CRISE BOVINE
Accord trouvé et suspension des blocages des abattoirs

Levée des blocus, revalorisation des prix, aides de crise, plateforme export etc. Tout sur les avancées pour sortir de cette crise de la viande.
Accord trouvé et suspension des blocages des abattoirs

A l'issue d'une réunion au ministère de l'Agriculture, réunissant une quarantaine de membres de la filière viande bovine, le 17 juin, les transformateurs et distributeurs se sont engagés à revaloriser rapidement les prix payés aux producteurs. Le président de la Fédération nationale bovine (FNB) Jean-Pierre Fleury a annoncé que les transformateurs, suivis par les distributeurs s'étaient engagés à revaloriser les prix payés aux producteurs de 5 centimes le kilo de carcasse, dès le lendemain, et à réitérer ces hausses chaque semaine jusqu'à ce que les cours atteignent les coûts de production (4,5 euros le kilo de carcasse en moyenne, selon la FNB). Le président de l'interprofession bétail et viande, Dominique Langlois a précisé que les transformateurs étaient libres d'appliquer les niveaux de hausse qu'ils souhaitaient, et s'est réjouit « que le dialogue soit renoué » au sein de la filière. « C'est une réunion positive », a également commenté Xavier Beulin, président de la FNSEA. Plus tard dans la soirée, la FNB a annoncé la suspension du blocage des abattoirs, entamé dimanche. « C'est une suspension des blocages avec mise sous surveillance des opérateurs de la filière, grande distribution et industriels, pour vérifier le respect des engagement », a commenté Jean-Pierre Fleury.

 

Le Foll augmente les aides de crise et créée une plateforme export

 

A l'issue de la réunion de crise sur la viande bovine du 17 juin, le ministre de l'Agriculture a annoncé le doublement de l'enveloppe de crédits pour la prise en charge des cotisations sociales MSA, la portant ainsi à 7 millions d'euros. Elle doit ouvrir le droit à l'effacement de cotisations pour les agriculteurs en difficultés. Stéphane Le Foll a également annoncé la création, d'ici l'été, d'une « plateforme export », un partenariat public-privé à but commercial, pour soutenir l'export de viande française (elle sera ouverte au porc et à la volaille) sous marque commune. « Un lieu en dehors de l'interprofession, à vocation uniquement commerciale », a expliqué Jean-Pierre Fleury, président de la Fédération nationale bovine (FNB), une « machine de guerre où se retrouveront les exportateurs » et qui doit profiter aux PME/PMI. L'interprofession bétail et viande (Interbev) va travailler à encadrer les promotions, et à mettre en place un indicateur des cours du steak haché, le produit par lequel les prix de la viande bovine subissent les plus fortes baisses. « Aujourd'hui c'est le steak haché qui sert à faire le prix », explique Jean-Pierre Fleury, pour qui cet indicateur doit permettre de « stopper la guerre sur le haché, pour libérer le marché du piécé ».

 

La FNICGV prête à revaloriser les prix à la production si la distribution suit

 

« Conscients qu'une revalorisation des prix payés aux producteurs permettrait une reconstruction de la marge des exploitations», les entreprises de la Fédération nationale de l'industrie et du commerce en gros des viandes (FNICGV) sont prêtes à s'engager sur une revalorisation des prix payés aux producteurs, dès lors que celle-ci sera répercutée sur leurs prix de vente », annoncent-elles dans un communiqué diffusé le 17 juin. Le syndicat s'engage à être présent le 17 juin au ministère, « pleinement conscients de la situation très préoccupante dans laquelle » se trouvent les éleveurs. « Les abatteurs et industriels savent trop bien que sans éleveurs il n'y a plus d'animaux donc plus d'entreprises de viande », conclue-t-il.

Viande bovine : le SNIV dénonce une crise de déséquilibre offre-demande

« Le Syndicat national des industriels de la viande (SNIV-SNCP) estime que cette nouvelle crise conjoncturelle dans le secteur de la viande bovine est avant tout une crise du déséquilibre offre-demande dans le segment des vaches de réforme allaitantes. Elle ne tient pas à l'absence de réflexions stratégiques, ni d'études prospectives, ni de concertation entre les professionnels de la filière : les tiroirs sont remplis d'études… », écrit le syndicat dans sa lettre d'actualité du 17 juin, diffusé durant la réunion au ministère de l'Agriculture entre les acteurs de la filière viande bovine. « Depuis plusieurs années, face aux difficultés des éleveurs, le SNIV-SNCP appelle la filière bovine à améliorer l'adéquation offre-demande pour redonner la compétitivité qui manque à notre filière : poids des carcasses, état d'engraissement, âge des animaux, finition des vaches laitières, respect des bonnes pratiques d'abattage, des conditions de réfrigération et de maturation, respect des bonnes pratiques de découpe, etc... » souligne le syndicat. Les blocages d'abattoirs auront un coût qui « vont peser sur toute la filière bovine et finir par se retourner contre les éleveurs eux-mêmes si le flux d'animaux à abattre est interrompu plus longtemps », note-t-il.

 

Source : Agrafil