Former les futurs responsables du monde agricole, leur permettre de mieux comprendre leur environnement, de rendre du recul par rapport à leur exploitation afin de s'investir dans différents organismes professionnels ou locaux : telle est la finalité d'Avenir-Formation, la formation que Jeunes Agriculteurs propose depuis quelques années !obtenant à ses futurs cadres.
En Bourgogne Franche-Comté, huit JA l'ont suivie depuis le mois de novembre dernier. Sébastien Colin et Vincent Monnier de Bief-des-Maisons, Jérôme Benoit de Sainte-Agnès et Maxime Bouchard de Belleherbe (Doubs) étaient de cette promotion qui vient d'achever son cycle de cinq modules par une visite des institutions européennes à Bruxelles.
Le point d'orgue d'un cycle qui avait débuté quelque part dans le Haut-Jura, du côté du Lac-des-Rouges-Truites où Michel Guglielmi, l'ancien directeur général de l'Isara de Lyon, était venu parler de la problématique agricole à l'échelle de l'Europe, donner sa vision de ce que serait la nouvelle politique agricole commune. Puis c'est Laurent Poirier, du Ceja, qui les a retrouvés pour évoquer le fonctionnement des JA au niveau européen, les enjeux de la politique européenne et sa vision des institutions communautaires...
De quoi mettre l'eau à la bouche des participants qui ont choisi de terminer leur cycle par un déplacement «hors des frontières». «Nous voulions voir autre chose, rappelle Sébastien Colin, découvrir d'autres systèmes de cultures. La seule contrainte que nous nous étions fixée était de ne pas prendre l'avion...»
Un coup de pouce d'Arnaud Danjean, le député européen, leur a permis de concrétiser leur projet. Et c'est à Bruxelles qu'ils se sont retrouvés, aux premiers jours du printemps. Dans une capitale envahie par un festival de brasserie par lequel ils se sont offert un détour...
Des débats en commission agricole
Pour ce qui est des choses sérieuses, c'est au Parlement que le groupe a rencontré Arnaud Danjean, leur «parrain» et son collègue savoyard Michel Dantin, membre de la commission de l'agriculture et du développement rural. Ils ont assisté aux travaux d'une commission sur l'agriculture où siégeait José Bové. On y a parlé de sujets aussi variés que le bien-être animal, les ventes d'antibiotiques par les vétérinaires ou la maladie qui décime les oliviers.... «Une maladie extra européenne qui a été importée avec les plants d'oliviers, se souvient un des Jurassiens. On la constate, elle dure et on continue d'importer des plants malades... José Bové a demandé que ces importations soient suspendues.»
Son camarade se veut plus «politique». Il parle des clivages gauche-droite qu'il trouve «moins marqués qu'au niveau national» ou encore de l'attitude du député Front National «qui vote systématiquement contre et qui ne propose rien... Un député qui ne sert à rien et qui ne va pas défendent la profession agricole !».
Le troisième JA estime que, «dans les discussions, l'aspect économique prend souvent le dessus sur l'aspect écologique des dossiers...».
Ces considérations exprimées, tous se retrouvent sur le fait que «cette séance était une expérience qu'il fallait vivre...». Et qu'elle leur a donné envie de s'impliquer encore plus dans le syndicalisme, de réunir des «informations crédibles» et de les faire remonter auprès d'un élu comme Arnaud Danjean dont, au passage, ils saluent la disponibilité... Ils ont conscience que leur seule ambition doit être de défendre leur métier, sa richesse, de conserver des valeurs qu'ils ont appréciées encore plus en ayant l'occasion de les comparer à d'autres... Ils parlent ici du modèle de la filière comté et des AOP.
Des valeurs sur lesquelles ils ont eu tout le loisir de réfléchir et de discuter lors d'un dernier passage au festival des brasseries. Petite anecdote : ils y ont appris, qu'en Belgique, les déclarations Pac devaient être déposées pour le 31 mars... De quoi lever sa chope à l'efficacité de l'administration royale !
