FORMATION
Une bonne santé financière

L'ADFPA affiche une bonne santé financière malgré une baisse du nombre de stagiaires. L'offre de formation met l'accent sur la technique et la triple performance agro-écologique.
Une bonne santé financière

En 2016, l'ADFPA enregistre une baisse du nombre de formations et de stagiaires principalement due à une chute du nombre de stagiaires salariés en perfectionnement ou demandeurs d'emploi. Néanmoins l'organisme de formation renforce sa bonne santé financière avec un résultat d'exploitation de 30 000 euros grâce à deux éléments. Tout d'abord son engagement depuis 2 ans dans la démarche de certification de service Qualicert. Cet engagement assure un financement Vivea supplémentaire de 50 000 euros par an pour les formations des chefs d'exploitations. « Cette certification s'est faite au bon moment, volontairement et constitue un outil positif dans notre travail », estime Romuald Vuillemin, directeur de l'ADFPA. L'ADFPA a également adhéré au cahier des charges de formation en Franche-Comté intitulé « Triple performance-Agroécologie » qui génère un financement supplémentaire en lien avec Vivea. Elles concernent des formations de type conversion biologique, agro-écologie en grandes cultures... Peuvent entrer dans cette charte, des formations qui croisent les dimensions techniques, économiques et environnementales.

La baisse du nombre de salariés ou demandeurs d'emploi en formation peut s'expliquer de plusieurs façons. La première est une moins grande demande de formation : trois formations demandées en 2016 contre 6 à 12 habituellement, avec une baisse importante du nombre de formation en taille de la vigne. La 2ème est réglementaire : les aides de Pôle emploi sont orientées vers des formations qualifiantes, ce qui n'est pas du ressort de l'ADFPA. Ces personnes vont donc se former au CFFPA de Montmorrot par exemple.

 

Le boom des techniques alternatives

 

Parmi les faits marquants, l'ADFPA constate l'intérêt croissant des agriculteurs pour les formations en productions végétales et agronomie, production animale et élevage, entretien et maintenance, ainsi que santé, sécurité et prévention des risques. Ces formations représentent la moitié des heures stagiaire effectuées. Les formations aux techniques alternatives en élevage totalisent les 2/3 des heures de formation en élevage, en 2 ans elles ont augmenté de 1 500 heures stagiaire. A noter également une montée en puissance des formations DUER : 12 formations pour 119 participants en 2016.
Autre nouveauté, la mise en place avec la chambre d'agriculture d'un groupe « suivi JA » qui permet aux jeunes agriculteurs de faire le bilan 2 ou 3 ans après leur installation, de se projeter vers l'avenir et d'avoir une vision claire des démarches administratives obligatoires. Un groupe de 8 personnes a été mis en place à Lons-le-Saunier pour suivre cette formation animée par l'ADFPA. « Il s'agit de mettre le jeune en éveil pour qu'il porte attention à bien se positionner par rapport à son projet et à le mettre à jour en étant ni trop optimiste, ni trop pessimiste», explique Christian Colmagne, un agriculteur qui intervient dans la formation. Le représentant de la DDT souligne l'importance d'être objectif par rapport à son projet d'installation en amont car une fois le PPP mis en place, les jeunes ont deux ans pour s'installer et ne peuvent redemander un deuxième PPP. « Cette obligation va à l'encontre des objectifs premiers du PPP qui étaient de permettre à un jeune de cheminer dans son projet. Nous sommes devant un fusil à un coup », regrettent les responsables de l'ADFPA. Le représentant de la DDT encourage les professionnels à monter au créneau sur ce point.

 

Vigilance

 

Pour conclure, Jean-Marc Rohrer, président de l'ADFPA remercie les salariés et les partenaires pour leur implication, salue les bons résultats financiers mais appelle à la vigilance. « Nos résultats fluctuent d'une année sur l'autre et notre résultat moyen d'exploitation sur 10 ans est proche de zéro ». Il ne faut donc pas relâcher les efforts pour s'adapter à la demande de formation des agriculteurs et des salariés. Au niveau national, la réflexion est lancée sur l'utilisation en formation des outils informatiques et digitalisés. « Ils amèneront différentes façons de se former avec souplesse et autonomie ». Le thème de l'intervention à l'assemblée générale illustrait cette révolution apportée par les nouvelles technologies en agriculture, avec l'intervention de Diane Chevassieux d'Arvalis et les témoignages de deux agriculteurs, Thomas Muller pour l'autoguidage en grandes cultures et Jean-Marc Rohrer, qui a récemment installé un robot de traite sur son exploitation. « Nouvelles technologies, mirage ou opportunités ? »

 

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Mirages ou opportunités ?

 
 
Les nouveautés proposés aux agriculteurs sont pléthores : capteurs et objets connectés tels que les drones, les stations météos, les pièges à ravageurs, les lunettes connectées, les robots désherbeurs, les capteurs de biomasse et de chlorophylle... On trouve également toute la panoplie des logiciels et applications smartphone pour avoir accès à l'information sur son exploitation où que l'on soit, en temps réel. Et pour finir l'échange d'informations entre agriculteurs via les réseaux sociaux (Wefarmup, Vigie-insectes...) se développe progressivement. Selon les chiffres de 2015, un agriculteur sur deux possèdent un smartphone et 66% utilisent une application professionnelle. Près de 70% de ceux qui ne possèdent pas de smartphone ont l'intention de s'équiper dans l'année qui suit. Concernant la collecte de données (data), l'agriculture est encore loin d'être « BIG ». Comparée aux données collectées par des réseaux comme Facebook, l'agriculture fait office de Petit Poucet. Plusieurs constats. Il est nécessaire d'avoir un regard critique par rapport à la quantité et à la pertinence des données. L'outil technologique est à concevoir comme une aide à la décision, un gain par rapport à la pénibilité du travail, mais il ne remplace pas l'agriculteur et ne génère pas toujours d'économie. L'agriculture manque d'organismes de conseils indépendants devant la vitesse de développement de ces nouvelles technologies. Enfin se pose le problème de la propriété des données informatiques collectées.