Après-midi « Bien-être au travail »
Soulager les efforts physiques et améliorer les conditions de travail
Une trentaine d’agriculteurs étaient réunis le jeudi 7 décembre pour une après-midi consacrer au bien-être au travail ou comment soulager les efforts physiques et améliorer les conditions de travail !
Organisé par le GVA de Champagnole et accueilli par les associés du Gaec des Quatre Vents à Vannoz, beaucoup d’échanges ont eu lieu autour d’un café, d’un vin chaud et de quelques gourmandises chocolatées. Quand l’on parle bien-être, il faut le penser jusqu’au bout !
Plancher mobile et exosquelette pour soulager le travail en salle de traite
La visite commence par la présentation de la salle de traite qui comporte 2*12 postes en TPA (traite par l’arrière). Carmen Grappe, une des associés, témoigne : « Chaque traite dure 2 heures en comprenant le temps de lavage et elle est toujours réalisée à deux pour optimiser le temps de travail. Le double plancher mobile était une évidence du fait des différences de taille entre les associés et la présence de nombreuses personnes pouvant intervenir sur la traite (salariés, apprentis, service de remplacement, etc.). »
David Noël, conseiller à la MSA Franche-Comté, rappelle que la traite c’est la répétition d’un mouvement vertical du bras et donc d’un travail soutenu pour l’épaule. En effet, pour un troupeau de 60 vaches, entre le lavage des quatre trayons, la mise en place de la griffe et le trempage, c’est un mouvement répété pas loin de 1200 fois pour une seule traite !
La hauteur du quai de traite est donc importante pour limiter les efforts, ni trop haut pour ne pas avoir à soulever exagérément les bras, ni trop bas pour ne pas avoir à se pencher pour distinguer les trayons. Le prix pour un plancher mobile posé est actuellement de l’ordre de 17 000€ pour une salle de traite en 2*8 EPI.
L’exosquelette est également un équipement qui permet de soulager les épaules en aidant à repousser le bras vers le haut. Il en existe différents modèles avec des système à ressort ou à tige, plus ou moins rigide, avec un soutien ou non de la colonne vertébrale. Que ce soit en préventif ou en curatif, il est important de pouvoir les tester afin de sélectionner le plus adapté au besoin. Il faut compter un investissement de l’ordre de 5 000€ pour s’équiper.
D’autres équipements pour améliorer les conditions de travail
La salle de traite n’est pas le seul endroit où la pénibilité du travail physique peut être soulagée. Le Gaec a également investit dans un taxi à lait et plus récemment un robot racleur à lisier.
Le taxi à lait, présenté par David Grappe, un associé du Gaec des Quatre Vents, est un équipement dont il ne se passerait plus ! Avec l’élevage des génisses ce n’est pas moins de 350 kilos de lait qui sont transportés matin et soir. Le taxi à lait a fortement réduit la pénibilité de l’exercice mais c’est également un gain de temps et une amélioration de la santé des veaux. En effet, le lait chauffé est toujours servi à la même température (47°C) ce qui limite les problèmes digestifs des jeunes animaux. Il faut compter un investissement de près de 10 000€ pour ce genre d’équipement.
Le GAEC s’est également équipé récemment d’un robot racleur à lisier pour un investissement de 34 000€ avec pour objectif un gain de temps pour les associés. « Le trajet du robot est enregistré et les horaires de passages sont programmés au période où les vaches sont au repos. Les horaires des repas sont à éviter pour ne pas les déranger » précise Maxime Grappe, le troisième associé du Gaec. Le reste du temps le robot rejoint une cabane à côté du bâtiment construite pour le protéger du gel. Le robot est entièrement autonome. Les exploitants en sont pour l’instant entièrement satisfait et le troupeau s’y est bien adapté.
Julie Petiteau
Conseillère à la Chambre d’Agriculture du Jura
Animatrice du GVA de Champagnole-Salins
Présentation de la ferme
Le GAEC des Quatre Vents est composé de 3 associés, 1 salarié et 2 apprentis. Une main d’œuvre importante pour gérer les 315 ha dont 10 en céréales que comporte cette exploitation. Engagé dans la filière de lait à Comté, le GAEC produit 1 million de litres de lait pour un troupeau de 126 vaches et élève également l’ensemble des génisses nées sur la ferme.
Bon à savoir
La MSA propose des aides financières pour les équipements, l’éligibilité est d’une fois tous les cinq ans pour une exploitation et les montants vont de 250 à 3 000€. A noter que les exosquelettes ne rentrent pas dans les équipements admissibles à l’aide.