Mission calamités
Un état des lieux des calamités "sécheresse"

Pour répondre à la demande de reconnaissance de calamité agricole « sécheresse » la DDT du Jura organise des journées d’enquête sur le terrain… Etat des lieux et bilan fourrager au Gaec Alpy à Communailles, sur le plateau de Nozeroy.

Un état des lieux des calamités "sécheresse"

Dans le cadre d’une demande de reconnaissance de calamité agricole « sécheresse », la direction départementale des territoires du Jura organise six journées de mission d’enquête, sur différents secteurs du département. Xavier Brizet-Jacquard de la DDT du Jura, accompagné de Jean-Marie Curtil, technicien de la chambre d’agriculture du Doubs se sont rendus au Gaec Alpy, à Communailles-en-Montagne où ils o nt été reçus par Joël Alpy et son fils Rémy, deux des trois associés du Gaec. Ce en présence de Jean-Baptiste Alpy, représentant de la chambre d’agriculture du Jura et de Rémy Delacroix, pour la FDSEA du Jura.

La présentation de l’exploitation et de son bilan fourrager sur l’année 2020, c’est Rémy, le fils, qui s’y colle… sous le regard de son père. 

En prenant en compte les surfaces et les besoins du troupeau, il justifie d’un taux de perte compris entre 25 et 30% selon les zones et la nature des sols. Il l’explique par le printemps tardif, sec et froid, des périodes d’arrêt de la pousse de l’herbe en été et une pluie qui est arrivée avec trois semaines de retard. Conséquence « tout le monde a donné de bonne heure » alors que la récolte avait été bonne ! Chez les Alpy c’était le 6 août.

Quelques chiffres sur la récolte d’herbe : 70 hectares de fauche en première coupe, 60 en deuxième coupe et 2 en troisième coupe, avec des rendements moyens de 3 tonnes à l’hectare pour les foins, 1,38 tonne pour les regains et 1,26 tonne pour la troisième coupe. Soit un total de 210 tonnes de foin et 83 tonnes de regain nécessaire pour les 63 laitières et la relève de 62 génisses. A partir du 6 aout et jusqu’au 31 octobre, les vaches ont été complémentées à hauteur de 9 kilos par jour et par tête.

« Il ne restait, au 1er novembre, que 155 tonnes de foins et 69 de regains en stock. Tout en sec. Les associés n’ont pas acheté de foin ni prévu de paille alimentaire. Une récolte d’herbe qui devra couvrir les 150 jours de l’hivernage… « C’est un minimum » pour Joël et Rémy Alpy qui tablent sur une consommation qu’ils estiment à environ 180 tonnes ».

Ce qui leur permettra, en productivité, d’atteindre les 451 000 litres de droits à produire. La moyenne laitière est de 7 200 litres par vache et le lait livré à la fruitière du Plateau de Nozeroy leur est payé à un prix moyen de 598 euros/tonne.

 

Les ravages des campagnols et sangliers

Venu en voisin, Rémy Delacroix, le représentant de la FDSEA du Jura, a soulevé la problématique des sangliers qui s’est ajoutée à celle de la sécheresse. Elle est apparue sur le secteur il y a deux ans et n’a cessé de se développer. A Communailles, l’exploitation Alpy avait été « un peu touchée en 2018 ». Mais cette année, ce sont plusieurs parcelles qui ont été ravagées et il a fallu ressemer quelques huit hectares d’herbe. Ce qui amène le représentant syndical à affirmer que « Demain on sera mort, avec ces calamités et avec l’évolution du climat, si on ne fait pas de culture d’herbe ! Nous devons nous adapter au changement climatique… ». Autre fléau, celui du retour des campagnols « qui arrivent plein pot ! c’était tout noir à la Vrine et les luzernes sont pas mal attaquées parc ces campagnols… ». 

Rémy Delacroix évoque également la fermeture des frontières de l’Afrique du Nord pour l’export des génisses qui conduit certains éleveurs à moins élever…

Quant aux associés Alpy, ils ont déjà réfléchi à certaines pistes qui leur permettraient de moins subir les aléas de ces calamités. Ils parlent de semer quelques hectares supplémentaires en luzerne à pâturer, voire d’agrandir un bâtiment pour le stockage d’excédents.

Pour eux, les achats de fourrages n’ont pas été envisagés…  Il est vrai que les prix pratiqués actuellement sont plutôt dissuasifs : 180 euros/tonne pour le foin, 235 euros/tonne pour le foin de luzerne et 135 euros/tonne pour la paille…

 

M.R.