formation peut espérer dès sa sortie gagner près de 2.000 € mensuel. Le tout, en ayant le choix de l'entreprise, du lieu et en assouvissant ses passions, machinisme et viticulture. Que demander de plus : jeunes, enseignants, entreprises, viticulteurs, économie, région... tout le monde sera gagnant !