Sécheresse
Le Jura aura-t-il droit aux calamités sécheresse ?

La sécheresse de cet été a touché tout le département. Mais l’impact sur les bilans fourragers sera-t-il suffisant pour pouvoir prétendre au dispositif des calamités fourrages cette année ?

Le Jura aura-t-il droit aux calamités sécheresse ?

A la demande de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, la DDT mène actuellement une enquête de terrain auprès de 30 éleveurs répartis sur tout le territoire, maintenant que la pousse de l’herbe est terminée. Lors de ce tour du Jura, les agents de la DDT accompagnés par un technicien de la chambre d’agriculture et des responsables professionnels locaux de la FDSEA, recensent toutes les données permettant d’évaluer le bilan fourrager par rapport à une année normale : quantité de foin, de regain, d’ensilage, aliments et fourrages achetés, reports de stocks de l’année précédente, surconsommation de fourrages secs ou verts l’été… A cela s’ajoute des questions sur d’éventuelles baisses de quantité de production ou de qualité. Si les résultats définitifs de cette enquête seront connus en fin de semaine prochaine, des premiers enseignements peuvent déjà être tirés.

L’impact sécheresse renforcé par la hausse des charges

Tout d’abord, l’impact de la sécheresse est réel sur les exploitations avec des baisses de productions laitières, et sans les stocks restants de l’année 2021, beaucoup d’exploitations seraient en difficultés pour nourrir les animaux ce qui n’est heureusement pas le cas. Ensuite, les agriculteurs jurassiens ont intégrés dans leur gestion d’exploitation les évolutions climatiques et mettent souvent en place des choses pour diversifier les ressources de fourrages avec plus ou moins de réussite (récoltes plus précoces et plus tardives avec séchage ou enrubannage, mise en place de méteils fourragers ou cultures dérobées, achats ou stockages préventifs de fourrages, adaptation de la ration en fonction des stocks, optimisation de la fertilisation des prairies, irrigation des maïs ensilés pour assurer la ration de base des animaux, implantation de prairies temporaires plus résistantes…). Enfin, la hausse globale des charges sur les exploitations renforce l’impact des déficits fourragers 2022 notamment chez les jeunes installés. L’accès au dispositif des calamités agricoles pour les éleveurs jurassiens semble donc nécessaire et justifié pour FDSEA/JA. Nous saurons donc d’ici le 9 décembre, date du prochain comité national de gestion des risques agricoles, si tout ou partie du Jura pourra bénéficier de ces aides sollicitées par le syndicalisme.

PE.Brunet