BILAN METEO DE JANVIER
Janvier, un mois de tous les records

En janvier, les pluies ont été très abondantes, de deux à trois fois la normale, dans un air extrêmement doux pour la saison, dominé par un flux océanique. Dans les bassins du Doubs et de la Saône, les inondations liées aux crues de ces deux rivières ont été notables.
Janvier, un mois de tous les records

L'année 2018 commence par une anomalie climatique « extraordinaire ». Le mois de janvier, d'un point de vue météorologique, cumule plusieurs records. C'est d'abord, le mois de janvier le plus chaud depuis 1900 avec des températures supérieures à la normale de 3,3 °C, devant janvier 2014, 1988 et 1936 qui affichaient un excédent de + 2,7 °C. C'est, par ailleurs, un mois où des records de précipitations ont été battus dans l'Est de la France avec de fortes pluies sur la Haute-Marne et les Alpes où Bourg-Saint-Maurice a enregistré l'équivalent de 6 mois de pluie à Paris. Les records d'enneigement au-delà de 1800 m sont pulvérisés avec jusqu'à 4 mètres de neige par rapport au sol dans les massifs du Mont-Blanc, de la Vanoise, de la Haute-Maurienne et de la Tarentaise. C'est aussi le mois où le déficit d'ensoleillement est très fort, supérieur à 50 %, dû à la grisaille persistante sur la zone Centre-Est. Enfin, à l'échelle du pays, ce ne sont pas moins de trois tempêtes qui ont traversé la France : Carmen le Jour de l'an, Éléanor le 3 janvier, et David le 18 janvier. Le Sud-Est n'a pas été concerné par ces événements climatiques concentrés sur la partie Nord-Ouest de la France.


Des températures printanières


Pour la partie Centre-Est de la France, sur les zones Bourgogne, Rhône-Alpes et Jura, la douceur a été très marquée aunord d'une ligne Annonay-Chambéry où les températures mensuelles moyennes laissent apparaître un écart à la normale de + 4 à + 5 °C. Certaines journées de janvier ont atteint des températures conformes aux normes du mois d'avril ! Ainsi, à Lyon, Mâcon, Lons-le-Saunier, Dijon, Ambérieu ou encore Chambéry, les cumuls de températures en base 0°C sont deux fois supérieures à la normale.
Du côté des précipitations, après une année 2017 très sèche, il y a longtemps que l'on n'avait pas vu des rapports cumul mensuel sur la normale aussi élevés sur la zone Rhône-Alpes, Bourgogne et Jura. Si les stations météorologiques de la périphérie de Rhône-Alpes, telles Saint-Étienne, Lanas et Montélimar au sud et Thonon, ont enregistré les plus petits cumuls en janvier, les quantités d'eau sont déjà notables avec presque deux fois le volume d'eau d'un mois de janvier normal. Ainsi, il est tombé 60,7 mm à Saint-Étienne pour une normale de 33 mm, à Thonon le cumul de janvier atteint 120 mm contre une normale de 67 mm, à Montélimar et Lanas, c'est quasiment le double. Six stations affichent des cumuls d'eau proches ou supérieurs à 2,5 fois la normale, comme à Dijon (125,7 mm pour 54 mm), à Lyon (114 mm pour 48 mm), aux Sauvages (144 pour 57 mm), Chambéry (257 mm pour 99 mm) ou encore à Mâcon (143 mm pour 53 mm). Et enfin, il y a la station qui pulvérise un record avec 357 mm pour une normale de 99 mm, Bourg-Saint-Maurice a reçu 3,6 fois la normale.


Les rivières en crue


Ces fortes précipitations sur l'Est de la France ont provoqué la crue de la Seille et du Doubs en amont de la Saône, provoquant sur les dix derniers jours du mois de puissants phénomènes de crues en amont de Lyon. Le val de Saône et les terres agricoles alentours entre Lyon et Chalon-sur-Saône ont par exemple été fortement impactés par les débordements de la Saône en crue. Les cumuls du mois de janvier permettent de faire remonter les cumuls de précipitations de la période hivernale car il n'avait pas beaucoup plu depuis le mois septembre.
Les stations météo du bassin lyonnais, des monts du Lyonnais et de Grenoble se rapprochent de la normale. Sur l'Est lyonnais, il ne manque plus que 35 mm pour atteindre la normale depuis septembre. À Mâcon, Dijon, Ambérieu ou Lons-le-Saunier, les cumuls de précipitations sur la période de recharge des nappes phréatiques sont repassés dans l'excédentaire. Cependant, malgré ces pluies abondantes, il manque toujours 44 % des millimètres d'eau à Lanas, 43 % à Montélimar ou encore 37 % à Saint-Étienne. 

 

Camille Peyrache