Vins du Jura / Le Comité interprofessionnel des vins du Jura (CIVJ) a élu Jean-Charles Tissot comme président lors de son assemblée générale qui a eu lieu lundi 5 juillet au Château Pécaud à Arbois.
« Quelle année 2020 !! Elle n’a pas été euphorique. Elle fut compliquée à tous les points de vue : économique, sanitaire, climatique… », a résumé le président sortant Franck Vichet. A cause de la crise du covid qui dure depuis maintenant 15 mois, beaucoup d’activités ont été reportées, comme les salons, les dégustations estivales et la percée du vin jaune 2021 à Cramans. De nombreux salariés ont dû être placés en chômage partiel. Le poste de directeur a longtemps été vacant avant qu’Olivier Badoureaux ne soit recruté.
« Ce mandat a été humainement complexe, avec un turn-over élevé parmi les salariés de l’interpro. Il était impossible d’avoir une vision à long terme. Ce qui m’a le plus embêté, c’est le manque de collectif, nous n’arrivons pas à tisser des liens. Nous devons être unis, en particulier sur les dossiers climatiques. Je ne pensais pas le dire mais je suis content de finir, » a poursuivi Franck Vichet avant de souhaiter « bon courage » à son successeur.
Pression administrative
Jean-Charles Tissot connaît la fonction puisqu’il a déjà été président du CIVJ de 2010 à 2018. « J’aime le vignoble du Jura, j’ai à cœur de faire avancer les choses. Mais je partage une partie du pessimisme de Franck Vichet : il est indéniable qu’il y a moins de monde dans les collectifs, ce que j’explique par une pression administrative et sociétale de plus en plus forte contre laquelle il va falloir se défendre sinon c’est la mort des exploitations familiales. » Le nouveau président prend l’exemple des traitements de la vigne qui doivent tenir compte des vents, de la pluie, du voisinage, des cours d’eau, des abeilles, des zones de non-traitements, des délais de rentrée, etc. « Il y a une pesanteur sur la durée d’instruction des dossiers administratifs. Quand je suis arrivé en 2009, il fallait trois mois pour monter un dossier, maintenant ça peut prendre jusqu’à trois ans. Dans le projet de cité des vins, je ne sais pas si je poserai la première pierre au cours de mon mandat. »
Point plus optimiste, Jean-Charles Tissot a accepté la présidence car des jeunes viticulteurs jurassiens s’impliquent de plus en plus dans le collectif. Il compte aussi travailler avec la Société de viticulture du Jura (SVJ) et sa nouvelle équipe sur le changement climatique.
Autre chantier sur lequel il compte se pencher : l’augmentation du prix du foncier. « C’est à la fois un bon signe et à la fois inquiétant car il va falloir défendre le modèle familial. C’est ce qui fait la richesse de notre vignoble. Aujourd’hui, même les puissants du secteur ne peuvent plus suivre lors de ventes de vignes. Nous avons besoin de tout le monde, des viticulteurs mais aussi des élus, car l’avenir du vignoble va se jouer dans les années qui viennent. »
SC
Le nouveau bureau du CIVJ
Jean-Charles Tissot, président
Arnaud Van Der Voorde, vice-président
Benoit Badoz, trésorier
Anne Laure Petit, secrétaire
2020, année numérique pour les vins du Jura
La plupart des animations et événements ayant été annulés, le CIVJ a profité de cette année pour développer sa présence sur internet. Un effort a été apporté à la qualité des publications sur les réseaux sociaux, ce qui a porté ses fruits puisqu’elles ont été consultées 604 000 fois. Le nombre d’abonnés des différentes pages du CIVJ a lui aussi augmenté.
En partenariat avec l’interprofession du Morbier, des lives instagram avec des influenceurs ont été mis en place pour diffuser des recettes. Des opérations ont aussi été réalisées avec Vinsta, le média numérique du vin, qui communique désormais sur la route des vins du Jura, sur les différents cépages du vignoble et distribue des recettes et des accords mets-vins.
Un nouveau site internet a été développé, doublé d’un extranet pour les viticulteurs. Là encore, l’étude des statistiques a démontré que le grand public était avant tout intéressé par les recettes, les accords mets-vins et le guide des vins du Jura. Un pic de fréquentation est observé à l’occasion des différentes fêtes : Noël, Pâques, fêtes des pères et des mères…
Au niveau des médias traditionnels, les vins du Jura ont suscité 218 articles dont 74 dans la presse nationale. Un chiffre en augmentation de 17% par rapport à l’année dernière.