
Donner une valeur forte à l'AOC Jura : l'enjeu n'est pas nouveau et la société de viticulture du Jura s'y investi depuis de nombreuses années. Alain Baud, l'un des trois vice-présidents de la dite société l'a rappelé lors de la récente assemblée générale qui s'est tenue en salle des fêtes de Bréry. Pour lui, le renforcement de cette AOC est un socle commun sur lequel tout le monde de la viticulture jurassienne doit s'appuyer. Et il donne comme exemple la protection du « vin de paille » qui a fait l'objet d'une procédure contre une appellation de vin paillé en Corrèze et qui fera encore l'objet de toutes les attentions des producteurs jurassiens...
Mobilisés contre la flavescence dorée
Autre cheval de bataille de la société de viticulture, la lutte contre la flavescente dorée, un véritable fléau qui est apparu sur le vignoble jurassien en 2016, suite à une large opération de surveillance collective. Deux foyers avaient été identifiés sur les communes d'Arbois et de Montigny-les-Arsures et 28 parcelles étaient touchées, soit une dizaine d'hectares environ.
La maladie progresse très rapidement, d'où la nécessité de se mobiliser dans la lutte.
Le préfet du Jura a pris un arrêté qui définit trois zones. La première couvre quelque 120 hectares, sur les douze communes de l'AOC Arbois. Là, les pieds infectés doivent être arrachés, les vignes traitées et les nouveaux plants traités à l'eau chaude. Et la surveillance sera totale !
Les 300 hectares de vignes de la deuxième zone (autour d'Arbois) seront traités avec deux larvicides et uj insecticide optionnel, pour les pieds en conventionnel. Idem pour les vignes bios, mais avec des produits homologués en bio.
Le reste du vignoble fera l'objet d'une surveillance par tiers de sa surface. Mais cette prospection pourra se développer en fonction de l'évolution de la situation.
Cesmesures concernent également les particuliers et amateurs qui possèdent ou louent quelques rangs de vigne. Ils pourront faire appel à des prestataires de services et auront accès aux produits phytosanitaires utilisés par les professionnels.
Enfin, une attention particulière sera portée sur les plants sauvages car, l'expérience d'autres vignobles l'a montré, la contamination peut reprendre très rapidement si rien n'est fait sur ces plants sauvages.
L'organisation de ce réseau de surveillance va demander une mobilisation des bonnes volontés, tout comme le traitement des parcelles atteintes où le service régional de l'alimentation effectuera de nombreux contrôles.
Daniel Cousin, le directeur de la société de viticulture a également évoqué des pistes techniques qui correspondent aux besoins identifiés dans le travail des groupes filière depuis quelques années. Selon lui, « Promouvoir une viticulture économiquement et écologiquement durable par une utilisation des intrants au plus près du strict nécessaire, compatible avec un revenu et une qualité de produit quel que soit l'itinéraire technique choisi, répond à différents enjeux : le maintien d'un potentiel de production (travaux sur le matériel végétal, sélection clonage, production de bois greffables, suivi des maladies du bois...), l'accompagnement du viticulteur dans ses analyses de sols, le soutien aux démarches économes en intrants, l'animation de groupe de terrain... »