Sanitaire BVD
Haro sur la BVD

Le plan collectif d'éradication de la BVD a été lancé lors de la dernière assemblée générale du Groupement de défense sanitaire du Jura.
Haro sur la BVD

 

Lors de l'assemblée générale du GDS du Jura, il fut bien sûr question de régionalisation avec le projet annoncé d'une fusion des GDS bovins franc-comtois « à échéance de quelques années » (lire notre édition du 7 novembre). Mais le sujet qui soulève l'intérêt des éleveurs à plus brève échéance est la décision d'une action d'envergure : un plan massif d'éradication de la BVD qui sera lancé en 2015 sur le Grand Est de la France. Le GDS du Jura participe à cette action collective. Côté financement, il faut savoir qu'un plan d'éradication a un coût. Actuellement le budget attribué à la BVD dans le Jura est de l'ordre de 100 000 euros par an.« Grâce à la prévoyance des conseils d'administrateurs successifs du GDS depuis sa création dans les années 50, nous avons pu rassembler 600 000 euros de fonds propres qui vont nous permettre d'entrer dans cette dynamique », indique Rémy Guillot, président du GDS.
Les éleveurs adhérents au GDS sont attachés à ce que leurs efforts réalisées en prophylaxie, qu'elle soit obligatoire ou volontaire, ne soit pas remis en cause par le comportement à risque de certains éleveurs. Deux cas précis ont été évoqués, sans donner de noms. Le directeur de DDCSPP , Erick Kerouvio, a assuré que « la règle du jeu est la même pour tous » et s'engage à trouver une solution, et si nécessaire à user de moyens plus contraignants.
D'autres sujets ont été évoqués durant l'assemblée générale : la gestion des rassemblements d'animaux et de l'export, le travail autour de la qualité du lait, le succès rencontré par les formations novatrices (tarissement, santé des veaux et antibiorésistance), les actions en liens avec le pôle élevage départemental, les sites internet du GDS Franche-Comté et de Synest permettant de retrouver les résultats d'analyses très rapidement, le déploiement de Farago Franche-Comté avec notamment une forte activité en parage. Des modules de formations au parage et à la contention devraient également être proposées en 2015, ainsi que sur le thème « L'eleveur infirmier de ses bovins ».

Le sanitaire est la clé des échanges

Daniel Cantaloube, FNGDS, intervenait au titre de la fédération européenne pour la santé animale et la sécurité sanitaire sur le thème des mouvements d'animaux dans le marché européen. « Les échanges sont intenses, complexes et concentrés sur quelques Etats membre. Mais d'autres ont pris part au marché, comme la République Tchèque, la Pologne. Le 2ème opérateur derrière la France est l'Allemagne. Dans ce contexte de concurrence, les maladies comme la BVD sont des arguments supplémentaires quand on exporte au Maghreb. La dépendance au sanitaire n'intervient pas que sur les maladies réglementées. Le sanitaire est la clé de la circulation. ». Cette intervention argumentées de nombreuses données chiffrées a interpellé le sénateur Gérard Bailly, qui souhaite qu'elle soit présentée à la commission des affaires économiques du Sénat dont il est membre.
Pour Daniel Cantaloube, il est nécessaire de protéger ce marché qui a une valeur économique essentielle pour la France. « Toutes les minutes se creuse le trou du déficit français de 116 000 euros supplémentaires. La balance commerciale des échanges de bovins vivants représente une semaine de ce trou. Les échanges sont nécessaires mais facteurs de risques. Il va falloir promouvoir notre système sanitaire à Bruxelles et exiger des garanties sanitaires solides. C'est le travail de vos GDS et des services sanitaires ».

IP