Maïs grain
Du maïs épi pour les laitières

Au Gaec de l’Impasse, à Vilory, une ancienne cueilleuse à maïs épis a été remise en service. Objectif : économiser le séchage et faire un aliment fermier bon marché.

 

Du maïs épi pour les laitières

30 septembre 2020. C’est une antique mécanique, qui rappelle les 30 glorieuses et les années prospères du développement agricole. Une cueilleuse à maïs épis à becs tirée par un petit tracteur évolue dans une belle parcelle de maïs de Vilory, en Haute-Saône. Les épis entiers, happés par les becs cueuilleurs, se voient libérés de leurs enveloppes par des lanières de caoutchouc épais, en rotation sur un tapis de triage, avant d’être acheminés par le convoyeur jusqu’au panier. Cette année, la remise en route n’a pas été simple… des conditions météorologiques humides ont un peu compliqué le travail de récolte, mais une fois les derniers réglages effectués, la machine tourne ! « Elle appartenait à mon beau-père, qui l’avait achetée à un autre agriculteur du côté d’Andelarre, je n’étais pas encore né… », explique Alexis Villatte, salarié du Gaec de l’Impasse à Vilory, en Haute-Saône. « Cette cueilleuse à maïs épis date de 1962. On n’a jamais vraiment arrêté de s’en servir, notamment pour fabrique de l’aliment pour nos taurillons, mais cette année il a quand même fallu la réviser à fond et changer un arbre à came, pour 800 €. »

Révision complète

Le Gaec de l’Impasse est un élevage laitier qui produit du lait pour la filière gruyère IGP. Les aliments fermentés ne sont pas autorisés sur l’exploitation, et le maïs grain permet d’augmenter la densité énergétique de la ration sans recourir à des achats extérieurs. « Nous élevons 70 vaches laitières, en pâturage tournant, et avec une ration hivernale basée sur le foin et le regain. Avec le maïs épi que nous récoltons, une fois égrainé et concassé avec de l’orge et du triticale produits sur l’exploitation, nous produisons un aliment concentré bon marché, qui permet d’augmenter le taux butyreux, un critère important pour la transformation en gruyère. », poursuit Alexis Villatte.

Outre la satisfaction de voir fonctionner un antique matériel, l’éleveur apprécie aussi le gain économique. « On récolte à peu près 1,5 ha en une journée de travail… mais le principal avantage, c’est que les épis de maïs défaits de leurs enveloppes sont ensuite séchés à l’air libre, ce qui nous permet d’économiser un séchage forcé, et d’être certains que c’est bien notre maïs que nos vaches vont manger. Le cahier des charges de l’IGP Gruyère est assez exigeant sur les aliments que nous pouvons distribuer : les maïs OGM ne sont pas autorisés. »

Principal inconvénient, outre le débit de chantier assez lent, la machine ne peut fonctionner que par temps assez sec, sous peine de bourrage. « Nous sommes tributaires de la météorologie, reconnait Alexis Villatte. Depuis une semaine, nous n’avons rien pu faire et on attend la prochaine fenêtre pour rentrer dans une nouvelle parcelle. »

AC